Comme chaque année, Paris je te quitte, le média de la mobilité régionale, fait le point sur les tendances et envies des Franciliens. Découvrez les dans notre toute nouvelle étude :

4 ans post-covid, les Franciliens ont-ils toujours envie de quitter la région ?

C’est confirmé, quitter Paris n’est pas un effet de mode !

Selon l’INSEE, Paris perd des habitants depuis déjà plusieurs années. Qu’ils soient originaires de la région Ile-de-France ou venus pour étudier et/ou travailler, leurs envies de changer de vie sont toujours bel et bien présentes et 76% des Franciliens qui souhaitent partir envisagent un départ à court ou moyen terme (<2 ans). Ils sont d’ailleurs 53% à vouloir partir “dès que possible”. Ce chiffre est quasi identique à celui observé en 2020 (-2pts)

Zoom sur les raisons, motivations et freins au départ

Ils sont 79% à rechercher un environnement moins stressant, moins bruyant et moins pollué, chiffre en nette augmentation depuis 2020 (+18 pts). La deuxième raison qui sort du lot, à un chiffre identique à 2020, est la volonté de se rapprocher de la nature, pour 61% des répondants. Ce top 3 se termine par le souhait de vivre dans un logement plus grand et plus spacieux (59% contre 52% en 2020).

Le premier frein à la mobilité reste l’emploi (46%), même si ce chiffre a perdu 6 points depuis 2022, très certainement compte tenu de la démocratisation du télétravail, accélérant les projets de mobilité. Avec 36% de citations, le choix de la destination est le 2e frein à la mobilité, suivi par l’envie de maintenir un niveau de salaire équivalent (25%). Viennent ensuite la peur des difficultés d’intégration (22%) et la peur de perdre sur le plan de la vie culturelle et des loisirs (22%).

Pour pouvoir partir, ils sont 60% à être prêts à se reconvertir ou à changer de secteur d’activité et 44% à envisager faire des allers-retours réguliers sur Paris.

Petites et moyennes villes restent les destinations privilégiées des Franciliens

Constat fait post-confinement, l’attrait des petites et moyennes villes (71%) au détriment des grandes métropoles se confirme. En effet, les villes moyennes (10k à 100k habitants) sont plébiscitées par 45% des Franciliens. Si ce chiffre reste stable depuis 2020, les petites villes attirent davantage (26% et +6 pts depuis 2020).

En ce qui concerne le cadre de vie recherché, la proximité de la mer / océan est mentionnée par 58% des répondants. Ce critère a néanmoins perdu 11 points en 2 ans. A l’inverse, l’envie de rester proche de Paris a augmenté, très certainement en raison du développement du télétravail (+6 pts). La campagne et le soleil arrivent en 2e et 3e position des priorités avec une mention par 35% et 32% des Franciliens candidats au départ.

Indétrônables, la Nouvelle Aquitaine, la Bretagne et la région PACA confirment leurs positions respectives de n°1, 2 et 3 avec 35%, 31% et 30% de mentions. La plus grande évolution du classement est la région Normandie, passée de 7e à 4e avec une croissance de 15 points de ses mentions (de 13% à 28%).

Avec 1,6 régions citées en moyenne en 2020 vs 2,6 cette année, on peut en déduire que les Franciliens sont plus ouverts et peuvent envisager différentes possibilités. L’attractivité globale des régions autres que l’Ile-de-France semble ainsi avoir progressé.

Comment le projet de départ est influencé par notre situation personnelle ?

Parisiens d’origine vs Provinciaux devenus Parisiens

Les non Parisiens sont plus nombreux à souhaiter un logement plus spacieux et moins onéreux (62% vs 55% des Parisiens), un environnement moins pollué (38% vs 29%) et à se rapprocher de leur famille. Pour ce dernier point, on peut supposer que les Parisiens d’origine ont naturellement plus de chances d’avoir de la famille encore sur Paris. Au niveau des concessions pour quitter Paris, les Parisiens envisagent plus facilement les aller-retours que les autres (+7 points), tandis que les non Parisiens sont davantage prêts à baisser leur salaire (+3 points).

Concernant le cadre de vie idéal, les non Parisiens sont plus attirés par la Côte Atlantique que les Parisiens (46% vs 38%), tandis que les Parisiens ont une préférence plus marquée pour la proximité avec Paris (30% vs 25%).

En couple vs célibataire

Parmi les célibataires qui considèrent que leur “statut” a un impact sur leur projet de mobilité, 66% considèrent le fait d’être seul comme une difficulté pour se lancer. Pour les couples, la difficulté à se mettre d’accord à deux ressort dans 32% des cas.

On peut noter plus de difficultés pour choisir une destination chez les célibataires (39% vs 33% pour les couples) vs 33% des personnes en couple) et à l’inverse moins de freins sur la baisse éventuelle de salaire (22% des célibataires vs 28% des personnes en couple).

Au sein des couples, la parité semble être respectée en ce qui concerne le projet de départ : l’initiative du projet vient aussi souvent des hommes (51%) que des femmes (49%). La gestion du projet est gérée à 52% par les femmes et 48% par les hommes. Le choix de la destination est très légèrement plutôt pris par la femme mais l’écart est faible (53% vs 47%).

Avec enfants vs sans enfant

Les personnes sans enfant sont plus inquiètes de l’impact négatif sur leur vie culturelle puisque 28% l’évoquent comme un frein au départ (vs 16% avec enfants). Concernant le cadre de vie, la montagne est un attrait plus marqué pour les personnes sans enfants (25% vs 17%), de même que le littoral méditerranéen (30% vs 24%). Elles sont enfin plus ouvertes sur le choix de la région, elles en citent 2,7 en moyenne vs 2,4 pour les personnes avec enfants.

Quitter Paris pour la banlieue parisienne, une fausse bonne idée ?

Il semblerait que les Franciliens hors-Paris ressentent davantage les contraintes du quotidien sans pouvoir bénéficier facilement des atouts de la vie parisienne. Ils sont en effet 50% à rechercher un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle vs 37% pour les Parisiens intra muros. Pour ceux-ci, la crainte de perdre sur le plan de la vie culturelle est bien plus forte que pour les habitants de la banlieue (32% vs 17%). Les craintes liées à l’intégration sont aussi plus nombreuses chez cette population (26% vs 19%).

Les Franciliens hors-Paris paraissent plus prêts à faire le “grand saut”, le critère proximité ne ressortant que dans 25% des cas vs 32% pour les Parisiens. Deviendraient-ils les nouvelles cibles privilégiées des territoires recherchant de nouveaux habitants ?