Arrivée en région parisienne pour le début de sa vie professionnelle, Mathilde fait un jour le choix de quitter Paris pour Issoudun, dans l’Indre. Elle nous raconte comment elle est arrivée là et nous fait part de son bilan. Découvrez son portrait !

La vie à Paris

Arrivée à Paris pour la fin des études

Originaire de Haute-Savoie, Mathilde est arrivée à Paris pour effectuer son stage de fin d’études. « Je suis contrôleuse de gestion. J’ai trouvé mon premier emploi à l’issue de mon stage et j’ai ensuite travaillé dans différentes entreprises parisiennes. »

Au total, Mathilde aura passé 8 ans à Paris « J’ai habité dans le 15e arrondissement et je travaillais à Issy-les-Moulineaux, ce qui était pratique ; puis à La Défense et Saint-Denis, plus compliqué ».

La naissance du premier enfant comme déclencheur du départ

Quand on l’interroge sur les raisons de son départ, Mathilde nous explique « Au fond de moi, j’avais toujours eu l’idée que j’allais repartir. Je ne pensais pas rester aussi longtemps à Paris ! »

Elle rencontre son conjoint, puis ils ont leur premier enfant. « La naissance de ma fille a été le déclencheur. On habitait un 2 pièces de 50m2, on voulait une deuxième chambre mais on n’avait pas les moyens de payer un loyer pour un appartement plus grand dans Paris intra-muros, donc il fallait partir en banlieue. Pour moi ça n’était pas possible. »

« Je ne voulais pas voir grandir ma fille dans Paris : je ne pouvais pas me projeter dans la foule qui occupait les parcs et les aires de jeux au moindre rayon de soleil. Je n’ai pas grandi de cette façon, il fallait que l’on parte. »

Quitte à partir de Paris, ils décident alors de quitter l’Ile-de-France. Leur fille a 1 an au moment de leur départ.

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Randonnée dans l’Indre
© YD – Ville d’Issoudun

La recherche d’emploi

Une mutation pour son conjoint

Mathilde et son conjoint décident de démarrer les démarches par la recherche d’emploi de celui-ci : « C’était plus compliqué pour lui de retrouver un emploi donc on s’est dit qu’il trouverait en premier et que je suivrais : il travaille dans un métier technique dans l’aéronautique ».

Après une possibilité manquée de partir à Saint-Nazaire, il réussit à obtenir une mutation pour Bourges, ce qui les amène en région Centre-Val de Loire.

Pour Mathilde et son conjoint, c’est alors « un saut vers l’inconnu ». Mais ils sont motivés alors ils prennent la décision de partir. Mathilde démissionne et commence à chercher un emploi depuis Paris, ce qui n’aboutit pas avant leur départ.

La recherche d’emploi de Mathilde

En arrivant sur Bourges, elle recommence ses recherches d’emploi mais doit s’occuper de sa fille en attendant d’obtenir une place en crèche, ce qui arrive au bout de 3-4 mois. « J’ai alors pu me remettre à fond dans ma recherche d’emploi, et j’ai trouvé au bout de 4 mois chez Safran Seats à Issoudun ».

Ils arrivent en mars 2017 et elle commence son emploi en décembre de la même année. Pour Mathilde, cette période lui a semblé « longue et difficile même si c’était pourtant plutôt court : je répondais à des annonces, j’ai eu beaucoup d’entretiens mais cela n’aboutissait pas. » Elle découvre un organisme chargé d’aider les conjoints de salariés en mobilité, cela lui permet de rencontrer des gens, mais c’est finalement en répondant à une annonce qu’elle décrochera son poste en contrôle de gestion.

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Vue d’Issoudun
©A2I

Quitter Paris pour Issoudun : le bilan

Le projet immobilier

En arrivant dans la région, Mathilde et sa famille commencent par une location « On voulait une maison. On se disait quitte à partir, autant se faire plaisir ! On a été très surpris par le coût des loyers : on avait deux fois plus de surface pour deux fois moins cher. On était vraiment contents ! »

La recherche de leur maison n’a pas posé de difficultés particulières, le marché immobilier n’étant pas tendu dans la région : « On avait regroupé des visites sur un même weekend. On a visité 5 ou 6 maisons et on a simplement déposé un dossier sur notre préférée, et c’était bon. »

Le déménagement et l’installation

« On a fait appel à des déménageurs, c’était pris en charge par l’entreprise de mon mari, ce qui était très pratique ! Tout s’est fait sur un weekend : chargement le vendredi et déchargement le samedi. »

Au moment de l’installation, Mathilde et son conjoint sont super contents, à part un peu d’appréhension pendant la recherche d’emploi de Mathilde. Celle-ci s’est finalement très bien terminée puisqu’elle a trouvé un poste équivalent à son ancien emploi, avec salaire équivalent.

