Dernière mise à jour le 9 octobre 2025

Marie-Cécile est médecin. Mais avant de le redevenir au sens le plus concret du terme, elle a connu une autre vie. Une carrière bien remplie dans l’industrie pharmaceutique passée entre Reims et l’Île-de-France. Jusqu’au jour où une conversation anodine dans un petit magasin du Berry a réveillé un désir oublié : celui d’exercer la médecine au plus près des gens. Aujourd’hui installée en région en tant que médecin en Centre-Val de Loire, entre Sainte-Sévère-sur-Indre et Éguzon, Marie-Cécile construit un nouveau chapitre, plus serein, plus aligné avec ses valeurs.

Un détour par l’industrie, entre Reims et Paris

C’est à Limoges que Marie-Cécile commence ses études de médecine. Reçue à l’internat, elle est affectée à Reims et choisit la spécialité de santé publique. Une discipline intéressante mais dans laquelle elle ne s’épanouit pas complètement. Après une courte expérience en clinique privée, elle rejoint un laboratoire pharmaceutique, le seul de la ville. Elle y découvre un monde nouveau : transversalité, anglais professionnel, projets d’envergure.

Sa carrière prend ensuite le chemin de Paris. Là encore, les débuts sont enthousiasmants. La vie culturelle, les opportunités… en théorie. Dans les faits, Marie-Cécile cumule une heure et demie de transport matin et soir, avec deux changements. Gare Saint-Lazare, RER B, embouteillages… Et à la maison, trois enfants qui grandissent vite, trop vite.

« Le week-end, on ne faisait rien. On récupérait. »

Hameau et château du Bouchet – crédits région Centre-Val de Loire

Le Berry, toujours en filigrane

Ses parents vivent à Éguzon. Depuis Reims, les visites sont rares. Depuis Paris, un peu plus faciles. Marie-Cécile choisit même la banlieue sud pour se rapprocher de l’autoroute qui descend vers l’Indre. Pendant des années, elle garde ce lien tenace avec sa région d’origine. Et puis, en 2014, son père fait un AVC. Cette épreuve change tout. Elle découvre le système de santé de l’intérieur, cette fois comme fille de patient. Et dans ce petit hôpital du Berry, elle perçoit quelque chose d’essentiel : de l’humanité. Les infirmières lui glissent qu’un profil comme le sien serait précieux ici.

« Et là, je me suis vraiment interrogée. Moi qui voulais être médecin pour soigner les gens, qu’est-ce que je faisais dans l’industrie ? »

Lac d’Éguzon – crédits A2I

D’une conversation anodine dans un magasin de bricolage à la maison de santé

La bascule se fait doucement. Elle quitte l’industrie, devient médecin coordonnateur en EHPAD en Île-de-France, redécouvre le soin, change de rythme. Et puis un jour, lors d’un aller-retour dans le Berry, elle pousse la porte d’un magasin à Éguzon. Le vendeur ? Un ancien camarade d’école. Ils échangent. Il apprend qu’elle est médecin, lui glisse qu’aucun praticien n’a remplacé le précédent. Et surtout, il lui rappelle que le maire, qui s’occupe du dossier, n’est autre que… leur ancien prof d’histoire-géo.

Quelques jours plus tard, le maire la contacte. L’échange est franc, simple. Et le projet, concret : un poste en maison de santé, une aide à l’installation, un vrai besoin.

Une nouvelle pratique, au cœur des besoins

Marie-Cécile s’engage alors dans un Diplôme Universitaire de requalification en médecine générale. Elle continue à exercer en EHPAD, mais cette fois dans l’Indre, en région Centre-Val de Loire, à Sainte-Sévère. Une structure à taille humaine, baignée de lumière naturelle, avec des chambres qui ouvrent sur les collines.

« Rien à voir avec les immeubles d’en face à Cachan ou Maison-Alfort. »

Son quotidien professionnel prend un nouveau visage. Ici, les patients sont les anciens de son territoire. Et les structures de soins, bien que rurales, sont accueillantes, bienveillantes. Elle évoque aussi la facilité à trouver un maître de stage dans l’Indre, là où ses collègues franciliens peinent.

Chedigny – crédits D.Darrault

Une installation simple, un accompagnement concret

Un accompagnement concret, à chaque étape

Ce retour au soin, et à la campagne, Marie-Cécile ne l’a pas mené seule. Dès les premiers échanges avec le maire d’Éguzon, elle se sent soutenue. Il lui parle du dispositif « Les Nouveaux Médecins » porté par la Région Centre-Val de Loire. Très vite, les choses s’enchaînent. Son profil est étudié, ses démarches pour obtenir une qualification en médecine générale sont appuyées, et son projet d’installation à la maison de santé d’Éguzon avance sereinement.

Même le logement temporaire pour ses jours travaillés à Sainte-Sévère a été facilité par l’équipe de l’EHPAD et la mairie. Elle y vit aujourd’hui chez l’habitant, dans une maison chaleureuse, chez une professeure de musique retraitée, elle aussi ex-Parisienne venue poser ses valises dans le Berry.

« Je pense qu’on gardera des liens d’amitié. »

Son mari Eugène, lui aussi, a bénéficié d’un accompagnement pour retrouver un emploi. Une attention collective qui a facilité la transition. Même le chat de la famille y a trouvé son compte, il profite pleinement du grand air dans son jardin, une belle installation pour tous.

Une autre qualité de vie, au quotidien

Ce qu’elle pensait impossible il y a quelques années est devenu son nouveau cadre de vie. Marcher dans la nature, manger ses propres tomates, faire du yoga ou de la salsa… Marie-Cécile redécouvre ce qu’elle appelle « un meilleur antidépresseur que n’importe quel traitement ».

Elle balaie aussi les idées reçues sur l’ennui : « À la campagne, il y a toujours quelque chose à faire. »

Guinguette ligérienne, la Corne des Patures – crédits EVandenbroucque

Ses lieux coup de cœur

Marie-Cécile aime son territoire, et ne manque pas de bons plans à partager.

  • Le lac d’Éguzon, qu’elle connaît depuis l’enfance. Un lieu qu’elle redécouvre aujourd’hui avec bonheur et une préférence pour la plage de Montcocu, un peu moins connue, plus sauvage.
  • Gargilesse-Dampierre, petit village d’artistes à l’atmosphère bohème, et ancienne villégiature de George Sand, idéal pour une balade dominicale ou un moment hors du temps.
  • Sainte-Sévère-sur-Indre, où elle travaille. Un bourg paisible, vivant, entouré de collines verdoyantes, au patrimoine soigneusement préservé. Elle y apprécie autant les paysages que les rencontres humaines. Un décor où la vie quotidienne prend un tout autre rythme.

Aujourd’hui, Marie-Cécile est en train de finaliser sa requalification, avec pour horizon une installation à Éguzon, sur sa terre d’origine. Ce n’est pas un retour en arrière, mais un nouveau départ. Pour en apprendre plus sur le parcours de Marie-Cécile écoutez son épisode de podcast. Envie d’en savoir plus sur la vie dans le Berry ? Découvrez nos articles sur le cadre de vie et les opportunités professionnelles.

Photo principale : Dr Camus

Réalisé en partenariat avec la région Centre-Val de Loire.