Rien ne prédestinait Anne à quitter Paris un jour. Née dans la capitale, elle y a grandi, fait ses études supérieures, et y a trouvé ses premiers emplois en tant que graphiste. Elle y a vécu très heureuse et ne songeait pas à aller vivre ailleurs. Elle a pourtant débuté une nouvelle vie à Epernay en 2015, qu’elle compte bien poursuivre. Pourquoi ? Découvrez-le dans ce nouveau portrait !

La vie à Paris

Anne est ce qu’on appelle une « parisienne pur jus », férue de sorties culturelles et de découvertes, de mélange des genres et d’ouverture sur le monde. Elle a passé son enfance et son adolescence dans les 18e et 19e arrondissements de Paris, puis, jeune adulte, s’est installée dans le 11e, vers Nation.

Une rencontre amoureuse déterminante

Mais ce n’est pas à Paris qu’elle a rencontré son futur mari. Celui-ci, cousin d’une amie à qui elle rendait visite régulièrement à Epernay, est fils de viticulteurs et enraciné dans sa Marne natale. Il la rejoint pourtant dans la capitale, par amour, quand ils décident de s’installer ensemble en 2004. Informaticien de formation, Joachim débute sa vie professionnelle sans encombres mais ne se plaît pas particulièrement à Paris : trop de monde, trop de temps passé dans les transports, peu d’opportunités de profiter vraiment de la vie parisienne en raison d’un emploi du temps très chargé…

Le couple a pourtant la chance de vivre dans un 90 m2, et s’évade presque chaque weekend à la campagne, en Normandie, où ils ont acheté une maison. Mais, trois enfants plus tard, le manque d’espace et de chambre pour chacun d’eux, le stress de la vie citadine, l’insatisfaction professionnelle grandissante de Joachim, ont raison de sa bonne volonté : l’envie de vivre ailleurs se fait sentir.

Le projet de quitter Paris

Une opportunité de se lancer dans une nouvelle vie à Epernay

A la même période, les parents de Joachim partent à la retraite et lui proposent de reprendre l’exploitation viticole familiale, près d’Epernay. C’est l’opportunité rêvée pour une nouvelle vie, et le couple décide donc de la saisir.
Pendant un an, Joachim suit une formation à Avize, au sud d’Epernay, afin de développer les compétences nécessaires à la gestion de l’exploitation viticole qu’il va reprendre. Anne, restée seule à Paris avec les enfants, vit un peu difficilement cette parenthèse.

L’achat d’une belle maison bourgeoise

Elle cherche activement sur internet un logement, parcourt les annonces, et c’est Joachim qui fait les visites. Une belle maison bourgeoise retient leur attention mais n’entre pas dans leur budget, alors ils poursuivent leurs recherches. Pour la Parisienne, pas question de chercher ailleurs qu’à Epernay même, bien que certains logements aux alentours puissent convenir. « Je voulais impérativement être proche de la gare, pour pouvoir aller à Paris régulièrement. Et puis, je voulais aussi pouvoir effectuer tous mes déplacements à pied, comme à Paris. Cette maison était très bien placée, car proche du centre-ville, mais aussi à proximité des écoles et du collège. Un emplacement idéal ! ».

Au bout de six mois de recherches infructueuses, le couple finit pourtant par craquer pour cette demeure qui les séduit tant : « On s’est fait plaisir ! C’était important pour moi de me sentir chez moi avant de tout recommencer à zéro, raconte Anne. Avec ses grandes pièces, ses moulures, ses hauteurs sous plafond et son jardin, cette maison est vraiment l’endroit où j’avais envie de vivre ».

portrait nouvelle vie Epernay

Balade dans les vignes à côté de Vertus
© Ville d’Epernay

L’arrivée et l’intégration à Epernay

Installation en famille sous le signe de la fête

Après quelques travaux de rénovation et d’innombrables allers-retours entre Paris et la Marne pour déménager tous les cartons, c’est le 14 juillet 2015 que toute la famille est réunie pour démarrer sa nouvelle vie à Epernay. Anne en garde un magnifique souvenir : « C’était au moment où Epernay a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il y avait une grande fête dans toute la ville. Ma belle-famille était là, nous étions tous vêtus en blanc, nous avons pique-niqué sur l’avenue de Champagne dans une ambiance très festive. C’était comme si Epernay était en fête pour nous accueillir ! ».

