Quitter Paris pour Bordeaux ? C’est le choix de Céline, qui habitait en proche banlieue avant de partir en province, dans le Sud Ouest. Un grand merci à Céline pour avoir accepté de partager son expérience avec nous !

La vie à Paris

Que faisiez-vous à Paris ?

quitter paris pour bordeaux CELINE : Je suis née et j’ai grandi en région parisienne, tout comme mon mari. Nous ne sommes donc en réalité pas des parisiens, mais des banlieusards, la différence est de taille. Nous vivions à Saint-Ouen, donc proche de Paris, mais pas dans Paris. J’étais cadre dans la com’, spécialisée en sémiologie, discipline qui peine déjà à trouver sa place à Paris, alors en province… Si je voulais partir, il fallait que je change de métier. J’ai donc suivi une formation pour me spécialiser dans le web.

Pourquoi avez-vous souhaité partir ?

CELINE : Cela faisait quelques années que je pensais à partir, pour une autre qualité de vie, la mer, une chambre pour chaque enfant… Mais c’est surtout le trafic de drogue croissant dans ma ville, et la violence qui va avec, qui m’a décidée. J’en ai eu marre d’avoir peur d’emmener mes enfants au Franprix parce qu’il était braqué toutes les semaines ou d’entendre parler d’une nouvelle fusillade dans les rues que nous fréquentions. Avec nos revenus (pourtant pas trop maigres), la seule alternative aurait été de partir en banlieue bien plus lointaine. Nous y avons pensé, mais nous ne voulions pas passer notre vie dans le RER.

quitter paris pour Bordeaux

Comment avez vous choisi Bordeaux comme destination ?

CELINE : C’était un choix assez rationnel : je voulais une ville de taille moyenne parce que je reste une citadine, avec un bon dynamisme culturel, proche de l’océan… et mes beaux-parents sont dans le Médoc une bonne partie de l’année depuis qu’ils sont à la retraite. C’est quand même pratique de pouvoir appeler Mamie en cas de galère avec les enfants !

Le départ et l’installation dans la nouvelle région

Comment s’est passé le changement ?

quitter paris pour bordeaux CELINE : Le départ s’est fait très rapidement puisque j’ai appris que j’étais acceptée en formation début décembre pour une rentrée début janvier. Dans ce laps de temps, il a fallu trouver un appart, organiser le déménagement, inscrire les enfants à l’école, au périscolaire, aux activités… tout en gérant le départ de l’autre côté (recherche de locataires pour notre appart, fêtes de départ avec les copains, passation de dossiers au boulot…)

Mais globalement, tout s’est bien passé. Le changement, c’est surtout sur la durée qu’on le ressent : notre famille et nos amis qui sont loin (mais qui viennent dès qu’il commence à faire beau !), la difficulté à rencontrer de nouvelles personnes, la situation professionnelle bouleversée…

Si vous nous parliez un peu de Bordeaux ?

CELINE : C’est une ville très agréable, ni trop petite ni trop grande. Le vieux centre, avec ses rues pavées, ses petites boutiques, ses terrasses, me donne l’impression d’être en vacances toute l’année. L’offre de distractions est importante, tant au niveau des resto/bars que des activités pour les enfants. Il y a toujours des choses à découvrir. Et dès qu’il fait beau, on est à la mer tous les week-ends

Et maintenant ?

Quitter Paris pour Bordeaux : le bilan

CELINE : Hyper positif ! Je ne regrette absolument pas ce départ. Paris ne me manque pas du tout (bon, j’y retourne régulièrement quand même voir la famille et les copines) et je me félicite chaque jour du choix que nous avons fait. Après, professionnellement, on galère… Bordeaux est une ville géniale, mais il n’y a pas de boulot ! Il faut vraiment s’interroger sur son positionnement sur le marché local et ne pas hésiter à aller à la rencontre des gens pour développer son réseau car il n’y a que ça qui fonctionne.

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Un conseil que vous aimeriez donner aux parisiens qui ne sont pas encore partis ?

CELINE : Aux parisiens qui n’osent pas sauter le pas, je leur dis qu’il faut attendre que le besoin devienne viscéral, comme pour toutes les décisions importantes dans la vie. C’est comme ça qu’on ne regrette rien, parce qu’on laisse toujours quelque chose derrière soi. Mais quand on sent que c’est nécessaire, il faut partir le plus vite possible.

Je dirais aussi qu’il faut envisager l’échec comme une possibilité. Beaucoup de personnes sont venues à Bordeaux mais ont été obligées de repartir à Paris par manque de travail. On rencontre ainsi beaucoup de femmes qui passent la semaine seules avec leurs enfants pendant que monsieur part gagner le pain familial à la capitale du lundi au vendredi. Ce n’est pas facile de faire sa place.

Un grand merci à Céline pour son témoignage ! Et pour en savoir plus pour quitter Paris pour Bordeaux, n’oubliez pas de lire notre article : partir vivre à Bordeaux !

Crédits Photo : Paris Je Te Quitte