Après plusieurs années passées à travailler dans les services Marketing de grands groupes, Valérie a pris le pari de démarrer son activité en Normandie, plus précisément à Villers-sur-Mer. Elle nous explique comment elle en est arrivée là.

Originaire de province, arrivée à Paris pour les études

VALERIE : Originaire de Bretagne, j’ai commencé mes études dans le sud de la France où j’ai suivi une formation en école de commerce. J’ai ensuite poursuivi par un Master en marketing à Paris. Puis j’ai commencé à travailler dans le secteur du marketing. Paris s’est alors trouvée la ville la plus adaptée pour le type de postes que je recherchais, j’y suis donc restée.

J’y ai passé au total 7 ans : j’ai d’abord travaillé chez American Express puis aux Galeries Lafayette. Ce sont deux grandes structures, où l’on apprend des méthodes de travail très formatrices avec un rythme assez intense. Mais je m’y suis bien adaptée et j’ai beaucoup appris sur le plan professionnel, j’ai notamment acquis de bonnes compétences en marketing et stratégie.

La vie à Paris

les-rhododendrons-de-notre-jardin VALERIE : Je vivais intra-muros dans le 10e arrondissement, près des quais du canal St Martin. C’est un environnement très agréable avec une vraie vie de quartier, où toutes les commodités sont accessibles (commerces, restaurants, transports).

J’ai pu profiter au maximum des sorties dans les bars et restaurants, et de l’offre culturelle : musées, théâtres, cinémas, spectacles, concerts, … La vie culturelle était très riche, c’est pour moi le gros point fort de Paris.

J’aimais beaucoup marcher dans Paris, j’avais peu de transports quand je travaillais aux Galeries Lafayette. Mais cela n’a pas été le cas à mon arrivée sur Paris car le siège d’American Express était à Rueil Malmaison. J’ai donc découvert le RER A et ses nombreux problèmes (la foule, les retards et les pannes, …). Je prenais les transports en commun pour la première fois. C’est une expérience qui ne m’a pas plu du tout.

Les envies de changement sont arrivées avec la trentaine

VALERIE : Puis j’ai eu 30 ans, les envies évoluent avec l’âge. J’étais lassée de Paris : trop de monde, beaucoup de bruit, peu de grands espaces verts.
Je n’étais pas à l’aise avec la foule permanente, ayant grandi en province au bord de la mer avec peu de monde autour de moi, j’avais besoin de plus de sérénité. Les espaces verts me manquaient. Au bout de 7 ans j’avais vraiment envie de partir.

Mon mari travaillait à domicile, il est éditeur à son compte. Il pouvait ainsi travailler de n’importe où. Pour moi cela bloquait au niveau professionnel car il y a très peu d’opportunités dans le marketing en province.

L’idée de l’entreprenariat est apparue

portrait-valerie-de-taillac-credit-camille-richez VALERIE : On s’est mariés en juin 2012 et c’est là que j’ai eu l’idée de créer ma société. Je ne trouvais pas la décoration que je voulais chez les loueurs de mobilier (j’avais une idée très précise en tête : tables en bois brut, chandeliers, …). Pendant 8 mois on a chiné, stocké des pièces de décoration vintage et après le mariage on a tout revendu.

Je me suis alors dit qu’il y avait vraiment un marché à prendre. Sur tous les blogs de mariage je voyais des belles photos avec de la belle déco mais pas de prestataire pour répondre à cette nouvelle demande, donc j’ai fait une étude de marché et je me suis rendue compte qu’il y avait une vraie attente de la part des consommateurs, c’est ainsi que j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau projet.

Ça s’est fait rapidement après le mariage, j’ai posé ma démission et je me suis lancée. Ce nouveau projet professionnel était l’occasion idéale pour partir de Paris. En effet, un des éléments essentiel du développement de mon projet était la location d’un entrepôt pour stocker mes pièces, ce qui était trop cher et compliqué dans Paris.

C’est ainsi qu’est né French Antique Wedding.

Le choix de la destination

VALERIE : On voulait partir de Paris sans trop s’éloigner afin de pouvoir développer nos activités professionnelles respectives. Mon mari, éditeur de livre spécialisé en histoire, était séduit par la région Normande qui possède un riche patrimoine historique. De mon côté, la Normandie était une région idéale, car elle me permettait de travailler à la fois en Normandie où il y a beaucoup de mariages mais aussi en région parisienne.

