Rémi travaille dans le secteur culturel et vivre à Paris semble donc idéal pour quelqu’un comme lui. Pourtant, il a choisi de quitter la capitale pour s’installer à Chaumont en Haute-Marne. Une opportunité professionnelle, l’envie de plus d’espace, des soucis de santé liés à la pollution, l’ont convaincu de changer de vie. Très heureux de cette décision, il nous raconte comment cela s’est passé.

La vie en région parisienne

Né à Orléans, Rémi a passé son enfance et son adolescence dans la campagne orléanaise. Mais à 18 ans, désireux de faire des études théâtrales, il n’a pas d’autre choix que de se lancer dans l’aventure de la vie parisienne. Son diplôme en poche, il trouve immédiatement un travail à l’Agence Régionale d’Ile-de-France, pour accompagner les projets culturels.

Un appartement minuscule et une pollution difficile à vivre

Mais, malgré son nouvel emploi, il n’est pas satisfait : « Je venais de passer 5 ans dans 12 m2, mais ma paie de salarié ne me permettait pas de viser plus haut. Avec 1500 € par mois, on ne peut pas payer un loyer de plus de 500 €. Un deux pièces m’était inaccessible, que ce soit à la location ou à l’achat. Je ne voyais donc aucune différence en termes de qualité de vie, et ce alors que je travaillais. Je trouvais ça absurde » explique-t-il.

De plus, Rémi est asthmatique. Avec la pollution importante qui s’immisce dans ses bronches, il est tout le temps malade, tout le temps enrhumé, avec des difficultés respiratoires. Les médecins ne lui cachent pas que quitter Paris serait la meilleure solution pour sa santé.

Trop de transports et un climat angoissant

« Je me suis toujours dit que c’était un luxe de vivre à Paris. Et, contrairement à beaucoup, je ne trouvais pas que c’était une vie stressante ». Mais les temps de transports finissent quand même par peser au bout d’un moment. Rémi habite dans le 14e arrondissement, et travaille alors soit à Gennevilliers, soit à Nanterre, soit à St Denis, ce qui lui fait entre une et trois heures de transport par jour. Et puis l’année 2015 arrive et, avec elle, les attentats. « Là, j’ai commencé à sentir le stress monter » se souvient Rémi. Il envisage alors plus sérieusement de quitter la région parisienne.

Le projet de quitter la vie parisienne

Début 2015, le jeune amoureux de la culture commence donc à réfléchir au moyen de quitter Paris. C’est un changement général qui se profile pour lui : « J’avais envie de changer de structure, de logement, de cadre de vie, d’être moins dans le métro/boulot/dodo ». Il prospecte donc sur des offres d’emploi dans des villes moyennes, car il ne s’imagine pas passer de la capitale à une petite ville.

Une première étape à Orléans

C’est finalement un poste à Orléans, sa ville natale, qui lui offre l’opportunité recherchée. Il n’a plus aucune attache dans la région orléanaise, toute sa famille ayant déménagé, de même que ses amis. En plus, il s’aperçoit que la ville qu’il connaissait enfant a énormément changé. De gros travaux dans le centre-ville, destinés à attirer les Parisiens, ont bouleversé ses repères.

Mais comme le jeune homme, alors âgé de 27 ans, aspire à davantage de responsabilités et que ce poste lui permet de monter en grade, il l’accepte. Il va rester cinq ans dans la cité johannique.

Mais Orléans reste une grande ville. Même s’il apprécie les promenades au bord de la Loire, il se sent encore trop éloigné de la nature. « La nature est présente, mais dénaturée par l’homme. Et puis, on ne peut pas vraiment traverser la ville, c’est sans fin avec les banlieues » regrette-t-il.

Rémi se dit alors qu’il pourrait partir plus loin de Paris. Il cherche à nouveau des offres d’emploi qui lui permettraient de prendre encore plus de responsabilités. Et c’est à Chaumont que son ambition va le mener.

PORTRAIT CHAUMONT HAUTE MARNE

Vue sur Chaumont
©Éric Girardot

L’arrivée et l’intégration à Chaumont en Haute-Marne

Comme les logements à louer ou à acheter ne manquent pas à Chaumont, Rémi n’a aucun mal à trouver chaussure à son pied. Il s’installe, en arrivant à Chaumont en août 2019, dans une maison de ville de 55 m2, avec une petite cour et même un composteur, pour 495 € par mois. Depuis, l’immobilier est tellement accessible en Haute-Marne, qu’il est même devenu propriétaire de sa maison !

En août 2019, il entame sa carrière de directeur adjoint d’une grande médiathèque. Là, il manage 20 personnes et peut donner la pleine mesure de ses compétences. Quelques années plus tard, en 2022, une nouvelle opportunité se présente déjà à lui. Il prend le poste de directeur du Nouveau Relax, le théâtre de Chaumont. Professionnellement, il est comblé ! Une preuve supplémentaire qu’on peut faire carrière dans la culture en Haute-Marne !

Une vie plus calme, n’est-ce pas trop calme ?

En effet, Rémi appréhende un peu ce changement de vie avant de s’installer à Chaumont. A la fois excité par la nouveauté et un peu anxieux de ne pas savoir s’il appréciera de vivre dans une petite ville (23 000 habitants), il se demande ce qu’il va bien pouvoir faire de tout ce temps gagné.

