Amélie a quitté Paris avec son mari et ses deux filles pour vivre dans une commune proche de Bressuire, dans les Deux-Sèvres. Dix ans après, la famille s’est agrandie, et y vit toujours. Découvrez son histoire !

La vie à Paris

Amélie habitait avec son mari et leurs deux filles du côté de Saint-Lazare, dans un petit appartement sous les toits. “On s’était toujours dit qu’on avait envie de quitter Paris un jour. Tous les deux parisiens, de familles parisiennes, on avait l’esprit ouvert à toute opportunité qui pourrait se présenter.” Certains de leurs amis acceptent des opportunités de départ à l’étranger, eux sont tentés mais ne voient pas d’occasions arriver sur le plan professionnel.

A Paris, Amélie était pharmacienne d’officine et son mari architecte urbaniste.

La préparation du départ

Les raisons du départ

Amélie nous explique qu’ils souhaitaient se rapprocher de la nature “mon mari s’est toujours senti mieux dans la nature qu’en ville.”

Ils sont aussi en recherche d’une vie sociale différente : “Nous voulions donner plus de sens à une implantation locale, ne plus être complètement anonymes comme nous l’étions à Paris.”

Ils sont également guidés par l’envie de changement “ayant grandi à Paris, nous avions tout simplement envie de connaître autre chose”.

Un désir de famille nombreuse comme déclencheur du départ

La vie au coeur de Paris qui leur avait plu de nombreuses années leur a semblé tout à coup plus complexe avec 2 enfants. “On avait 32 ans, nos deux filles et on voulait une famille plus nombreuse. On s’est dit que finalement, la vie à la campagne, c’était peut être ça qu’il nous fallait. A Paris cela devenait compliqué de loger une grande famille avec nos salaires”.

Ils décident alors de changer de vie, cela fait maintenant 10 ans. La famille s’agrandira par la suite avec l’arrivée de deux garçons mais aussi d’un gros chien, d’une ânesse et de quelques poules.

Le choix du lieu

A l’époque, ils allaient souvent en vacances ou en weekend dans les Deux-Sèvres “Mon mari avait ses grands parents dans la région et y avait passé tous ses étés. Un jour, une maison fut à vendre sur le domaine familial, et on s’est laissés tenter : on s’est dit que notre aventure à nous, ce n’était peut être pas l’étranger mais la campagne.”

Au final, c’est une opportunité d’achat immobilier sur un lieu porteur de sens pour eux qui les décide à partir. “On s’était mariés dans ce village, ça avait du sens de venir vivre ici, même si au moment de notre mariage, cela m’aurait semblé inimaginable de venir vivre à la campagne !”

C’est ainsi qu’ils font leurs valises pour la commune de la Forêt-sur-Sèvre, à 15km de Bressuire.

quitter paris pour bressuire

© Amélie

Une reconversion professionnelle pour chacun

Si Amélie et son mari sont venus à La Forêt sur Sèvre pour la maison, il leur fallait néanmoins trouver un emploi sur place. “Avec mon diplôme de pharmacienne, j’ai pu trouver des emplois dans différentes officines autour de chez nous, à quelques dizaines de minutes en voiture, par exemple pour des remplacements de congés maternité.”

Plus tard, elle choisira une reconversion professionnelle pour devenir enseignante. “Cela va aussi avec l’envie de donner du sens à nos vies, d’être plus en lien avec nos valeurs : le métier de pharmacien ayant évolué, je m’y retrouvais moins. Par contre, dans les écoles, je trouvais qu’il y avait un rôle vraiment important à jouer.”

Son mari avait décidé d’évoluer professionnellement dès leur déménagement : il souhaitait changer pour se reconvertir dans la formation professionnelle. “Il voulait être plus en relation avec les personnes. Il s’est lancé après avoir suivi une formation et a pris un statut d’auto entrepreneur”. Il a trouvé facilement des premiers clients pour son activité mais à Paris. Il pensait peu à peu délocaliser son activité mais aujourd’hui il travaille toujours régulièrement à Paris et continue les aller-retours. “L’avantage est que cela lui permet de voir un petit peu la famille ou les amis qui sont restés à Paris.”

Pour se rendre à Paris, il lui faut 4H porte-à-porte. “45 minutes de voiture jusqu’à Cholet, puis un TER jusqu’à Angers et ensuite changement jusqu’à Paris. On met le même temps en voiture qu’en train.” Il existe aussi une autre possibilité, Bressuire est à 3h45 de Paris avec un unique changement à Tours.

Le déménagement et l’arrivée

Le départ

Leur appartement n’étant pas très grand, ils n’avaient que peu d’affaires “On avait loué une camionnette et c’est tout”. Ils sont confiants le jour du départ : “On était très sereins de ce changement car on s’est toujours dit que si ça n’allait pas on reviendrait à Paris”.

Un très bon accueil

Amélie nous raconte qu’ils ont été très bien accueillis en arrivant dans le Bocage Bressuirais.. “Les gens ont vite compris qu’on n’avait pas nos familles sur place. On a vu une super solidarité, on ne s’est pas du tout sentis seuls ou perdus. Grâce à l’école on a connu plein de parents et d’autres enfants. On a rencontré beaucoup de monde très vite, on s’est senti tout de suite bien.”

Il a par contre fallu qu’ils achètent deux voitures “On a vécu beaucoup de changements de réalité” nous explique Amélie qui pense finalement qu’un changement Paris > Hong-Kong leur aurait peut être paru plus similaire qu’un changement Paris > campagne.