Les enfants (le plus âgé ayant 9 ans et le plus jeune 2 ans et demi à ce moment-là) apprécient leur nouveau lieu de vie. « Pour eux, c’était un vrai soulagement car ils avaient été vraiment traumatisés par les attentats de 2015 à Paris. Nous vivions alors assez près de l’endroit où avaient eu lieu ceux de janvier, ils ne se sentaient plus en sécurité. Ce déménagement loin de Paris avait quelque chose de rassurant pour eux. »

Une belle offre associative à des prix abordables

Autre aspect positif de cette nouvelle vie à Epernay, les associations, notamment sportives, qui se révèlent bien plus accessibles qu’à Paris. « C’est beaucoup moins compliqué d’obtenir une place, ici, et l’offre est très large ! », se réjouit la mère de famille nombreuse (avec désormais quatre enfants). Escrime, natation, gym acrobatique, ses enfants peuvent explorer diverses activités sans craindre de rester sur liste d’attente.

La vie à Epernay

Un réseautage facilité

Résolument urbaine jusqu’à ces dernières années, Anne avait peur du manque d’anonymat dans une petite ville de province. Mais elle en voit désormais les bénéfices : « C’est facile de sympathiser avec les gens car quand on rencontre quelqu’un, il est fréquent qu’il connaisse vos voisins, ou une personne de la famille [de son mari], ou des gens du théâtre, structure que je fréquente beaucoup. ».
C’est surtout lors des manifestations telles que la fête des sports (NDLR : Epernay fête ses sports), la Fête de la Bière ou encore les Habits de Lumière (voir notre article Vivre à Epernay) qu’Anne rencontre ceux qui, peu à peu, deviennent des relations professionnelles ou personnelles. Son ouverture d’esprit permet à cette dynamique graphiste de lier connaissance avec des personnes de tous les milieux, ce qui facilite grandement son intégration et celle de sa famille.

portrait nouvelle vie Epernay

Habits de Lumière
© Ville d’Epernay

S’impliquer dans la vie locale

Au fil des années, celle qui se définit comme « une artiste libre, curieuse et touche à tout » a dû revoir son projet professionnel et s’est lancée dans de nouveaux défis. Infatigable, elle se démène pour mettre en place un parcours des arts à Epernay, de manière à rendre la ville vivante toute l’année.

Ce projet « Voyage au cœur d’Epernay » proposé aux Sparnaciens lors d’une édition du Budget participatif pourrait voir l’émergence d’une transformation totale d’un quartier de la ville : « Réinventer le quartier « Chocatelle », explique-t-elle sur son site.
Elle s’est également attelée avec son mari à un projet qui fait honneur à la région : lancer une nouvelle marque de champagne !

Une vie culturelle entre Epernay et Paris

De par son métier de graphiste, Anne est naturellement très portée sur tout ce qui concerne l’art. Grande amatrice de théâtre et d’expositions, elle participe à tous les événements culturels d’Epernay, dont elle admire la programmation théâtrale, riche et contemporaine : « dès qu’il y a quelque chose, j’y suis ! ».

Mais comme cela ne suffit pas à son grand appétit artistique, elle se rend également très souvent à Paris pour satisfaire son besoin d’être nourrie d’œuvres diverses et variées. A son compte, elle allie l’utile à l’agréable en combinant des rendez-vous professionnels dans la capitale et des sorties culturelles.

Comme Paris n’est qu’à une heure vingt en train, de gare à gare (en train régional, et seulement 45 minutes en TGV de Bezannes), elle n’hésite pas à s’offrir ces petits plaisirs indispensables pour son travail créatif. Elle en profite aussi pour continuer à voir ses amis parisiens.

portrait nouvelle vie Epernay

Place Mendès-France et le théâtre Gabrielle-Dorziat
© Ville d’Epernay

Bilan positif pour cette nouvelle vie à Epernay

Anne a maintenant ses bonnes adresses à Epernay, comme le Symbiose, le Why Not et le Cook’in, des restaurants sparnaciens qui privilégient des produits frais et de saison. Avec ses enfants, elle apprécie le calme et la tranquillité de cette ville où son aîné (14 ans) peut sans inquiétude se promener seul.

« Ceux qui voudraient venir s’installer ici doivent souhaiter une vraie rupture, conseille-t-elle. Epernay est une vraie ville, petite, mais vraie. On y trouve une super librairie (L’Apostrophe), on y prend des apéros mensuels (Apéros de la Halle, qui mettent à l’honneur un nouveau vigneron associé à un producteur du marché chaque mois), on y découvre des événements comme le festival Vign’Art, et on y boit du champagne comme d’autres boivent de l’eau ! ».

L’enthousiasme de cette artiste si énergique n’a pas diminué depuis son installation, il y a cinq ans.

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Photo principale : Le musée d’Epernay © Ville d’Epernay
Réalisé en partenariat avec la Ville d’Epernay.