Pour ce couple de quinquagénaires dynamiques, il n’était pas question de quitter Paris, où ils étaient installés depuis fort longtemps. Pourtant, un coup de cœur pour une maison en Haute-Marne leur a fait plier bagages et changer de vie. Dix-huit mois plus tard, ils nous livrent leur bilan après ce virage dans leur existence et les plaisirs d’une vie plus douce, proche la nature.

La vie à Paris dans le secteur de l’animation

Sabine est née et a vécu une partie de sa vie sur l’île de la Réunion. C’est pour accompagner sa fille, quand celle-ci a commencé ses études supérieures, que s’est imposé l’installation dans la capitale, en 2007. La quadragénaire apprécie beaucoup les nombreuses sorties culturelles qui lui sont désormais accessibles. « Je pouvais enfin mettre quelque chose de concret sur tout ce que j’avais entendu pendant longtemps à la Réunion. C’était comme si la fiction devenait réalité » confie Sabine. Pour Jean-Philippe, l’arrivée à Paris s’est faite bien plus tôt, en 1986. Pour trouver plus facilement du travail, cet ancien comptable avait rejoint la capitale. Il adore vivre dans cette ville où la culture est omniprésente, et en profite pour se réinventer : au bout de quelques années, il quitte ses fonctions de comptable et trouve un poste dans l’animation auprès des jeunes.

Après avoir emménagé ensemble, Sabine et Jean-Philippe ont la chance de travailler à cinq minutes de leur appartement, dans un centre de loisirs. Pas de problèmes d’embouteillages pour eux ! Mais la nature manque à Sabine, qui se définit comme « une femme de la terre », et le coût élevé des sorties culturelles pèse sur le budget du couple. « Il faut très bien gagner sa vie pour profiter pleinement de Paris » déplore Jean-Philippe, dont les revenus de fonctionnaire ne suffisent pas toujours. Dès 2015, ils ont envisagé de quitter Paris, pour l’île de la Réunion ou pour la campagne, afin de rester proches de leurs enfants qui vivent en région parisienne.

Un coup de cœur comme déclic pour quitter Paris pour la Haute-Marne

Le couple sent cependant souffler un besoin de changement au niveau professionnel : « On avait envie de prendre un virage, ce qu’on faisait était redondant et nous n’avions pas vraiment de perspectives d’évolution » expliquent-ils. Ils décident alors de passer un concours de la fonction publique et prennent deux jours de congé pour le préparer. Ils louent un logement à Louze, au nord de la Haute-Marne près du centre où se déroule le concours. On est alors en 2019.

Jean-Philippe raconte : « Pendant nos « récréations », nous prenions la voiture et roulions au hasard avant de nous arrêter marcher, soit dans un village, soit dans un bois ou le long d’une rivière. Nous avons aimé ces plaines aux espaces libres d’obstacles, les nombreux points d’eaux enrichissant la faune et la flore. Mais un territoire, aussi beau soit-il, n’est rien sans ses habitants… En nous promenant à Sommevoire et ses deux églises, nous avons discuté avec une vieille dame de la maison de retraite qui nous a parlé avec amour de ce village. Un peu plus tard, nous avons rencontré des gens en train de préparer une fête dans l’église désacralisée St Pierre, qui nous ont parlé du musée du Paradis. Nous avons, mon épouse et moi, été séduits par ces gens qui ont pris plaisir à nous présenter leur pays, son histoire, ses métiers. »

Le couple regarde alors les annonces des maisons à vendre, visite des villages, sans vraiment se projeter, sans vraiment y croire. « On avait bien aimé les Ardennes, qu’on avait visitées, mais on ne connaissait pas du tout la Haute-Marne. On n’était pas partis pour visiter des maisons durant ce séjour, ça s’est fait un peu tout seul » s’amuse Sabine. C’est le coup de cœur pour une maison qui scelle le destin du couple. Ils en tombent tous deux amoureux, et quelques mois plus tard, elle est à eux !

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© Conseil départemental de Haute-Marne

La vie en Haute-Marne, entre douceur et engagement

Vivre le confinement en Haute-Marne, quel bonheur !

Jean-Philippe et Sabine ne peuvent pas emménager immédiatement car ils doivent d’abord démissionner et préparer leur nouvelle vie. Mais, quand est annoncé le premier confinement de plusieurs semaines en mars 2020, ils décident de s’installer dans leur nouvelle demeure. « On était largement gagnants ! On a quitté un F3 de 63 m2, avec deux chambres, pour près de 150 m2, au même prix » explique Jean-Philippe.

