Dennis a quitté Paris pour vivre dans le Cantal avec sa femme il y a quelques années. Un projet guidé par un désir de changement de vie et une reconversion. Il a accepté de partager avec nous son expérience et les enseignements qu’il en retire. Un grand merci à Dennis pour ce témoignage !

La vie à Paris

Des origines de la campagne allemande …

Originaire d’Allemagne, Dennis a grandi là-bas et y a réalisé sa formation dans l’hôtellerie de luxe. « Arrivé en France à Paris en 2002. J’ai commencé par travailler aux réservations à l’intercontinental, puis j’ai été directeur de crédit en comptabilité » nous explique Dennis.

… qui mènent à un désir de départ et de reconversion

Puis, l’idée d’une reconversion est arrivée, avec un choix difficilement compatible avec la vie parisienne. « Mon chef de l’époque a voulu me faire évoluer, et suite à sa proposition j’ai hésité. Il m’a alors financé un bilan de compétences qui a indiqué que j’étais fait pour être agriculteur. J’ai alors fait une demande de formation (auprès d’un FONGECIF), en 2011″.

Cette réorientation trouve ses origines dans les racines de Dennis : « J’ai grandi à la campagne, dans un petit village où tout le monde se connaissait. Pour moi, il y avait juste trop de monde à Paris, ça faisait un très gros changement. Ce n’était pas la vie que je souhaitais. Trop de stress, trop de pression. J’avais envie d’un retour à mes origines ».

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Le choix de quitter Paris pour vivre dans le Cantal

Un choix guidé par le hasard

C’est finalement le fruit du hasard, qui a bien fait les choses pour Dennis et sa famille. « Ma femme voulait aller dans le sud de la France, pour y trouver un climat plus chaud, et finalement on se retrouve dans la montagne :) ». De son côté, Dennis attachait surtout de l’importance à l’aspect environnemental de la région. « Je ne voulais pas d’une région avec trop de problèmes de pollution au vu de ma future activité. On a vérifié sur internet que les eaux n’étaient pas polluées dans le coin ».

Facilité par l’accueil local et la mise en relation sur place

Dennis avait été aiguillé vers une présentation de la région Auvergne qui avait lieu à Paris. « J’ai passé toute une journée dans un centre de conférences à Paris, tout le monde était très sympa. » Puis tout au long de son projet, les étapes ont été facilitées par les personnes qu’il a rencontré. « En Auvergne, les différents instances travaillent très bien ensemble, on était mis en relation facilement dès que l’on avait une question. »

Il a ensuite été invité pour 3 jours à une session d’accueil dans le Cantal. « Je savais à peu près ce que je voulais. Une école à Aurillac proposait la formation que je souhaitais, je m’y suis donc inscrit, puis je suis descendu pour 1 an de formation. Je suis devenu agriculteur. »

Un projet mené en accord avec sa femme

C’est un projet qu’il a fallut décider en concertation avec sa famille : « Ma femme avait également décidé de changer de métier, elle est devenue infirmière. Elle a passé le concours à Paris. On a vécu à distance pendant 1 an et demi, le temps de faire chacun notre formation. »

« Nous avons laissé le destin nous guider »

Enfin au moment de l’installation définitive, tous ces éléments ont joué sur le choix de rester dans ce département qui l’avait si bien accueilli. « On avait déjà des contacts sur place. On s’est dit que si on trouvait une exploitation dans le Cantal, on y resterait. Et c’est ce qu’il s’est passé. »

Dennis et sa femme ont ainsi repris une exploitation à Lagarde, un petit village niché sur le plateau du Cézallier, du côté de Murat. « C’est le choix de l’exploitation qui a guide le choix du lieu de notre installation. Nous avons laissé le destin nous guider, et au final cela s’est très bien passé. Je pensais reprendre un exploitation de vaches laitières et finalement je m’occupe aujourd’hui de chèvres ! » s’amuse-t-il.

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L’installation et l’intégration

Le déménagement s’est fait en deux temps, une partie des affaires ayant été amenée sur place lors de la formation de Dennis. Pour le reste, ils ont loué un camion lorsque sa femme eut fini sa formation d’infirmière à Paris.

L’intégration s’est bien passée pour Dennis et sa femme. « J’avais failli m’installer dans une exploitation voisine, donc tout le monde me connaissait déjà. Finalement, on a rencontré plus facilement du monde qu’à Paris. On est très entourés. On a toutes les semaines 3 à 5 personnes qui passent sur l’exploitation. On a été bien accueillis. »

Vivre dans le Cantal, en pleine nature

Des activités de plein air

L’Auvergne, et notamment le Cantal, disposent de nombreux petits chemins pour faire de la randonnée, des balades à cheval (Dennis et sa femme en ont chez eux), ou encore du vélo.

« En été on aime bien aller au lac de la Crégut. On trouve aussi quelques chutes d’eau, pour se baigner, qui sont un peu cachées et méconnues des touristes :). En hiver, on fait pas mal de ski, aux stations du Lioran ou de Super Besse ». On peut également y faire du parapente ou visiter de petits musées.

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Ici, il y a une forte vie locale. On observe de plus en plus de gens qui s’installent ici avec des projets alternatifs : des boulangers qui font du pain à l’ancienne, des exploitants de fruits rouges, des producteurs de miel,…

Une vie locale très riche et très vraie

« Ici, on a retrouvé une vie plus authentique. On achète notre fromage chez un exploitant du coin, nos légumes chez un autre, … La vie est beaucoup plus vraie. Il y a moins de problèmes de criminalité. » analyse Dennis.

« On vit mieux avec moins d’argent, car la vie est moins chère mais également car notre rapport à la consommation a changé. On se rend compte que toutes ces publicités qui nous semblaient normales quand on habitait Paris, créent moins d’envie aujourd’hui. On fait beaucoup moins les magasins. On est heureux avec moins, on se recentre sur ce qui est vraiment important dans la vie, et ça remplit vraiment plus. On est plus proches de la nature, ça nous a permis de trouver un bon équilibre dans notre quotidien. »

En résumé, si vous avez envie de partir, faites-le

« Faites-le, tout simplement. » conseille Dennis a tous ceux qui se posent la question. Si vous avez vraiment envie de quitter Paris, trouvez le moyen et allez-y. Cela vaudra toujours la peine d’être vécu. Il ne faut pas avoir peur de l’échec, ni se laisser arrêter par ceux qui disent que ça ne peut pas marcher, il faut oser. »

Merci Dennis pour ce témoignage !
Pour en savoir plus sur la session d’accueil à laquelle Dennis a participé, c’est ici !

Un autre témoignage ? Pourquoi ne pas lire celui de Julien, qui a créé son entreprise dans le Cantal ?

Crédits Photo : Hervé Vidal