Après avoir quitté sa région natale pour la vie parisienne, Pierre-Henry décide, il y a déjà quelques années, de s’en retourner. Dorénavant installé à Vaux-sur-Mer en compagnie de sa femme et de sa fille, il retrace avec nous le chemin qui l’a ramené à sa terre d’origine.

Flash-back

Du littoral charentais à la capitale

Originaire de Royan, Pierre-Henry arrive à Paris après ses études et une première expérience professionnelle en Italie. Diplômé de l’école de commerce Kedge de Bordeaux, il intègre d’abord le Groupe Canal +, puis Universal. Quelques années plus tard, il se lance aussi dans la grande aventure de l’entrepreneuriat avec sa société de production audiovisuelle, aujourd’hui baptisée : Very Content. Sa femme Sophie, elle aussi originaire de Royan puisque le couple s’est formé sur les bancs du lycée, travaille quant à elle dans la publicité. Deux carrières aussi trépidantes que le rythme de vie qu’elles imposent !

Quand la paternité cristallise les envies d’ailleurs

C’est l’arrivée d’une petite Paola dans la vie de Pierre-Henry qui fait naître en lui un besoin viscéral de retour aux sources : “J’aspirais soudain à un cadre de vie différent pour ma fille, plus proche de celui que ma femme et moi-même avions eu la chance de connaître enfants. En bref, je voulais lui offrir autre chose que 3m2 de pelouse au Jardin du Luxembourg. Le départ nous est donc apparu comme une évidence et le moment nous semblait juste. Ma société fonctionnait bien, et nous souhaitions développer l’activité de Very Content dans le Sud-Ouest. L’activité serait donc pilotée quelques jours par semaine depuis Vaux-sur-Mer, et quelques jours à Paris. Ma femme envisageait, quant à elle, un grand virage professionnel.” Un contexte propice dont la petite famille ne tarde pas à tirer profit…

quitter paris pour la nouvelle aquitaine en charente maritime

Vue aérienne de Fort Boyard.
© Francis Leroy

Le grand saut !

Un premier stop à Bordeaux

Pour franchir le cap, Pierre-Henry et sa femme jettent tout d’abord leur dévolu sur la ville de Bordeaux : “Dans un premier temps, ça nous paraissait plutôt logique. On se rapprochait d’un environnement plus cool avec la proximité de l’océan et de notre famille en Charente-Maritime, tout en conservant le dynamisme économique d’une ville importante à tout juste 2h04 de Paris en TGV.” Le jeune couple achète donc une maison à Bordeaux qu’ils revendent finalement deux ans plus tard. En effet, cette première destination s’avère être une solution intermédiaire ne correspondant pas tout à fait à leurs attentes : “Bordeaux, ça reste une grande ville et le vendredi soir lorsqu’on avait la brillante idée de partir à la mer au vu du ciel bleu, tous les Bordelais avaient la même idée que nous. Et tout compte fait, nous n’étions pas non plus si près de nos familles. En bref, c’était une côte un peu mal taillée !”

Direction Vaux-sur-Mer !

L’embarquement pour Vaux-sur-mer est voté à l’unanimité après la visite d’une maison “coup de cœur” : “Nous sommes tombés amoureux d’une maison en bois bioclimatique, comme on peut en voir sur le bassin d’Arcachon. C’était un peu la maison de nos rêves : une maison de 190 m2, située à 800 mètres de la plage, avec un joli jardin et une piscine, proche du centre bourg. On a réussi à bien vendre notre maison de Bordeaux : ce qui nous a permis de nous offrir celle-ci.” Une destination d’autant plus idéale qu’elle se situe à moins de 10 minutes de chez les parents de Pierre-Henry.

Une aventure synonyme de renaissance pour toute la famille

”Je ne pouvais pas rendre ma fille plus heureuse !”

Si Pierre-Henry et Sophie savent exactement à quoi s’attendre en revenant sur leurs terres natales, la surprise est presque entière pour leur petite Paola aujourd’hui âgée de 7 ans : “Moi j’ai grandi ici. J’avais donc pleinement conscience du cadre de vie que j’allais retrouver. Pour ma fille, c’était différent. Elle ne connaissait pas le quotidien en bord de mer et à l’orée de la forêt. Pour elle, c’était chouette d’aller acheter tous les dimanches du poisson frais avec ses parents au marché de Montorgueil, alors qu’aujourd’hui on se balade sur la plage après l’école et on fait même un peu de surf les jours de grand beau. Je me dis souvent que je ne pouvais pas rendre ma fille plus heureuse !”. C’est un bonheur teinté d’une douce et savoureuse nostalgie : « Ça a beaucoup de sens pour moi de la voir s’approprier ces lieux qui étaient les miens lorsque j’étais petit. Ici, elle profite aussi pleinement de ses grands-parents. Ce sont des moments précieux pour elle, pour eux et pour nous.”

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Carrelets à Talmont-sur-Gironde
©Carine Lutt

”Ici, ma femme s’est complètement réinventée”

Quand le trio s’est installé dans la région, la femme de Pierre-Henry, Sophie, s’est inscrite au CREPS de Bordeaux pour passer un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS). Un virage à 360° pour cette ancienne publicitaire, qu’elle négocie pourtant avec brio ! Forte de sa double qualification, Sophie enseigne, désormais, plusieurs matières dont la communication à l’Institut de Formation de Royan, l’IRSS – Sports.

