laetitia rigaud qui a quitté paris pour fontainebleau Pour quitter Paris, certains préfèrent partir loin tandis que d’autres préfèrent garder un lien avec la capitale. Nous avons interrogé Laetitia Rigaud, 43 ans, publicitaire, qui a choisi de quitter Paris pour Fontainebleau après avoir passé 15 ans intra-muros. Elle est installée depuis 7 ans en Seine et Marne et elle a pris un peu de recul sur son expérience pour nous raconter tout ça. Un grand merci à Laetitia d’avoir accepté de témoigner pour nous !

Parlez-moi de votre vie à Paris

“Arrivée à Paris pour les études et le travail (…), j’ai vécu 15 ans dans le 9e et le 10e arrondissement, j’ai travaillé dans des agences de publicité. J’ai eu ma première fille à 33 ans. On vivait dans 75m² sachant qu’il y avait 2 bureaux en plus des 2 chambres car mon conjoint est enseignant et il travaillait aussi à la maison régulièrement.”

Les raisons du départ

Le déclic du départ à eu lieu pour des raisons financières, notamment le coût de l’immobilier. “Quand on a souhaité avoir un deuxième enfant, on s’est dit que ça devenait ingérable car nos revenus ne nous permettaient pas d’acheter plus grand (…). On a commencé à s’interroger sur la pertinence de rester à Paris sachant qu’on passait le tiers de nos revenus dans le logement.”

Un autre élément moteur du départ fut l’envie de se rapprocher de la nature : “Mon conjoint avait lui-aussi envie d’aller se mettre au vert”.

Le choix d’un nouveau lieu de vie

L’objectif de ce déménagement était de rester proche de Paris et de ne pas changer d’emploi. Le choix du lieu s’est fait “en fonction du travail de mon conjoint puisque je pouvais travailler de n’importe où autour de Paris [en tant qu’indépendante]. L’idée c’était que l’on ne s’éloigne pas à plus d’une heure de train car je dois voir mes clients sur Paris.”

Quitter Paris pour Fontainebleau “Mon conjoint exerce dans le sud de Paris : on a pris notre compas et on a regardé l’Essonne et la Seine et Marne. On ne voulait pas non plus être en proche banlieue. Si on passe le periph, autant être dans une ambiance province, au vert. Si c’est pour aller près de Paris avec la même pollution et quasiment les mêmes prix de l’immobilier cela n’a pas d’intérêt.”

Fontainebleau, était un bon compromis par sa situation “à 35 minutes de gare de Lyon”, son côté nature “magnifique poumon vert de Paris” tout en restant “une ville avec théâtre, cinéma … un compromis vraiment viable pour nous car on est quand même urbains dans l’esprit. On ne s’est pas dit « on part élever des chèvres dans le larzac ».”

Ce qui a été compliqué dans la mise en oeuvre du projet

Le plus compliqué a sans douté été le manque de temps. Pour avoir un aperçu des villes dans la zone ciblée, “on a dû y aller physiquement à chaque fois, il me manquait surtout du temps pour aller visiter, aller parler avec les gens”.

Cependant, elle reconnait que ce projet relève un peu de l’intuition et pas uniquement de la planification : “Dans l’idéal d’une prospection pour un changement de vie, il faudrait faire plein de choses que je n’ai pas fait. c’est aussi un pari on ne peut pas tout contrôler de toute façon.”

Comment cela s’est-il passé avec les enfants et les amis ?

Un mode de vie provincial qui paraît plus adapté lorsque l’on a des enfants : “Avec les enfants [ici] c’est parfait. A Paris pour que ce soit vraiment bien il faut avoir de sacré moyens, pour profiter de la vie culturelle et les faire sortir de paris le weekend. Aujourd’hui c’est plus viable de vivre dans un schéma familial hors paris qu’à paris.”

“Ceux de nos amis qui sont restés sont souvent aidés par leurs familles même lorsque ce sont des cadres. Par contre étant très proches de Paris, on y emmène régulièrement les enfants, on se fait des spectacles […]. Nos amis viennent faire des barbecues dès que les beaux jours arrivent, et passer le weekend à la maison”

Vers une amélioration de la qualité de vie ?

Il faut néanmois se poser la question des transports. “On a vraiment gagné en qualité de vie. Mon mari est au boulot en 30 à 45 minutes, c’était le temps qu’il lui fallait pour se garer à l’époque. En tant qu’indépendante je vais voir des clients 2 fois par semaine [sur Paris, donc les transports pour moi] ce n’est pas un problème.” Mais de là à faire les allers-retours à Paris tous les jours …

Est ce qu’il y a des choses qui vous manquent ? Ou au contraire d’autres dont vous ne pourriez plus vous passer aujourd’hui ?

“Comme je suis complétment urbaine, oui il me manque quelques éléments très citadins : la proximité de services, les horaires d’ouverture des commerces très étendues”.

Mais tout cela ne dure qu’un temps et passé les premiers instants on s’y fait : ”En 7 ans je me suis quand même adaptée et il y a beaucoup de contreparties qui sont essentielles : la qualité de vie, en pleine forêt de Fontainebleau, ce weekend on a encore pique-niqué en foret de Fontainebleau. Les enfants sont dehors tout le temps, ma fille de 10 ans va à l’école à pied ce que je n’aurai jamais laissée faire à paris.”

Et concernant les loisirs, on y gagne sur les loisirs sportifs : “Au niveau des infrastructures sportives, c’est très développé autant pour les enfants que pour nous, on peut faire ce qu’on veut, et sans avoir à s’inscrire 2 ans à l’avance.”

Et pour la suite ?

Un retour à Paris peut être envisageable, surtout lorsque le départ n’est pas guidé par un véritable désir de fuir la capitale : “J’adore paris, je trouve que la vie en province à de super côtés. Dans l’idéal j’aimerai avoir un pied à terre à Paris et une maison en province même si ce n’est pas possible :) Je me verrai bien retourner en ville une fois que les enfants seront grands”.

Un grand merci à Laetitia pour son témoignage ! Retrouvez une présentation de son livre dans un futur article. Et si vous avez des amis qui sont partis de Paris pour aller s’installer en province, n’hésitez pas à partager l’article pour leur proposer de témoigner.

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