Né à Paris, Laurent y a vécu pendant une quarantaine d’années avant de partir vivre à Corbigny, une petite ville aux portes du Parc Naturel Régional du Morvan dans la Nièvre. Il a quitté son métier de consultant pour devenir  fromager-affineur, après quelques années d’aller-retours avec Paris. Un changement de vie radical qu’il a choisi … pour le meilleur : découvrez son portrait !

La vie à Paris

Laurent est né dans le 15e arrondissement de Paris où il a passé son enfance et la première partie de sa carrière professionnelle. Il fait des études en école de commerce qu’il complète avec un cursus en psychologie avant d’y démarrer sa vie active. « J’étais à mon compte. Je faisais du conseil pour l’industrie pharmaceutique et de la recherche hospitalière : je menais des campagnes de recherche auprès de l’APHP. »

Si Laurent a passé de nombreuses années à Paris sans se poser de questions, il a fini par s’y sentir moins bien : « J’étais un parisien très heureux mais j’ai vu ma ville évoluer. Je la trouvais de moins en moins attrayante car les déplacements motorisés que je faisais souvent devenaient de plus en plus compliqués. Je gagnais très bien ma vie mais je dépensais aussi beaucoup pour mon logement, mes voyages… Cette course perpétuelle ne me correspondait plus, j’ai eu envie d’autre chose. Finalement je me suis dit que je pouvais accepter une rémunération plus basse ailleurs et que je vivrais aussi bien. »

Un départ en deux temps

Une première étape : Paris la semaine

En 2014, il décide de quitter la capitale. « J’étais propriétaire depuis 2003 d’une maison de campagne dans le Berry et j’avais envie d’y passer plus de temps. »

Il choisit alors de partager son temps entre Paris la semaine et la province du samedi au lundi. Après 10 ans d’allers-retours, il franchit le cap et décide de quitter Paris définitivement.

La reconversion professionnelle : du consulting à l’artisanat

Conscient qu’il pourrait difficilement concilier recherche hospitalière et vie à la campagne, Laurent saisit l’opportunité de gérer un domaine avec hôtel-restaurant pendant 3 ans. A la suite de cette expérience, il reprend son activité de consultant et les allers-retours sur Paris, sans pour autant avoir envie de continuer de cette façon. Il lui faut inventer un moyen de continuer à gagner sa vie tout en ayant un métier passionnant.

Inspiré par sa récente expérience en hôtellerie-restauration, il décide de se former auprès de fromagers-affineurs pour pouvoir monter sa propre activité. « Le fromage est un univers qui m’a parlé : le côté terroir, le retour à des basiques, des choses qui ont du sens », une façon de devenir fromager-affineur sans se lancer dans des études trop longues, pour démarrer rapidement.

devenir fromager-affineur

L’abbaye de Corbigny

Le choix de Corbigny dans la Nièvre

Une décision guidée par l’opportunité professionnelle

Le choix de Corbigny est étroitement lié à son domaine d’activité : « J’ai commencé par faire les marchés avant d’ouvrir ma propre fromagerie fin 2018. Corbigny est une ville dynamique car c’est un peu une ville-centre. C’est un poumon économique de la région qui draine une zone de chalandise de 12 000 habitants. Il y a des artisans de métiers de bouche remarquables : des bouchers, pâtissiers, chocolatiers, boulangers … Je venais régulièrement sur le marché avant d’avoir l’opportunité d’y trouver un local. » Il ouvre alors la fromagerie « Les Bons Garçons ».

Laurent s’est installé à Corbigny après avoir visité différents lieux, car c’est là qu’il a reçu le meilleur accueil et le plus de soutien de la municipalité. La Maison de Pays l’a aussi aidé à concrétiser son projet. « Pour devenir fromager-affineur, j’ai bénéficié d’un dispositif d’aide à la rénovation et de re-dynamisation des commerces ruraux. Cela m’a permis d’obtenir une aide sur les travaux. Celle-ci a été complétée par un micro-crédit accordé par l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique). Il a permis de finir mon auto-financement par un prêt à taux réduit et boucler mon budget d’installation. »

La Nièvre s’est progressivement imposée à lui : « Ma famille a toujours eu une maison de campagne au bord de la Loire. Cette partie de la France a longtemps été un point d’ancrage affectif pour moi. Ici on a de vraies saisons, la nature est agréable. Nos campagnes procurent une vraie douceur de vivre, qui m’apaise et me nourrit. On est à l’entrée du Parc Naturel Régional du Morvan où la nature est juste incroyable. Je m’y sens finalement mieux que dans le Berry. J’ai aussi trouvé les gens particulièrement accueillants. »

La recherche du logement

En parallèle de l’installation de la fromagerie, il achète une maison à Monceaux le Comte après avoir revendu sa maison de campagne dans le Berry. « Je cherchais un achat rationnel avec un prix d’achat raisonnable, une maison à rénover et agrandir. Aussi, un niveau de charges raisonnable incluant les travaux, un potentiel de revente au cas où… » Après de nombreuses visites, il trouve la perle rare à quelques kilomètres de Corbigny.