En arrivant dans la région, Mathilde et son conjoint n’avaient pas de voiture : ils en achètent une dès leur arrivée (ils avaient anticipé ce point). Ils découvrent une nouvelle façon de vivre et de se déplacer, beaucoup plus centrée sur la voiture « il nous a fallu un peu de temps pour reprendre nos marques ».

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Fête de la Tour Blanche – La Trappe à Ressort
©Sébastien Ballet

L’intégration sociale

A leur arrivée, Mathilde et son conjoint ne connaissent personne dans la région. « On a passé un an et demi à Bourges, avant de déménager à Issoudun, où on a acheté une maison. »

Au bout d’un an passé à Issoudun, ils ont rencontré beaucoup plus de monde « J’ai commencé à travailler en arrivant et ma fille est rentrée à l’école donc j’ai fait connaissance avec beaucoup plus de personnes ici.»

« On habite dans un petit hameau rattaché à Issoudun dans lequel se trouve une association qui fait du réseau, ça m’a aidé pour rencontrer du monde. Le voisinage a aussi été un bon moyen de faire des rencontres. »

Le bilan du départ

Au final, la seule chose qui manque à Mathilde à Issoudun : « ce sont les amis de Paris. » Cela prend du temps de nouer des liens et de se reconstituer un réseau.

Le bilan est donc largement positif pour eux : « On a une maison avec un jardin immense qu’on a payé le prix d’un studio parisien, on a de la place. A Paris je me sentais trop serrée, il y avait trop de monde. Ici les gens sont moins stressés, le rythme est plus zen, les relations sociales sont plus apaisées ».

Au niveau de la vie culturelle, Mathilde ne pense pas avoir perdu au change « Si l’offre culturelle parisienne est très riche, il faut toujours s’y prendre à l’avance pour accéder aux différentes expos ou spectacles. Ici il y a moins d’offre bien sûr, mais on peut être plus spontané et improviser une sortie le weekend, c’est plus simple.

Il y a aussi tout le côté historique de la région à découvrir, c’est très sympa avec notamment les châteaux, … c’est très différent ! »

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Vue extérieure du musée Saint Roch
©Jean Bernard

Issoudun, une ville familiale

« Issoudun est une ville à taille humaine qui propose de nombreuses activités et infrastructures de loisirs pour les enfants (et les plus grands) : piscine à vagues, patinoire, centre équestre … L’offre sportive est aussi bien développée.

Le centre-ville est petit et très mignon, il y a un parc sympa pour se balader. Autour d’Issoudun, on aime bien se promener dans la forêt, visiter les châteaux ou le parc naturel régional de la Brenne.

Au niveau culturel, la médiathèque est très dynamique. Il y a le salon du livre, des spectacles, un cinéma, un musée qui organise plein d’expositions, la salle des congrès et ses manifestations : c’est très bien pour une ville de cette taille.

Pour les services, il y a des écoles et deux lycées. Au niveau santé, la situation est tendue mais j’ai toujours réussi à trouver les bons spécialistes, il faut être patient. Je suis enceinte et j’ai pu faire tout mon suivi médical à Issoudun, même si les accouchements se font à Bourges ou Châteauroux.

Au niveau événementiel, la fête de la tour blanche a lieu au printemps et plein de festivals sont organisés. On peut aussi assister au salon des antiquaires, au festival de la guitare et au salon de la Truffe ! La chasse aussi est le grand sport local.

Dans les environs, on peut aller à Châteauroux, par exemple pour faire les boutiques, toutes les grandes enseignes y sont. En 2H, par le train Paris-Toulouse, on peut être à Paris ou, en voiture, à Clermont-Ferrand, et en 3-4H dans beaucoup d’autres villes : Lyon, La Rochelle, … »

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Le mot de la fin

Aujourd’hui Mathilde ne passe plus 1H30 par jour dans les transports, mais est à 5 minutes de son travail. Elle a plus d’espace et une bien meilleure qualité de vie. Ses enfants évoluent dans un cadre plus agréable : ils peuvent courir, faire du vélo …

Elle nous confie que pour elle le changement est plus que positif et conseillerait la même chose à tous ceux qui hésitent : « C’est un choix très personnel, il faut en avoir envie. Mais ceux qui le font ont tout à y gagner. »

Photo principale : Issoudun ©Bestjobers