Et les enfants ?

Lorsqu’ils ont quitté Paris, leurs filles avaient 4 et 2 ans. “Pour elles c’était simple, il n’y avait pas trop de conséquences du fait de leur jeune âge. La première a fait sa petite section à Paris. Elle est passée d’une école avec 5 classes de petite section, à une école où 1 maîtresse s’occupe de 4 niveaux ! Cela faisait un peu de changement.”

éveil musical à Bressuire

Eveil musical au conservatoire de Bressuire
©Agglo2B

Le bilan

De choses qui manquent …

Lorsque l’on demande à Amélie de nous faire son bilan, elle nous dit que tout n’est pas parfait : “Des choses qui nous manquent ? Oui bien sûr ! Les enfants grandissant, on les voit petit à petit devenir des ados à la campagne : ils n’ont pas beaucoup d’autonomie, on est obligés de les accompagner tous les jours en voiture.”

Amélie se pose aussi des questions sur les écoles. Au niveau de la logistique c’est plus difficile sans le métro parisien : “Le lycée le plus proche est à 15km, à Bressuire, il y en a même deux. C’est 15 min en voiture, et il y a des cars scolaires mais pas de choix d’horaires et de nombreux arrêts (un le matin et un le soir).”

“Les deux lycées de Bressuire ont une bonne réputation. Notre fille ainée est un peu tentée par la pension à Angers (à 1H). Je pense que notre rôle quand on choisit la campagne est d’accepter qu’ils quittent assez jeunes le nid familial, pour avoir accès à des lycées et des études supérieures qui leur font envie.”

Ici la grande différence, c’est la proximité des choses : “On va prendre la voiture pour tout”. D’ailleurs on marche beaucoup plus à Paris qu’ici. Il faut aussi s’adapter aux horaires d’ouverture des magasins.

Aujourd’hui, ils ont inversé leur façon de vivre “on adore Paris et on y revient avec plaisir pour revoir notre famille et nos amis pendant les vacances.

… mais une meilleure qualité de vie au quotidien

Avant tout, ici nous pouvons être des citoyens plus engagés : “on nous en demande beaucoup mais c’est ça qui fait la richesse de nos relations sociales”. Ils sont engagés à la mairie où le mari d’Amélie est adjoint au maire, auprès de la paroisse où ils s’occupent du catéchisme, auprès de l’école. “ça donne du sens à nos vies sociales, c’est un bon exemple pour les enfants”.

La proximité de la nature nous rappelle l’essentiel, dans ce monde qui va très vite. Ici on voit les saisons, on les vit pleinement : après l’hiver on se réjouit quand arrive le printemps. On a l’impression d’avoir choisi une vie qui a du sens. Alors qu’à Paris on était secoué, on avançait la tête dans le guidon, on avait plus l’impression de subir alors qu’ici c’est un choix.”

La vie dans l’agglomération de Bressuire

La culture et les loisirs

On va beaucoup à Bressuire qui est vraiment une ville ressource très agréable, avec une offre culturelle très chouette. Il y a un théâtre avec des abonnements accessibles pour toute la famille : on en profite pas mal, alors que je ne suis pas sûre qu’on l’aurait fait à Paris.”

“Il y a un cinéma indépendant avec de nombreuses salles et de belles programmations. Il y a aussi Bocapole à Bressuire, un centre de salles de spectacles qui accueille des concerts, expositions …”

Côté loisirs, “la piscine de Bressuire est extraordinaire : elle est toute neuve et grande. Elle possède un bassin ludique et un bassin de nage. Il est également possible de faire de l’équitation à des budgets accessibles.” Le conservatoire de musique de Bressuire est aussi très dynamique. Mais ce dont nous profitons le plus régulièrement ce sont les bibliothèques qui sont présentes dans nos petites communes. Il n’y a jamais trop de monde que ce soit au cinéma, dans les magasins ou à la piscine. “On n’est jamais inquiets de ne pas avoir de place ou qu’il y ait trop de monde.”

piscine de bressuire

Coeurdo – Piscine de Bressuire
©Agglo2B

Nous sommes juste à côté du Puy du Fou. Il y a aussi plusieurs festivals comme celui de Poupet début juillet : c’est un super festival de musique, on y va avec nos enfants, et on n’a jamais peur de les emmener dans ces activités culturelles car il y a une ambiance bon enfant, et pas trop de foule. Il y a aussi le festival de Parthenay, le FLIP, un véritable événement autour du jeu.

Les alentours

Pour se promener le weekend, Amélie et sa famille vont parfois “du côté du château de Bressuire et ses alentours : c’est très joli. La ville de Bressuire est vallonnée, il y a des endroits très mignons. On se balade aussi du côté du château de Saint Mesmin ou vers le lac du Cébron.

L’avantage de la situation géographique, c’est qu’on n’est pas très loin de la mer : en 1H30 on est à La Rochelle, on peut y aller sur la journée. On est aussi très bien chez nous, avec les cousins qui viennent passer les vacances ici.”

Le mot de la fin

En conclusion, Amélie nous dit “Je dirai qu’il faut oser se lancer : il y a d’autres choses qui peuvent se vivre en dehors de Paris, à chacun de faire ses choix.”

“Il y a plein de choses qui sont possibles ici, on peut croire qu’il y a plus de possibilités à Paris, mais ici elles sont plus faciles à mettre en oeuvre et à réaliser donc on en profite davantage.”

Photo principale : vue de la Forêt-sur-Sèvre ©montgolfiere loisirs