Dernière mise à jour le 15 octobre 2025
Dans un contexte où les mobilités résidentielle et professionnelle redessinent les équilibres territoriaux, les agences d’attractivité jouent un rôle clé : elles ne se contentent plus de “promouvoir” un territoire et d’y attirer de nouveaux habitants, elles en organisent concrètement l’accueil et les aide à s’y ancrer. Pour décrypter leurs leviers d’actions et croiser nos expertises, nous avons rencontré Mathieu Dejouy, Délégué général du CNER. Dans cet échange, il revient sur la façon dont les agences accompagnent la redynamisation économique post-Covid, intègrent la qualité de vie dans leurs stratégies, et explique pourquoi le “réflexe CNER” est plus que jamais essentiel.
Agences d’attractivité et territoires : un levier pour la redynamisation économique
Cinq ans après la crise du Covid, les agences d’attractivité se sont structurées et ont passé un cap. Elles animent désormais les territoires via des dispositifs d’accueil de nouveaux actifs ou de porteurs de projets. Selon vous, comment accompagnent-elles les territoires dans leur redynamisation économique ?
Cinq ans après la crise du Covid, les agences d’attractivité jouent un rôle central dans la redynamisation économique des territoires. Elles ont su tirer parti des dynamiques post-crise, notamment l’aspiration à une meilleure qualité de vie et le développement du télétravail, pour attirer de nouveaux actifs, des entrepreneurs et des porteurs de projets.
Concrètement, les agences ont mis en place des dispositifs très opérationnels et pour structurer l’accueil. Il peut s’agir, par exemple, de programmes d’accueil personnalisé de nouveaux arrivants : certains territoires proposent des « parcours d’installation » avec un interlocuteur unique, des visites immersives, ou encore des aides à la recherche de logement ou d’emploi pour les conjoints.
Beaucoup d’agences ont également développé des concours ou appels à projets ciblant les porteurs de projets entrepreneuriaux, dans les secteurs stratégiques pour leur territoire : circuits courts, artisanat, tourisme durable, numérique, etc. Ces dispositifs comprennent généralement un accompagnement renforcé, via des incubateurs, couveuses ou réseaux d’entrepreneurs locaux.
D’autres encore misent sur l’animation de tiers-lieux ou d’espaces de coworking pour structurer une offre d’accueil pour les télétravailleurs et indépendants. Certaines agences soutiennent même le recrutement d’actifs qualifiés en lien avec les besoins des entreprises locales, via des campagnes de communication ciblées, des salons de l’emploi ou des partenariats avec le monde académique.
En résumé, les agences ne se contentent plus de « vendre » un territoire : elles créent les conditions concrètes de l’installation, avec une logique d’accompagnement humain et de mise en réseau. Elles assurent la cohérence entre les politiques publiques, les besoins des entreprises et les attentes des nouveaux arrivants.
Qualité de vie et attractivité résidentielle : un nouvel enjeu pour les agences
On mesure tous les jours chez PJTQ à quel point la qualité de vie est devenue un critère décisif dans les projets de mobilité. Comment les agences intègrent-elles cette dimension résidentielle dans leurs stratégies ?
Effectivement, la qualité de vie est devenue un facteur clé dans les projets de mobilité, et les agences d’attractivité l’ont pleinement intégré dans leurs stratégies.
On n’attire plus seulement des entreprises ou des investisseurs : on attire des personnes, des familles, des talents, qui choisissent un territoire pour y vivre, pas seulement pour y travailler.
Cela suppose de repenser l’attractivité de façon beaucoup plus globale, en intégrant la dimension résidentielle, sociale et culturelle. On parle ici d’hospitalité.
Les agences membres du CNER travaillent de plus en plus avec les acteurs du logement, de la santé, de la mobilité du quotidien, ou encore de l’éducation et des services publics. Certaines participent à des démarches de type « pack accueil », qui valorisent en même temps les opportunités professionnelles et les conditions de vie : accès à la nature, offre culturelle, garde d’enfants, vie associative…
Elles valorisent aussi les « petits plus » de leur territoire dans leur communication : qualité de l’air, sécurité, accessibilité, convivialité… Ces arguments sont souvent décisifs pour un couple avec enfants, un entrepreneur en reconversion ou un salarié en quête de sens.
Plus largement, cette prise en compte de la qualité de vie est aujourd’hui essentielle dans les stratégies d’attraction de talents. Qu’il s’agisse de cadres en quête de sens, de jeunes diplômés à la recherche d’un meilleur équilibre de vie ou de travailleurs indépendants en quête d’un environnement stimulant, les critères résidentiels sont devenus aussi importants que les critères économiques.
Les agences l’ont bien compris : en valorisant un cadre de vie épanouissant, en facilitant l’intégration sociale et familiale, elles rendent le territoire plus désirable, et donc plus compétitif dans la course aux compétences. Car, avec le vieillissement de la population, la raréfaction des talents risque de s’intensifier et les territoires qui auront su anticiper ces attentes auront un net avantage.
Le réflexe CNER : un incontournable pour les acteurs du développement territorial
Vous parlez de plus en plus du réflexe CNER. Pourquoi et comment les collectivités et opérateurs du développement territorial devraient-ils systématiquement avoir “le réflexe CNER” ?
Le « réflexe CNER », c’est d’abord celui de se tourner vers un acteur national de référence en matière de développement territorial. Depuis plus de 70 ans, le CNER fédère, anime et représente les agences de développement économique et d’attractivité. À ce titre, il dispose d’une connaissance fine, actualisée et opérationnelle des enjeux territoriaux sur l’ensemble du territoire français.
Pourquoi avoir ce réflexe ? Parce que le CNER, c’est une porte d’entrée unique vers un écosystème territorial riche, varié, mais parfois difficile à appréhender de l’extérieur. Il facilite les connexions entre les acteurs locaux et les opérateurs nationaux, identifie les bonnes pratiques, documente les expérimentations, et peut orienter vers les bons interlocuteurs en fonction des enjeux : relocalisation industrielle, accueil de talents, transition écologique, etc.
Le CNER, c’est aussi une capacité d’analyse et de production de contenu stratégique : études, diagnostics, formations, groupes de travail… Nous accompagnons les collectivités et les institutions dans la conception et la mise en œuvre de leurs politiques de développement. Avoir le réflexe CNER, c’est donc gagner du temps, monter en compétence, et s’appuyer sur une expertise collective éprouvée.
Enfin, dans un contexte de fortes transitions économiques, sociales et environnementales, le CNER joue un rôle de veille, d’anticipation et de plaidoyer pour défendre l’importance de l’ingénierie territoriale. C’est un partenaire stratégique pour penser et structurer les politiques publiques à l’échelle locale comme nationale.
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