Dernière mise à jour le 20 octobre 2025

À 2h15 de Paris, Beaune s’impose comme une escale idéale quand les vignes de Bourgogne se teintent d’or et de cuivre. Capitale du vin, joyau d’architecture et point de départ de la route des Grands Crus, la ville concentre tout ce qu’on vient chercher en automne : une nature changeante, une gastronomie généreuse, et une douceur de vivre qu’on croyait réservée aux cartes postales. Un week-end d’automne pour flâner entre caves, pavés et coteaux : vous verrez, ça passe toujours trop vite.

Jour 1 – Quand la ville a le vin en fête

À Beaune, l’automne a des airs de célébration. Chaque année, la Vente des Vins des Hospices de Beaune transforme la ville en un joyeux carrefour où se croisent amateurs éclairés, curieux et habitants attachés à leurs traditions. Les pavés bruissent de conversations, les fanfares se mêlent aux arômes, les Hospices, véritable joyau du XVe siècle, ouvrent leurs portes sur des siècles d’histoire et de solidarité.

Autour de cet événement, tout Beaune s’anime. Les Festivinales font vibrer le centre-ville : concerts, animations, défilés, marchés. Les caves accueillent les visiteurs avec ce mélange typiquement bourguignon de rigueur et de chaleur humaine. Chez Patriarche, Bouchard Aîné & Fils, Château de Meursault ou Domaine Marguerite Carillon, on découvre que le vin se raconte autant qu’il se déguste.
Ici, les parcelles de vignes, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, façonnent l’identité du territoire autant que ses habitants !

À mesure que la journée s’étire, la ville prend un ton plus feutré. Les terrasses se remplissent de rires, les tables se parent de nappes blanches et de bouteilles ouvertes. Dans les restaurants du centre, la cuisine bourguignonne assume son franc-parler : œufs en meurette, escargots, bœuf mijoté au pinot noir. Vous l’aurez compris, pendant notre week-end d’automne le vin se boit, mais il se partage surtout.

Jour 2 – Des halles au grand air

Le dimanche matin, la ville se réveille au ralenti. Le marché, place Carnot, attire les gourmands dès les premières heures. Les fromagers, boulangers et vignerons discutent autant qu’ils vendent, les paniers se remplissent, et la promenade devient un prétexte pour saluer, humer, flâner.

Parmi les adresses à ne pas manquer : la Maison Hess, temple du fromage, et Mulot & Petitjean, dont le pain d’épices fait partie du patrimoine gustatif local. Quelques pas plus loin, le Domaine Chanson propose une dernière dégustation, histoire de prolonger ce thème viticole !

Quand l’envie d’air se fait sentir, on quitte les pavés pour les vignes. Direction Santenay et son Circuit des Crêtes : un itinéraire ponctué de vues à couper le souffle sur la Côte de Beaune. Les villages de Meursault, Pommard ou Aloxe-Corton déroulent leurs toits de tuiles vernissées et leurs ruelles bordées de murets. On y marche entre deux saisons : celle des vendanges qui s’achève et celle des feuilles qui dansent.
Sur la route, le Château Philippe le Hardi rappelle combien le vin, ici, est indissociable de l’histoire locale. Le vignoble n’est pas qu’un décor : c’est un patrimoine vivant, un paysage façonné depuis des siècles par la main de l’homme.

L’automne, saison parfaite pour ralentir

Ni trop chaude ni trop froide, la saison dévoile le meilleur du territoire. Les collines s’enflamment, la brume matinale adoucit les contours, les caves s’emplissent de senteurs de chêne et de raisin. Les amateurs de vélo longent la route des vins, les curieux explorent les ruelles médiévales, et les flâneurs se laissent happer par le tempo tranquille du pays.

Beaune a cette simplicité rare des villes qui ne cherchent pas à impressionner. Elle charme sans discours, séduit sans artifice, et prouve qu’un vrai week-end dépaysant n’a pas besoin d’être loin.

Et si on poussait un peu plus loin ?

Autour de Beaune, les routes sinueuses mènent vers des villages viticoles où tout semble se jouer à une autre vitesse. À Pommard, les caves se visitent encore à la lampe, à Meursault, on croise autant de vélos que de tracteurs, et à Savigny-lès-Beaune, les conversations se mêlent au cliquetis des verres.
Ces communes, toutes à quelques kilomètres du centre, racontent une Bourgogne au travail : celle des vignerons, des artisans, des aubergistes qui font vivre le territoire toute l’année.

En prenant le temps de s’y arrêter, on découvre une vie locale bien ancrée, loin des circuits touristiques. Un bistrot de village, une cave ouverte sur cour, un marché où l’on parle des vendanges. Rien d’extraordinaire, mais tout ce qui rend ces villages attachants.

De quoi se dire, sur le chemin du retour, qu’un week-end ne suffit peut-être pas pour visiter ce magnifique coin de la Côte-d’Or !