Dans cette maison des années 1920, dotée d’un jardinet à l’avant et d’un grand jardin à l’arrière, le couple se sent bien. Sabine, « une merveilleuse jardinière » selon son compagnon, s’active au jardin et entame l’élaboration d’un potager. À la fin de l’année 2020, elle s’installe définitivement dans ce havre de paix, rejointe six mois plus tard par Jean-Philippe.

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©Sabine et Jean-Philippe

Une intégration facile grâce à leur bonne volonté

Jean-Philippe et Sabine n’ont rencontré aucune difficulté pour s’intégrer dans leur petit village : « On connaît déjà les gens du village », se réjouit celui qui travaille désormais dans un Ehpad. « Les gens sont beaucoup plus sociables qu’à Paris. On se parle, on se rend service, c’est facile et naturel. Des gens sont venus toquer à notre porte pour nous inviter à partager la galette des rois, et un peu plus tard on est allés à la fête des voisins. On a ainsi rencontré pas mal de monde. Mais il faut avoir la volonté de s’intégrer et prendre les gens comme ils sont, ne pas râler après le coq ! » rappelle Jean-Philippe.

Dans le domaine professionnel aussi les choses se sont faites sans soucis. Sabine travaille maintenant dans un centre socio-culturel à Saint-Dizier, toujours avec les enfants. « C’est très intéressant, et j’ai été très bien accueillie, précise-t-elle. On n’a vraiment pas ressenti la moindre réticence ». Ainsi, les deux ex-Parisiens ont pu, comme ils le souhaitaient, changer d’horizon professionnel, développer de nouvelles compétences, simplement en faisant le choix d’aller vivre ailleurs. Aucun des deux ne regrette cette décision un peu abrupte, survenue sans y avoir vraiment réfléchi longtemps.

Ils ont d’ailleurs décidé de créer une association, « Lartoutoutva » pour développer des activités théâtrales et des aides diverses auprès des enfants du secteur. S’investir sur leur nouveau territoire leur semble essentiel pour que leur nouvelle vie puisse s’épanouir.

La voiture, élément central de la vie en province

Le seul bémol dans ce cadre idyllique, c’est l’obligation de prendre la voiture. Contrairement à beaucoup d’anciens Parisiens heureux de se libérer de longs temps de transports quand ils s’installent en province, c’est l’inverse qui s’est passé pour Sabine et Jean-Philippe. « On travaillait à 5 minutes de notre domicile, maintenant on fait 60 km par jour chacun. Il ne faut pas avoir peur de faire la route quand on vient s’installer ici. Mais ce n’est pas vraiment déplaisant, car on voit des chevreuils, des renards, la lune qui se lève… La nature est là et c’est magnifique. Tant qu’on n’est pas épuisés ce n’est pas un problème ».

En revanche, cette nécessité de prendre la voiture n’est pas un frein à la vie culturelle ou aux loisirs car le couple n’a qu’à s’organiser pour aller au restaurant ou au théâtre après le travail.

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©Philippe Lemoine

Du plaisir à se lever le matin

Sabine affirme qu’elle éprouve maintenant beaucoup plus de « plaisir à se lever le matin ». Le retour à une existence plus proche de la nature lui fait du bien. Elle a installé un poulailler dans son jardin, aime beaucoup les promenades à l’aventure, sans destination précise, dans la campagne verdoyante ou sur les bords de Marne. « Le climat est le même qu’à Paris, nos enfants ont la même météo que nous » indique-t-elle pour les lecteurs frileux. Jean-Philippe, tout aussi heureux, encourage les Parisiens qui seraient tentés par l’aventure en Haute-Marne : « Je conseille ce département à des gens qui n’ont pas forcément beaucoup de moyens, car il y a de nombreux biens à vendre, à des prix abordables et souvent avec du terrain. Il y a un vrai besoin de revitalisation de ce territoire, si bien que les gens du cru nous accompagnent, on n’est pas seuls. »

Ainsi, à deux heures de train de Paris, (pour rejoindre Saint-Dizier), une existence tranquille et axée sur les plaisirs simples a convaincu deux quinquagénaires ravis.

Oserez-vous, comme eux, tenter cette aventure ? Contactez sans attendre l’équipe de la Conciergerie, du département de la Haute-Marne qui peut vous renseigner et vous accompagner dans votre projet de mobilité :


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Dossier réalisé en partenariat avec le Département de la Haute-Marne