Les premiers pas dans la Nièvre

Une intégration facilitée par sa profession et sa vie associative

En arrivant, Laurent peut compter sur son métier pour l’aider à s’intégrer : « Le fait de devenir fromager-affineur est assez pratique pour rencontrer du monde. On côtoie pas mal de gens. J’ai rencontré la plupart de mes amis via la boutique. Aujourd’hui j’ai une vie sociale riche, plus qu’à Paris d’ailleurs. »

« Je suis engagé dans une association : une résidence d’artistes de Corbigny qui s’appelle La Transverse. Elle nous permet d’accueillir des artistes résidents qui créent des spectacles de rue et du théâtre vivant. Les compagnies viennent y séjourner et mettre au point leurs spectacles. Cela nous permet d’offrir gratuitement à la population les premières représentations des spectacles. »

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Grande braderie Corbigny

La découverte de la Nièvre, entre culture et nature

Au-delà de cette association, il y a plein de petits festivals dans la région : des festivals musicaux ; le festival du court-métrage dans le Morvan ; les Rencontres musicales de Vezelay qui est un festival de musique classique de très bonne qualité …

« Côté expos, le rythme est moins régulier qu’à Paris mais finalement je suis content de faire autre chose. Je profite beaucoup plus de la nature qu’avant : on a des lacs merveilleux tout autour de nous, comme les lacs de Pannecière, de Crescent ou de Chaumeçon ou encore la rivière à 3 minutes de chez moi. Je me baigne toutes les semaines et parfois tous les jours, c’est juste génial. »

« Pour se promener il y a de quoi faire avec de nombreux sentiers de randonnée, une promenade le long du canal du Nivernais… La Nièvre est une région verte, de bocages et de forêts., où l’on peut respirer à fond. Près de Corbigny, on peut découvrir le Bazois un peu vallonné. Également, le Parc naturel du Morvan à cheval sur 4 départements, plus montagneux avec des pics à 600m d’altitude, des forêts, des grands lacs qui ont des airs de petit Canada quand vient l’automne !
Ce qui est incroyable et précieux, c’est qu’à 100 kms à la ronde il n’y a pas de zone pavillonnaire, cela reste très préservé. »

Corbigny, un centre-bourg commerçant

Corbigny est un centre-bourg avec une rue principale commerçante dynamique. On compte trois boulangeries, une fromagerie, une cave à vin, deux pâtissiers, trois bouchers… mais aussi le marché et la foire commerciale qui a lieu une fois par mois.

« On a de très bons produits du terroir : on est dans une zone d’appellation contrôlée pour la viande charolaise. Il y a aussi des maraichers qui travaillent en agriculture biologique et nous fournissent des légumes de très bonne qualité. » D’ailleurs Laurent distribue en circuit-court des légumes par un système de panier ainsi que du poisson via la plateforme Poiscaille dans son local.

Pour les gourmands, on trouve deux pizzeria, un restaurant gastronomique, une cave… et bien sûr la fromagerie de Laurent qui propose en terrasse des dégustations vin-fromage. « La ville est aussi équipée d’une maison médicale pluridisciplinaire avec plusieurs spécialités. Pour le reste, Nevers ou Avallon sont les grandes villes à proximité. »

Le mot de la fin

Pour ceux qui hésitent encore à venir s’installer dans la Nièvre, qu’ils se rassurent : « Ici ils seront bien accueillis. Si on a une envie, je pense qu’il faut la laisser grandir et se donner ensuite les moyens de réinventer sa vie. Il n’y a que comme ça qu’elle vaut la peine d’être vécue.

Vous êtes convaincu ? Comme Laurent, votre nouvelle vie sera dans la Nièvre ? Rendez-vous ici pour concrétiser votre projet !

Réalisé en partenariat avec l’agence de développement touristique de la Nièvre.