Mon mari devait retourner une fois par semaine à Paris pour ses rendez-vous professionnels. Ne pas trop s’éloigner était donc essentiel pour ne pas compliquer les choses.

Ensuite, on a fait le choix du bord de mer car j’ai grandi en Bretagne au bord de la mer et j’étais ravie à l’idée de retrouver cet environnement. Ca correspondait mieux à nos attentes : plus de nature, de calme. C’est ainsi que l’on a choisi Villers-sur-Mer, une jolie ville près de Deauville.

Un bilan très positif

VALERIE : Je vois beaucoup plus de points positifs que négatifs car c’est une vie qui se rapproche beaucoup plus de la vie à laquelle j’aspire. Pour les défauts, j’en vois très peu, principalement l’offre culturelle qui est moins riche qu’à Paris. Ceci dit on est assez proches de Deauville, une ville dynamique et vivante, on y trouve des restaurants, cinémas, festivals, …
On a aussi Caen qui est une grande ville à 45min de route, qui a aussi une offre culturelle intéressante, sans rivaliser avec Paris bien sûr.

jardin villers sur mer

Ce que j’apprécie c’est l’environnement beaucoup plus champêtre, plus calme. On est tous les 2 entrepreneurs, c’est beaucoup d’investissement et de travail, donc ce calme ambiant est très appréciable au quotidien.
Ici on ne travaille pas de la même façon, les journées sont beaucoup plus longues, on n’est pas gêné par le brouhaha constant.
On travaille à la maison donc on a choisi une grande maison. La nôtre a une vue sur mer, pour le prix d’un 45m2 à Paris : financièrement c’est plus intéressant, autant pour nous que pour nos sociétés.

Pour mon mari c’était l’inconnu, il n’avait jamais vécu en province. Il a vraiment pris goût à cette nouvelle vie complètement différente. Ce qui l’a frappé dans un premier temps c’est l’aspect relationnel et le rapport aux autres qui change, c’est l’effet « petite ville » qui implique une plus grande proximité avec les gens. On va faire nos courses au marché, on a une relation avec les commerçants très différente de celle que l’on avait avec les commerçants parisiens. Dans les activités extraprofessionnelles aussi (danse, badminton), on retrouve plus de proximité avec les gens.

Je pense que la province est aussi un lieu plus adapté à la vie de famille. Il y a plus d’espace, l’environnement est plus sain et la vie quotidienne y est plus douce. Le bord de mer est un endroit particulièrement privilégié pour élever des enfants, les balades sont appréciables été comme hiver.

Les amitiés se gardent et évoluent

maison villers sur mer VALERIE : Après 7 ans à Paris, j’avais créé des contacts assez facilement (notamment via les études et le parcours professionnel). J’avais aussi pas mal d’amis d’enfance qui sont arrivés à Paris, donc au final, un grand réseau.
Mais arrivés en Normandie nous connaissions très peu de gens (uniquement mes cousines qui étaient près de Caen), donc c’était assez étrange au début mais ça ne nous a pas gêné du tout. C’est plus long de rencontrer des gens car on travaille tous les deux de chez nous donc ça restreint aussi les possibilités de rencontres.
Mais en trois ans, nous nous sommes déjà constitués plusieurs nouvelles relations.

Nos amis, on les voit différemment, la famille aussi. On ne fait plus de dîners en semaine mais ils viennent passer le weekend ici. On les voit plus longtemps, on passe plus de temps avec eux.

Un conseil à donner aux parisiens qui veulent partir ?

VALERIE : L’important c’est de bien cibler le lieu où l’on veut vivre car cela peut changer la perception de la vie au quotidien.. La province c’est assez vaste, il ne faut pas se tromper sur le type de lieu : campagne, grande ville, petite ville. Les grandes maisons de campagne sont souvent isolées, il faut faire attention à cet aspect, car on peut avoir des difficultés à vivre éloigné de tout…

Ce qui était important pour nous, c’était d’être dans une ville, pas nécessairement en plein centre ville, mais de pouvoir y aller à pied. C’était un de nos critères essentiel.

J’ai des amis pour qui ça s’est plus ou moins bien passé (un lieu trop isolé, en périphérie de la ville et donc plus le côté sympa de la vie en centre ville ou on fait tout à pied et prendre la voiture à chaque fois, …).

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