« Est-ce que ça ne va pas être trop calme, trop tranquille ? Rentrer chez moi à 18h va-t-il me convenir ? Mais, très vite, je me suis habitué et me suis rendu compte que ça me faisait du bien ».

PORTRAIT HAUTE MARNE CHAUMONT

©leblogcashpistache

La vie à Chaumont

Une vie sociale rapidement renouvelée

La première bonne surprise du jeune homme lorsqu’il participe, le premier jeudi de chaque mois, aux apéros pour les nouveaux chaumontais, c’est de voir qu’ils sont nombreux. « Je m’attendais à ce qu’on soit 12, et on était 45 ! ». Il y rencontre des personnes qui travaillent dans les collectivités locales, mais aussi des infirmières, des garde-forestiers, des personnes des services déconcentrés… Rémi apprécie beaucoup ce brassage.

Rapidement, il se fait ainsi un nouveau réseau. Les initiatives locales, le groupe Facebook dédié aux rencontres locales, lui permettent de se faire des amis. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un dîner, un goûter, une soirée jeux…, raconte-t-il. On se voit facilement les uns chez les autres, mais aussi en extérieur, pour faire de la randonnée par exemple. C’est plus simple ! J’ai même été étonné de la vitesse à laquelle les relations amicales se sont créées. Ainsi, 15 jours après mon arrivée, une collègue m’a proposé d’aller boire un verre avec le petit groupe de trentenaires qui avait cette habitude en fin de semaine. Elle m’a intégré à ce groupe très naturellement, et nous sommes devenus amis ».

Le grand mythe du désert culturel hors de Paris

S’il y a bien un endroit où un féru de culture peut se trouver à son aise, c’est Paris. On aurait donc pu penser que Rémi serait frustré de ce côté-là en s’installant à Chaumont. Mais ce n’est pas le cas !

Il explique : « Il existe ce grand mythe du désert culturel hors de Paris qui est absolument faux. Il y a certes nettement moins de structures labellisées par l’Etat en Haute-Marne, mais les collectivités se sont emparées du sujet. A Langres, les animations estivales autour des Arts de la rue, ou les scènes qui présentent ce type de spectacle, répondent bien à la demande. On a aussi les « Rencontres philosophiques » dont la renommée est internationale. A Saint-Dizier, trois scènes offrent une excellente programmation musicale. A Chaumont, ce sont les arts graphiques qui sont à l’honneur, grâce notamment au SIGNE, le centre national du graphisme où il y a de nombreuses expositions, mais aussi le théâtre avec le Nouveau Relax qui propose une riche programmation de spectacles issus de tournées nationales. On ne manque vraiment pas d’offres culturelles de qualité ».

Portrait Chaumont Haute-Marne

Festival de l’affiche
©Éric Girardot

Le directeur du théâtre ajoute que les initiatives privées et associatives sont nombreuses : expositions dans des châteaux ou des abbayes, animations et spectacles en extérieur durant la saison estivale, « L’été du grand jardin », à Joinville, avec des projets artistiques solides… Rémi ne se sent pas du tout en manque de culture.

Plaisirs de proximité et attraits aux alentours

Le néo chaumontais apprécie particulièrement de pouvoir tout faire à pied ou presque dans sa nouvelle ville. Quand un Parisien vient lui rendre visite, il la lui fait explorer avec fierté : le centre historique est très pittoresque, avec ses façades à tourelles, ses commerces à l’identité forte (pas beaucoup de franchises), ses restaurants et ses bars. « J’ai quelques bonnes adresses, comme « Le Tandem » ou « Le Grain de sel », où l’on se régale. Et il n’y a pas de « rue de la soif », les bars sont disséminés, ce qui rend l’ensemble du centre bien vivant. La balade autour du centre ancien, avec vue sur la vallée, offre une image bucolique de la ville. »

Rémi aime bien aussi aller faire une promenade sur les remparts à Langres, et affirme que c’est essentiel à visiter dans la région ! Un autre de ses spots préférés est le camp d’entrainement artistique « Simone », une friche culturelle qui fédère les initiatives autour du bio, du troc, de la culture. Le Châteauvillain fait également partie des endroits qu’il affectionne. En 3 ans, l’ex-Parisien a déjà bien parcouru les points d’intérêt de la Haute-Marne et en parle comme s’il vivait là depuis dix ans.

Portrait Chaumont Haute Marne

Remparts de Langres
©Éric Girardot

Amis Parisiens, courage, fuyez !

Quand on lui demande quel conseil il pourrait donner aux Parisiens qui hésitent à quitter la capitale, Rémi répond « Courage, fuyez ! ». Il ajoute : « On se demande parfois si l’herbe est plus verte ailleurs. Hé bien, elle l’est ! ».

De sa bande de dix copains qui écumait avec lui les plaisirs de Paris, six en sont déjà partis. Comme Rémi, ils n’ont pas forcément d’enfants ou d’obligations professionnelles qui les obligent à s’en aller. Ils font simplement le choix d’une meilleure qualité de vie. Si vous aussi vous rêvez d’un ailleurs plus vert, vous pouvez aussi contacter l’équipe de la Conciergerie, du département de la Haute-Marne qui pourra vous renseigner et vous accompagner dans votre projet de mobilité :


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Photo principale : Portrait de Rémi ©Conseil départemental de la Haute-Marne
Dossier réalisé en partenariat avec le Département et l’agence d’attractivité de la Haute-Marne