Dernière mise à jour le 9 octobre 2025
Et si le calme apparent de l’Indre cachait en réalité une vie bien plus dynamique qu’on ne l’imagine ? Entre renouveau, vitalité et convivialité, ce coin du Centre-Val de Loire séduit de plus en plus d’anciens Parisiens en quête d’un nouveau départ. C’est le choix qu’a fait Magali, revenue vivre dans le Berry après plus de vingt années passées en région parisienne. Elle nous raconte !
De Paris intra-muros à la banlieue : quand on s’éloigne petit à petit
Magali, 47 ans, connaît bien le Centre-Val de Loire. Elle a grandi à Chartres, en Eure-et-Loir, jusqu’à son bac, puis ses parents ont choisi de s’installer dans l’Indre, près d’Argenton-sur-Creuse, à une trentaine de minutes de Châteauroux. En 2001, elle réussit un concours qui la conduit à Paris, sans se douter qu’elle y passerait plus de vingt ans.
« À l’époque, j’étais contente de quitter la campagne pour rejoindre l’anonymat de la capitale. Je n’avais pas encore construit ma famille, c’était excitant de commencer ma vie d’adulte à Paris, d’autant plus que je vivais intra-muros », se souvient-elle.
Son premier appartement se situe dans le 12e arrondissement, une adresse enviable pour une jeune femme fraîchement arrivée. Mais comme beaucoup de franciliens, Magali suit ensuite la trajectoire classique : s’éloigner petit à petit pour trouver plus grand et plus abordable. Elle déménage à Créteil, puis à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, où elle reste douze ans. Là, elle fonde une famille et élève son fils.
Mais l’enthousiasme du début laisse place à une certaine lassitude. « Au début, c’était sympa. Mais la ville n’évoluait pas dans le bon sens. Bobigny n’a pas de vrai centre-ville, c’est devenu une cité-dortoir », raconte-t-elle. Le quotidien se résume alors aux trajets vers Paris pour le travail et aux retours en banlieue le soir, sans véritable vie locale pour s’ancrer.
Le déclic viendra d’un mélange de facteurs : une séparation, l’usure de la vie parisienne et l’envie de retrouver un environnement plus apaisé.
« C’était un ras-le-bol général. J’ai fini par dire stop. »
À 2h15 de Paris, elle redécouvre la vie autrement
En novembre 2023, Magali saute enfin le pas. Elle revient vivre dans l’Indre, près de ses parents, du côté d’Argenton-sur-Creuse. Son fils, aujourd’hui étudiant, reste à Paris, mais la distance n’est pas un obstacle. « Il n’est qu’à 2h15 de train, ça reste très accessible », explique-t-elle.
Ce retour n’a rien d’un simple changement d’adresse. C’est un véritable nouveau départ. Magali entreprend un bilan de compétences à Châteauroux, se forme au métier de secrétaire de mairie et valide sa reconversion. En parallèle, elle se recrée un réseau, autant personnel que professionnel. « L’Agence d’attractivité de l’Indre m’a beaucoup aidée. J’ai rencontré d’autres nouveaux arrivants, participé à des sorties pour redécouvrir la région. Je suis née ici, mais en 20 ans tout a changé ! »
Au quotidien, elle redécouvre le confort d’une vie plus simple et fluide. « Ici, grâce à l’autoroute gratuite et sans embouteillages, je mets 20 minutes porte à porte pour aller au travail », raconte-t-elle, encore étonnée de ce gain de temps après deux décennies passées dans les transports parisiens. Et d’ajouter, amusée : « Quand j’entends certains se plaindre de ralentissements ici, ça me fait sourire. Quand on vient de Paris, ce n’est vraiment rien du tout. »
“En 20 ans, c’est le jour et la nuit”
Quand Magali retourne vivre dans l’Indre vingt ans plus tard, elle n’en revient pas. « Châteauroux est méconnaissable. Quand j’étais lycéenne en internat, il n’y avait rien à faire. Aujourd’hui, on retrouve un vrai centre-ville, des restaurants, des bars, des commerçants, des musées… et bientôt un nouveau complexe cinéma », détaille-t-elle.
Elle souligne aussi l’effet d’entraînement des Jeux Olympiques, avec de nouvelles infrastructures sportives, l’ouverture de chambres d’hôtes et un tourisme qui se développe. « C’est le jour et la nuit », résume-t-elle.
La transformation ne s’arrête pas là : la vie étudiante a profondément changé. Des friches industrielles ont été réhabilitées en écoles, insufflant un souffle de jeunesse à la ville et valorisant son patrimoine bâti. « La population est plus jeune, plus dynamique. Et ça se voit dans l’offre culturelle qui s’est beaucoup diversifiée », note Magali.
Concerts, festivals et événements rythment désormais le calendrier. Par exemple, on retrouve un festival techno qui attire de grands noms, des trails et marathons pour les sportifs, sans oublier les brocantes, lotos et thés dansants qui cartonnent et rassemblent toutes les générations.
« Pour une famille, je ne vois que des avantages à vivre dans la région. C’est beaucoup plus tranquille que Paris, mais loin d’être endormi. »
Ce qu’elle a appris en osant changer de vie
Pour Magali, il n’y a pas de « bon moment » théorique pour changer de vie. Ce qu’elle a appris, c’est qu’attendre ne mène à rien. « Le temps passe vite, surtout avec des enfants et le travail. Je n’avais jamais imaginé rester plus de 20 ans à Paris. Si on en ressent le besoin, il faut sauter le pas tout de suite. Oser et ne rien regretter », insiste-t-elle.
Son regard de maman apporte aussi une nuance importante. « C’est toujours plus simple de changer de vie quand les enfants sont petits. À l’adolescence, ça peut être un vrai déracinement. » Un conseil qu’elle donne volontiers à ceux qui hésitent encore.
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