L’augmentation de la pollution dans le monde pousse certaines villes à prendre des mesures draconiennes. Elles sont plusieurs en France à offrir à leurs habitants un cadre de vie de plus en plus vert et orienté sur un développement montant de la nature en zone urbaine. Le budget de ces villes vertes dédié à cet engagement écologique augmente chaque année pour atteindre en 2017 une moyenne de 5 millions d’euros annuels. Les espaces verts en ville deviennent peu à peu un argument de taille en matière d’attractivité et font reculer les zones grises favorisant ainsi le lien social.

Les espaces verts en succession au béton

Châteauroux, une ville dans un écrin de verdure

En plein développement économique, la cité castelroussine travaille pour optimiser son espace urbain et offrir à sa population des espaces verts très qualitatifs. Châteauroux se situe au coeur d’un vaste jardin naturel composé de nombreux parcs, d’étangs ou encore de rivières. L’architecture de Châteauroux permet à ses habitants de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres sans jamais croiser de voiture, un avantage dont peux de villes peuvent se venter.

Si cette petite agglomération de 75 000 habitants figure dans cette liste, c’est aussi pour son engagement concret dans la réhabilitation d’anciennes usines en écocampus ainsi qu’en un pôle universitaire numérique. En 2017, la ville de Châteauroux était primée trois fleurs. Une récompense encourageante qui confirme encore une fois l’intérêt porté par la ville dans la végétalisation de l’espace urbain.

Caen, instigatrice des techniques de protection biologique

Avec plus de 25% d’espaces verts sur sa superficie totale, Caen figure parmi les acteurs majeurs de la lutte contre le réchauffement climatique en France. Son développement écologique est aujourd’hui un incontournable notamment avec “sa colline aux oiseaux” et ses journées patrimoine du vert. Deux attractions majeures accueillant des visiteurs toujours plus nombreux chaque année, favorisant ainsi l’écotourisme.

Caen est une ville d’innovations, en particulier dans le secteur de la protection biologique. Ses objectifs en matière d’écologie urbaine sont nombreux et se concrétisent selon trois missions phares dont :

  • La sauvegarde de certaines espèces végétales à l’aide d’actions biologiques naturelles.
  • L’abrogation de la pollution chimique des cours d’eau par un désherbage communal alternatif.
  • La sensibilisation de la population à l’environnement.

Selon une étude de l’observatoire des villes vertes, Caen est la troisième ville française avec le plus d’espaces verts accessibles au public et la quatrième ville la plus active en matière de promotion d’événements dans ces mêmes espaces. L’atout majeur de la ville aux cent clochers est sa capacité d’agir et de proposer des actions sur l’ensemble de son territoire. Sa biodiversité n’est pas enfermée dans les parcs, mais bien présente jusque dans les rues. Une évolution possible grâce à la mobilisation massive des citoyens qui donnent vie à leurs trottoirs en plantant par exemple des plantes au pied de leur maison.

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Végétalisation d’un pont
© S.Hermann & F.Richter

Strasbourg, reine des espaces verts et de l’écologie

Ne faisant pas les choses à moitié, Strasbourg a pour objectif de devenir la capitale verte de l’Europe. Son patrimoine environnemental étant déjà particulièrement riche, ses actions luttent principalement contre la pollution en commençant par l’interdiction des cigarettes dans les espaces verts accessibles au public (parcs et jardins). Une mesure parmi d’autres afin de réduire au maximum la présence de déchets sur son territoire.

Toujours dans la course au titre de ville verte européenne, Strasbourg mène plusieurs actions d’envergure pour améliorer au maximum la qualité de vie de ses citoyens dont :
Du monitoring végétal (soit un suivi précis et mesuré des évolutions d’un environnement via des constats visuels photos et vidéos) :

  • Une gestion écologique du patrimoine arboré pour faire face aux mutilations illégales.
  • Un recyclage des déchets verts.
  • Une réduction progressive de la pression phytosanitaire sur les milieux aquatiques.

Les résultats après plusieurs années s’avèrent être très encourageants, en particulier pour ce qui concerne la protection de l’eau. En effet, en 2008 soit 9 ans avant son entrée en vigueur, la ville avait atteint l’objectif zéro-phyto, soit la réduction totale d’utilisation de produits phytosanitaires, autrement dit, zéro pesticides. Une procédure indispensable pour protéger les espaces verts et aquatiques de la ville dont 4 hectares classés.

Pour atteindre ses objectifs de transformation écologique, ladite Capitale européenne a lancé des ateliers dans chaque quartier afin de développer une prise de conscience commune tout en permettant à la population de participer à sa manière. La ville s’appuie véritablement sur les bienfaits de la végétalisation pour optimiser ses bénéfices économiques et son attractivité.

