Quel est le point commun entre un DEUG de droit, une coopérative autour de la laine, le Calvados et la bière ? Et bien c’est le parcours de François, qui a troqué les bancs de l’université pour partir à la découverte du brassage artisanal de la bière. Entre l’Île-de-France et le Calvados, on vous invite à découvrir la belle histoire de cet autodidacte passionné qui a su quitter Paris pour une vie plus proche de ses valeurs dans le Calvados.

Itinéraire d’un autodidacte, de Paris et d’ailleurs

Devenir acteur d’un projet qui a du sens

À bientôt 39 ans, François a un parcours pour le moins atypique. Originaire des Yvelines, il commence par se lancer dans un DEUG de droit et une licence en sciences politiques à l’Université de Versailles. Il poursuit son parcours avec une maîtrise réalisée à Lyon et un stage décroché dans une association de prévention santé. Il y  restera un an et demi.

Le premier tournant de son parcours se fait lors de son master professionnel en économie sociale et solidaire. En stage dans une coopérative ardéchoise, il découvre la transformation de la laine. Et pour cause, cette SCOP fabrique des matelas, couettes, vêtements en pure laine locale et bio depuis 1982. À ces activités, se greffe un projet de Musée de la Laine dont François deviendra l’un des guides… et c’est le déclic ! « J’aimais beaucoup mon travail. Je me suis rendu compte que je ne voulais pas être commentateur ou animateur d’un réseau dans l’économie sociale et solidaire mais plutôt un acteur qui porte un projet » témoigne François.

En 2007, son master en poche, il décide de partir à la découverte de savoir-faire manuels bien éloignés de sa formation universitaire : « j’ai fait du woofing (ndlr : travail bénévole dans une exploitation agricole en échange du gîte et du couvert) et de la charpente. Je me suis intéressé à la fabrication du pain et des fromages, dans plusieurs territoires comme l’Ardèche et la Haute-Loire ».

Dans sa soif d’artisanat, François découvre la fabrication de bières dans une ferme qui produit notamment son houblon et son orge. « Ça a commencé comme ça. À l’époque, on n’a pas produit beaucoup de bières mais j’ai appris à fabriquer une brasserie avec deux francs six sous ».

PORTRAIT BRASSERIE CALVADOS

Les bières Bio La Lie
©Calvados Attractivité

Lancer la première brasserie bio d’Île-de-France

Fort de son expérience, François retourne dans le village familial de Gambais en Île-de-France. Il y retrouve ses grands-parents agriculteurs. Ils lui proposent de lui prêter leur grange de 30m2 pour démarrer son activité de brasserie artisanale : « la vente de la grange était prévue deux ans après. Ça me laissait le temps nécessaire au développement du projet. Je ne démarrais avec quasiment rien, mise à part ma volonté de bien faire et de l’huile de coude ».

Ce retour aux sources lui permet de concrétiser son envie de brasserie artisanale mais le met également face à la réalité : « la première année je vivais chez mes parents. Quand j’ai dû prendre un appartement, j’ai été obligé de vivre en Eure-et-Loir car il m’était impossible financièrement de me loger en région parisienne. Ça a d’ailleurs été l’un des facteurs principaux de mon déménagement : la difficulté de lancer une activité sur Paris ».

Avec cette première brasserie bio d’île de France, François trouve rapidement sa clientèle essentiellement dans les AMAP* du 11ème, 18ème et 19ème arrondissements. Pourtant ce n’était pas gagné ! « Ça parait bizarre de dire ça aujourd’hui, mais en 2008 la mode était plutôt aux bars à vins. Les restaurateurs me raccrochaient au nez car la bière ne les intéressait pas » se souvient l’entrepreneur. À la même époque, François rencontre Erika, son épouse, qui rejoindra l’aventure de la brasserie. Deux ans après son retour en région parisienne, la grange de ses grands-parents est vendue. François part alors en quête d’une nouvelle terre d’adoption.

PORTRAIT BRASSERIE CALVADOS

Les verres de la Brasserie La Lie
©Calvados Attractivité

Le Calvados : terre d’opportunités

Dans sa recherche, François veut avant tout un endroit plus authentique et proche de ses valeurs. « Avec d’anciens collègues d’études on avait envie de développer une ferme auberge brasserie et Paris ne s’y prêtait pas. Nous avons prospecté plusieurs territoires et c’est finalement sur les conseils d’amis boulangers bios installés en Normandie que nous avons débarqué dans le Calvados ».

Mais ce que souhaite François avant tout, c’est un cadre de vie lui permettant de laisser place à la créativité et à l’innovation. « C’est compliqué de lancer sa petite entreprise en région parisienne lorsqu’on a, comme moi, moins de 10 000 euros d’investissement. Paris est un territoire qui offre de belles possibilités commerciales mais il faut déjà avoir une mise de fond conséquente et une structure de taille importante dès le début du projet. Par exemple, si on souhaite ouvrir un restaurant, il faut qu’il soit très beau tout de suite car à Paris tout est très beau et ça coûte cher. Cet environnement n’est pas propice à la rêverie qui permet d’être créatif et d’oser innover. La rentabilité est partout et je n’avais pas envie de ça » témoigne ce créatif dans l’âme.

