L’étude “Exode urbain ? Petit flux, grands effets”a été commandée par le Réseau Rural Français avec le PUCA (Le Plan Urbanisme Construction Architecture). Elle a débuté en juin 2021 et a mobilisé 3 équipes de recherche composées de chercheurs en économie, en géographie et en sociologie. Les chercheurs ont analysé les mobilités résidentielles à l’ère (post)-Covid. Peut-on réellement parler d’exode urbain ? Est-ce un phénomène devenu massif après les confinements successifs ? Voici une synthèse des principaux résultats !

L’expression “exode urbain” à relativiser

Les pôles urbains n’ont pas perdu leur attractivité

Malgré le Covid et les confinements, les structures territoriales françaises restent marquées par une forte centralité des grands pôles urbains. Ce sont eux qui restent les plus attractifs et qui concentrent la majeure partie de la population.

Derrière l’expression “exode urbain” se cache un double malentendu. Tout d’abord il n’y a pas un déferlement massif des populations urbaines vers les zones rurales. Et, ensuite, s’il y a bien des départs de certaines populations urbaines, ces départs ne concernent pas toutes les villes, seulement quelques-unes.

Les chercheurs ont analysé les recherches immobilières sur les années 2019, 2020 et 2021 sur le site Leboncoin et ont remarqué que les recherches s’orientent en premier lieu vers les grandes métropoles. Les pôles urbains conservent donc leur attractivité. En seconde position, ce sont les façades littorales qui attirent les populations urbaines, en particulier la Bretagne et le Pays Basque. Ces tendances étaient les mêmes avant la pandémie, il n’y a donc pas de changement majeur. Comme le dit l’étude : “Ce sont les principaux pôles urbains et leurs relations entre eux qui captent l’écrasante majorité des flux de recherche immobilière”.

étude exode urbain

Il est préférable de parler de “renaissance rurale” plutôt que “d’exode urbain”

On peut surtout parler de “renaissance rurale”, c’est-à-dire que l’on observe un renforcement de l’attractivité des espaces de villégiature, autrement dit des campagnes. Attention, la renaissance rurale ne touche pas tous les territoires ruraux, mais surtout les campagnes urbaines, donc celles proches d’un centre urbain.

Après la pandémie, l’objectif de ces populations urbaines était de se relocaliser et d’acheter une maison à la campagne. Il y a de nombreuses raisons pour expliquer cette augmentation des achats immobiliers dans les campagnes après la crise. C’est ce que nous avions démontré avec notre étude concernant l’impact du confinement sur les projets de départs des Franciliens. Tout d’abord, le télétravail s’est généralisé, donc cela permet de s’éloigner dans des espaces ruraux ou des pôles urbains secondaires. Deuxièmement, on assiste aujourd’hui à une augmentation des “projets de transition rurale”, c’est-à-dire développer une activité ou se reconvertir dans l’artisanat, la production agricole ou les métiers du bien-être. Il y a aussi des populations, à la précarité plus ou moins choisie, en quête d’un mode de vie alternatif, qui cherchent à vivre en isolement ou en autonomie.

Il vaut mieux parler de “petit flux” concernant les populations urbaines

L’analyse révèle l’existence de petits flux qui peuvent être déterminants, ce qu’on appelle “exode urbain” se traduit donc par des “petits flux”, c’est-à-dire des personnes quittant principalement les grandes villes.

L’étude démontre que 3 types de territoires enregistrent des “effets Covid” visibles. En premier lieu, les populations urbaines quittent les grandes villes pour se diriger vers les petites et moyennes villes (les aires urbaines de moins de 50 000 habitants), cette tendance se renforce depuis la crise sanitaire. Une autre partie de cette population urbaine s’oriente vers les espaces périurbains, c’est-à-dire les espaces résidentiels situés à la périphérie des villes. Ce phénomène est particulièrement sensible à Paris. Enfin, les populations urbaines partent des grandes villes et s’installent dans les espaces ruraux, c’est donc ce que l’étude identifie comme “la renaissance rurale”.

étude exode urbain

Il faut donc retenir de cette étude que la crise sanitaire n’a pas eu d’impact massif concernant l’attractivité des grandes métropoles, il est préférable de parler de “petit flux” plutôt que d’un véritable phénomène “d’exode urbain”. Toutefois, on remarque que la pandémie a engendré une forme de “renaissance rurale”, incitant les populations urbaines à vivre en campagne ou à acheter des maisons dans les territoires ruraux. Ce phénomène de “renaissance rurale” pose néanmoins un problème : certains espaces ruraux ont vu le prix de l’immobilier grimper en flèche. Jusqu’où ira cette renaissance rurale ? Si vous souhaitez quitter Paris pour vivre à la campagne, nous vous conseillons de lire notre article « Le Monde rural : entre innovation et opportunités à saisir ! ».

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