Des villes vertes maîtrisant l’équilibre de la biodiversité

Angers, ville la moins polluée de France

Angers est la ville la plus verte de France. Avec une moyenne de 100m2 d’espace végétal par habitant, elle dépasse de loin les 48m2 de moyenne dans les autres villes vertes de la métropole. Elle se démarque également par la qualité irréprochable de ses espaces de biodiversité qui comme Strasbourg sont dépourvus de produits phytosanitaires toxiques.

Pour conserver son titre et son label de « Fleur d’Or » (ville fleurie), Angers met en place de plus en plus d’actions en coopération avec ses habitants. La ville propose par exemple à ces derniers de développer des jardins miniatures devant leur porte d’entrée selon leurs souhaits. Elle offre aussi la possibilité de récolter des fruits en ville grâce aux nombreux arbres fruitiers présents dans les rues ainsi que dans les jardins publics.

Si le joyau vert de l’Ouest figure aujourd’hui comme la ville la plus saine de France, c’est dû principalement à la qualité de son air. Néanmoins, la quantité d’espace vert n’est pas la seule raison qui justifie cette purification naturelle. C’est également la résultante d’actions précises de la municipalité. En effet, les espèces végétales présentes sur la place centrale de la ville sont modifiées selon la saison pour optimiser la production de O2 lors de la photosynthèse des plantes. Angers est donc une ville assez complète en matière de développement végétal, ses actions lui permettent à la fois de sensibiliser sa population tout en offrant un véritable cadre de vie centré autour de la nature.

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Parc floral
© Clarisse Croset

Nantes, la petite amazonie engagée

Avec un titre de capitale européenne reçu en 2013, Nantes évolue depuis maintenant 20 ans dans un environnement de plus en plus écologique et naturel. Et ce, à l’aide d’une politique engagée conciliant développement économique, urbain et protection de la biodiversité terrestre et aquatique.

Pour atteindre les objectifs de transition écologique souhaités, la ville à mis en place un certain nombre d’actions, dont le développement de quartiers écologiques, la plantation de 100 000 arbres, l’entretien des parcs et jardins en appliquant la politique zéro-phyto, le développement de 417 km de réseau cyclable…

Depuis sa nomination en 2013, Nantes rayonne à l’échelle Européenne et connaît un dynamisme en plein essor. Elle fut par exemple la terre d’accueil d’une douzaine de congrès internationaux. Elle mène également un certain nombre d’actions en coopération avec ses voisines européennes afin d’entretenir l’évolution globale des politiques de développement durable tout en encourageant au maximum la prise de conscience commune.

Villes vertes, les nouveautés en 2020

Le classement des villes vertes en France évolue selon de nombreux paramètres tels que l’investissement économique, le dynamisme, les méthodes d’entretien, la biodiversité, le patrimoine vert…

Néanmoins, parmi ces derniers, 4 indicateurs sont à retenir en priorité dont :

  • La surface moyenne par habitant dédiée aux espaces verts. Elle est aujourd’hui de 51m2
  • 76€, soit le budget moyen par habitant dédié aux espaces verts par les villes.
  • Le pourcentage des grandes villes qui délivrent des permis de végétaliser aux habitants. Le taux est aujourd’hui de 74%, soit ¾ des grandes villes françaises.
  • 11, soit le nombre d’arbres par habitant dans les 50 plus grandes villes de France.

Cette année, l’observatoire des villes vertes en France nous permet de remarquer que de nouvelles villes viennent se positionner en haut du classement. C’est le cas notamment de Metz qui en 2 ans à réussi à se placer sur la troisième marche du podium en mettant en pratique des mesures efficaces ciblant l’entretien et le budget participatif éco-citoyen. Brest et Nancy sont elles aussi les nouvelles figurantes du top 10 de l’observatoire des villes vertes.

Cet article n’aborde évidemment qu’un petit échantillon des villes vertes en France.
Il est important de savoir qu’elles sont de plus en plus nombreuses chaque année. Toutes mettent en place des actions engagées pour mener à bien la lutte contre le dérèglement climatique et la fracture environnementale des populations urbaines. La coopération de ces dernières, le partage d’idées, de processus d’innovations, est le résultat d’une prise de conscience globale des acteurs politiques sur les enjeux environnementaux.

Sources :
http://www.lesentreprisesdupaysage.fr/tout-savoir/etudes-chiffres-cl%C3%A9s/le-palmar%C3%A8s
http://www.observatoirevillesvertes.fr/
https://www.lebonguide.com/article/top-10-des-villes-francaises-les-plus-vertes_a792252
https://www.lagazettedescommunes.com/626249/quelles-sont-les-villes-les-plus-vertes-en-france/
https://www.linfodurable.fr/culture/direction-angers-ville-la-plus-verte-de-france-5004
https://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/35748/quelles-sont-5-villes-plus-vertes-france