En parallèle, elle exerce aussi son activité d’éducatrice sportive spécialisée dans l’activité physique adaptée à un jeune public, aux personnes âgées ou en situation de handicap : “Elle s’est connectée très rapidement à tout un écosystème de kinésithérapeutes, de médecins etc. Son profil atypique a été très bien accueilli. Quand on a l’expérience adéquate, de nouvelles idées, beaucoup d’envie et de la motivation, je crois qu’on suscite forcément la bienveillance ; surtout en région où il y a de vraies personnes derrière les portes auxquelles on frappe.”

”J’exerce aujourd’hui trois activités entre la Nouvelle-Aquitaine et Paris”

Deux casquettes pour un seul homme…

Des idées et de l’expérience, Pierre-Henry n’en manque pas. Si Very Content, sa fabrique de contenus créatifs et agiles, semble la première à en bénéficier, ce sont aussi les étudiants de son ancienne école de commerce qui en profitent. Cela fait déjà plus de 10 ans qu’il transmet aux nouvelles promotions bordelaises et parisiennes son goût pour l’entrepreneuriat, l’innovation et les nouveaux modèles économiques : “Cette école est un pôle d’attractivité, une mine de talents et un lieu d’échanges très dense. Elle possède un incubateur de startups et un réseau particulièrement riche. Je conseille à tous ceux qui désirent entreprendre dans la région d’aller y puiser des conseils précieux, des recrues prometteuses, etc.”

… et désormais, une troisième !

Depuis peu, Pierre-Henry a aussi enfilé le costume de conseiller municipal délégué au Développement durable au côté du maire de Vaux-sur-Mer, Patrice Libelli : “C’est une mission qui me tient à cœur. J’essaie d’envisager ça comme une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) avec une feuille de route visant des comportements toujours plus verts et plus responsables.” Le jeune élu est convaincu : “Nous pouvons déjà faire beaucoup de choses à l’échelle locale et régionale ! On bénéficie d’un territoire et d’un climat très privilégié. Le développement du vélo, la préservation de la biodiversité, la transmission des bons gestes aux plus jeunes comme « le simple fait de les sensibiliser aux bacs à marées présents sur nos plages » sont autant de gestes qui auront un impact positif dans le futur. Les inviter à ramasser les déchets charriés par la mer peut sembler n’avoir qu’un sens très local, mais l’essentiel c’est que ça aille dans le bon sens !”.

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La Rochelle
©Carine Lutt

Et maintenant, qu’est-ce qu’on en retient ?

Un cadre de vie exceptionnel…

Aujourd’hui, Pierre-Henry a troqué son 60m2 du deuxième arrondissement pour une belle maison en bois à deux pas de la mer : “Les plages de la côte sauvage sont une source inouïe de détente et de régénération de l’esprit. Les conches de Pontaillac et de Nauzan sont bordées de falaises et de carrelets typiques de la région. Le sentier du littoral permet de découvrir des petites criques plus cachées et offre une vue superbe sur le phare de Cordouan.”

Le week-end, c’est souvent au beau milieu des marais salants que les retrouvailles, en famille ou entre amis, sont agrémentées de quelques bulots, crevettes et huîtres Marennes Oléron : “Juste derrière chez nous, le petit village ostréicole de Mornac-sur-Seudre offre un paysage remarquable de claires : ces bassins d’eau douce où sont rapatriées les huîtres pour leur donner plus de finesse. Une dégustation en bord de chenal arrosée d’un bon petit verre de blanc a comme un léger goût de paradis. Je me dis alors que je suis plus à ma place ici que n’importe où ailleurs”.

…et plus humain !

Parce que la magie de la nature environnante ne suffit pas seulement à rendre un territoire convivial, Pierre-Henry insiste sur l’un des attraits principaux de la vie en région : “Ici et en dehors de Paris en général, le rapport au temps et donc au travail, mais aussi aux gens, est totalement différent. Je crois vraiment qu’en s’accordant plus de temps pour faire les choses, on remet les rapports humains au centre de tout pour offrir un écosystème facilitant les démarches administratives propres à un grand changement de vie.” Une sensation que Pierre-Henry a ressenti auprès d’acteurs locaux tels que les Chambres de Commerce et d’Industrie de la Rochelle et de Rochefort, ou encore la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique : “On sent bien qu’on est dans une région consciente de son attractivité. Ici, tout est fait pour donner envie aux porteurs de projets et autres nouveaux venus de s’investir dans le coin. Je note aussi que mes clients sont ravis de venir tourner des films dans le sud-ouest, et en profiter pour se ressourcer ».

Un petit conseil pour les parisiens qui hésitent justement à devenir ses fameux nouveaux venus?

C’est avec un certain franc parler que Pierre-Henry prodigue son seul et unique conseil à tous ceux qui ont dans le coin de leur tête un désir d’évasion : “Au risque de tomber dans un lieu commun, j’ai envie de dire : On n’a qu’une vie ! Si on ne le fait pas à 30 ans pour avancer dans sa carrière, on ne le fera pas à 35 parce qu’on aura trop de charges avec les emprunts, les enfants, etc.

À tous ceux qui attendent le bon moment, je préfère leur dire qu’il n’arrivera pas. On peut procrastiner pendant des années, se retourner à 60 ans et se dire qu’on aurait dû le faire à 30, ou on peut tout bonnement sortir de sa zone de confort. Parce qu’au fond c’est ça Paris : une grosse zone de confort où on est lancé à mille à l’heure et dans laquelle on s’endort facilement sans réaliser que les règles régissant notre quotidien peuvent le rendre douloureux. En sortir, si l’envie est là bien sûr, c’est réaliser qu’il existe bel et bien une autre manière de vivre : ailleurs ! Et ailleurs il y a tout, mais surtout de l’espace pour écrire de belles aventures !”

Photo principale : Balade en vélo ©Saison d’Or
Réalisé en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine.