Dans le dernier témoignage publié ici, nous avons interrogé Laetitia Rigaud, qui est partie de Paris pour vivre à Fontainebleau. Peu de temps après son arrivée, elle a commencé à écrire sur la thématique des différences culturelles entre Paris et la province, ce qui a donné naissance à son livre Y a-t-il une vie après le périph’?. Ce fut l’occasion de lui poser quelques questions sur le pourquoi de ce livre. Dans cet article, vous en saurez un peu plus sur l’histoire de sa création.

Interview de l’auteur

Pourquoi ce livre ? A qui s’adresse t-il ?

Y a-t-il une vie après le périph'? LAETITIA : “J’ai écrit le bouquin dans les premières années d’arrivée à Fontainebleau. J’ai pris l’approche humoristique car ça me permettait de faire passer plein de messages de façon légère et positive car ces histoires de changement de vie ça peut être angoissant […] et moi ça me permettait aussi de passer par une phase d’auto-thérapie. J’avais besoin de verbaliser ce changement de vie assez radical car cela faisait quelques années que je vivais en plein coeur de Paris […] j’avais besoin de prendre du recul.”

L’idée initiale n’était pas forcément d’écrire un livre. “J’ai commencé par 1 texte ou 2 et au fur et à mesure je me suis dit que ça pouvait être vraiment intéressant pour tous ceux qui veulent quitter Paris.” Elle en a donc finalement fait un guide-témoignage.

“Je m’adresse plutôt à des gens qui ne sont pas dégoûtés de paris, des gens en questionnement : est ce que je suis prêt ou pas ? “

De quoi parle t-il ?

“J’ai surtout traité les clichés de snobisme, l’aspect bobo du parisien d’aujourd’hui. Je prend le costume du parisien qui débarque en province et s’offusque de voir que l’épicier n’est pas ouvert entre midi et deux et qu’il n’y a pas de fnac à l’horizon.”

“De l’autre côté je voulais dire « ouvrons-nous les uns les autres ». Quand je suis arrivée, j’étais l’étrangère. Il peut y avoir cet esprit un peu de fermeture qui est lié au fait qu’il n’y ait plus d’anonymat en province. A Paris on est ouvert mais comme on est anonymes cela ne prête pas à conséquence. Ici tout le monde finit par se connaître donc on est obligé d’être moins ouvert pour se préserver un peu et pour que tout le monde ne connaisse pas notre vie.”

“Je voulais aussi montrer que des bobos parisiens qui déboulent en province ont besoin de se mettre au gout du jour et de comprendre comment fonctionnent les autochtones de la ville dans laquelle ils arrivent. Ce ne sont plus les mêmes codes et c’est rigolo car ça fait une espéce de choc de cultures.”

Comment se présente t-il ?

“Ce livre est un objet ludique : il y a des textes, des fiches de survie, des petits schémas, ce n’est pas un texte didactique, mais plus un petit clin d’oeil. L’idée c’était que le lecteur se pose des questions et se dise “ah tiens c’est vrai que cet aspect psychologique du truc je ne l’avais pas vu”. C’est pour interpeller, et faire réfléchir mais en se marrant.

C’est pour aider les gens à se dire que c’est une nouvelle vie qui commence, c’est un voyage en terre inconnue, c’est chouette et que si tu commences avec des freins et plein d’a priori ou de craintes, ça commence mal.”

Un grand merci à Laetitia qui a bien voulu répondre à nos questions !

Pas envie de lire un livre ? Et si vous essayiez la BD de mademoiselle caroline « Quitter Paris »?