Après quelques rebondissements, François installe sa brasserie artisanale dans une ancienne zone minière dans la périphérie de Caen où il restera trois ans : « c’était une vraie chance de trouver un local à l’époque car les gens ne connaissent pas bien notre activité et étaient très méfiants à nous louer les locaux ». Pendant ces trois années, le brasseur découvre le Calvados et tombe amoureux de la Suisse Normande. Il y achète même une petite maison à retaper pour 50 000 euros à Clécy, « Capitale de la Suisse Normande » qui compte 1 300 habitants.

En 2014, François trouve de nouveaux locaux pour sa brasserie à Saint-Remy-sur-Orne, une ancienne ville minière qui jouxte Clécy et dans laquelle se trouvent de nombreux locaux commerciaux et à des prix bon marché. « Ça permet aux PME et aux artisans de pouvoir s’installer pour presque rien. C’était en totale opposition avec l’offre parisienne » ajoute François.

Désormais bien installés, François et Erika sont devenus entre-temps les heureux parents d’Anna et Viktor, des jumeaux nés Calvadosiens.

portrait brasserie calvados

Escalade en Suisse Normande
©Loîc Durand – Calvados Attractivité

Une intégration réussie et un projet professionnel en phase avec son territoire

Aujourd’hui, la brasserie artisanale bio La Lie compte 7 personnes et produit 260 000 litres de bières 100% normande par an ! Au total, 95% de la production est distribuée en Normandie chez des commerçants locaux, des épiceries fines, des cavistes mais aussi des bars et restaurants. La brasserie propose tout une gamme de bières blanche, blonde, ambrée, rousse, brune et triple dont certaines étonnantes comme la bière rouge au piment d’Espelette et même une bière blonde houblonnée appelée… « La Suisse Normande » !

Amoureux de son terroir, François ne tarit pas d’éloges sur son nouveau territoire de cœur : « c’est vraiment le plus beau coin de Normandie ! C’est une campagne vivante avec des producteurs bios, des artisans et beaucoup de culture. Beaucoup de jeunes sont arrivés ici ces dernières années et ont créé des associations, des festivals de musique et proposent du théâtre de rue et des concerts. Si on veut des scènes plus grandes, il suffit d’aller à Caen qui n’est qu’à 30-45min de route, ce n’est pas plus compliqué que de faire Boulogne-Montreuil !».

Epicurien, si vous souhaitez visiter le coin, François vous recommande La Potinière : une jolie guinguette installée au-dessus de la rivière. Vous y découvrirez les spécialités locales et pourrez même faire un tour de bateaux électriques ou de pédalo après le repas.

Autre incontournable à Clécy : la traite des brebis à La Bergerie des Ber’Tommes qui propose ses propres fromages et d’excellentes glaces. Une idée originale à faire avec des enfants qui ne manqueront pas d’activités dans le département : « ici pour les enfants, c’est le bonheur ! D’abord la crèche est super : 20 gamins, des puéricultrices adorables, une ambiance conviviale et bienveillante. Ensuite côté activités il y a de tout : cours de musique, sports de plein air, centre de loisirs l’été… Ceux qui aiment la nature vont être servis avec une mention spéciale pour la voie verte Caen-Clécy ! ».

PORTRAIT BRASSERIE CALVADOS

Paysage de Suisse Normande
©Loîc Durand – Calvados Attractivité

Avis aux amateurs, François nous a glissé un dernier conseil qui pourrait se résumer ainsi : découvrez le Calvados pendant les vacances l’été, revenez-y en hiver et vous finirez par vous y installer définitivement ! « Le territoire ouvre plein de possibilités professionnelles comme personnelles. L’environnement est propice à la création et on laisse la chance à ceux qui ne démarrent de rien. Dans la vie, il n’y a pas de fatalité, on peut tout apprendre ! Il suffit de s’y mettre et de trouver un endroit qui nous correspond. Moi j’ai trouvé le mien ! » assure le brasseur, devenu un super ambassadeur de sa région d’adoption ! Si la découverte vous tente, vous pouvez d’ailleurs consulter la carte « Le Calvados en 2 jours », éditée par Calvados Attractivité. Elle vous permet de découvrir in situ à travers différentes étapes votre lieu de vie idéal dans le Calvados.

Pour en savoir plus sur ce petit coin de Normandie, on vous donne  rendez-vous dans notre dossier Vivre dans le Calvados. Vous pouvez également vous laissez inspirer par le portrait de Clémentine. Cette ancienne Parisienne au rythme de vie effréné, est devenue professeur de yoga à Trouville !

Si comme François, vous rêvez de vous installer dans un département propice à l’épanouissement personnel et professionnel, contactez sans attendre Calvados Attractivité ! Leurs équipes vous renseignent et vous accompagnent pour faciliter votre arrivée et faire de votre changement de vie une formalité !


*Une Amap, Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP), est un partenariat entre un groupe de consommateurs et un producteur (généralement une ferme). Il prend la forme d’un contrat solidaire, basé sur un engagement financier des consommateurs. Ces derniers payent à l’avance une nombre de “paniers” qui seront composés des produits de la ferme (source : Actu-environnement.com)

Photo principale : François et Erika, Gérants de la Brasserie La Lie ©Calvados Attractivité
Dossier réalisé en partenariat avec Calvados Attractivité