Marc n’a pas encore tout à fait quitté la région parisienne mais passe huit à neuf mois par an sur le territoire de la Vire au Noireau, dans le Calvados. C’est là qu’il a commencé, en 2020, une nouvelle vie professionnelle avec son associé. Il nous partage son expérience dans ce nouveau portrait.

La vie en région parisienne

Marc réside encore à Versailles, même s’il envisage de s’installer à 100 % en Normandie. Son épouse ayant des obligations professionnelles en région parisienne, le pas n’a pas encore été sauté. Mais cela pourrait bien se faire dans un avenir proche, car, comme pour beaucoup de parisiens, le bruit, le stress, le rythme effréné, la morosité ambiante, pèsent sur les épaules de cet entrepreneur.

Pour le moment, il partage donc sa vie entre Versailles et Noues de Sienne, dans l’Intercom de la Vire au Noireau, dans le Calvados. Son travail étant saisonnier, Marc est sur le site de son entreprise d’avril à fin octobre. Sa famille le rejoint quand elle le peut, pendant les vacances scolaires, les weekends, ou à l’occasion de confinements… Lui-même fait des allers-retours assez fréquents : « Ce n’est qu’à trois heures de route, et avec mon associé Guillaume nous pouvons nous relayer sur place » explique-t-il.

Le projet de quitter la région parisienne

Marc a répondu à une consultation en 2020 et l’a emportée, avec son associé. Il travaillait dans le secteur automobile, dans la même entreprise depuis quinze ans, et avait envie de changement. Avec son ami d’enfance, ils souhaitaient fonder une entreprise dans le secteur des loisirs ou de l’hôtellerie-restauration. Ils ont alors répondu à plusieurs appels d’offres et c’est finalement le projet de gestion d’un parc de loisirs avec hébergements insolites, restauration, spa et activités de plein air en forêt, qu’ils ont réussi à concrétiser. Le hasard a bien fait les choses car comme prévu, « Si la région ne nous avait pas convenu, pas plu, nous n’aurions pas été au bout » précise Marc.

Des enfants épanouis grâce à la pleine nature

Ils devaient ouvrir en mars 2020 mais avec la crise du Covid et le premier confinement, ils ont dû attendre quelques mois avant de se lancer dans cette aventure palpitante. Durant cette période, la famille de l’entrepreneur est venue le rejoindre.

« Mes enfants ne connaissaient que les immeubles et, en guise de nature, le parc du château de Versailles. Les quelques semaines passées sur le domaine de Noues de Sienne ont été un choc pour nous : c’était très impressionnant de les voir évoluer, gagner rapidement en autonomie, s’éveiller de manière spectaculaire, au contact de la forêt, de la vraie nature. C’est pour eux, aussi, que j’envisage de m’installer complètement dans cet environnement préservé. »

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Le bocage normand
©Intercom de la Vire au Noireau – O. Faudet

Une mairie investie dans l’accompagnement du projet

Le domaine que gèrent maintenant Marc et Guillaume était auparavant sous la tutelle de la mairie de Noues de Sienne. Celle-ci s’est donc logiquement beaucoup investie pour accompagner les deux repreneurs, afin que cet espace de loisirs et d’hébergement deviennent un véritable centre d’attraction local et régional, voire national.

« Ils ont été extrêmement présents avec nous pour la mise en place du site. Ils restent une oreille attentive en cas de besoin. Mais nous sommes très vigilants sur la frontière entre le soutien de cette collectivité locale et le statut privé de notre entreprise » indique Marc.

Le contexte particulièrement difficile de la crise sanitaire a mis beaucoup de bâtons dans les roues de la jeune entreprise. Comme elle a été créée en 2020 et n’a pas d’historique, elle ne bénéficie d’aucune aide de l’Etat. « Le restaurant devait rester ouvert toute l’année, c’était l’une de nos ressources majeures. Avec la fermeture des restaurants, nous subissons donc la double peine, car nous ne rentrons pas d’argent mais ne pouvons pas prétendre aux aides. Les pertes d’exploitation par rapport aux investissements nous mettent radicalement à mal. Nous allons en subir les conséquences pendant des années » déplore-t-il.

La vie sur le territoire de la Vire au Noireau

Marc a loué une maison près du site, trouvée par le bouche à oreille grâce aux personnels de la mairie. Comme son activité est très intense car saisonnière, il l’a meublée sommairement : « C’est plus un dortoir qu’autre chose, car je travaille plus de quinze heures par jour quand je suis sur le site. ». En 2021, il va peut-être de nouveau louer une maison mais envisage aussi de dormir sur le domaine, dans l’un des hébergements insolites (lodges sur pilotis, chalets avec terrasses, bulles transparentes avec spas, gîtes charbonniers…) qu’il propose aux visiteurs.

Des gens adorables tournés vers l’entraide

Une des choses que Marc apprécie particulièrement dans sa nouvelle vie, c’est de rencontrer « des gens adorables, tournés vers l’entraide ». Il est étonné de découvrir une mentalité à laquelle il n’était pas habitué.

« Les gens que je rencontre ici, dans le cadre de mon activité professionnelle, sont vraiment très gentils. Il y a cette notion de bienveillance au quotidien qu’on ne trouve pas forcément en région parisienne. Même s’il peut y avoir quelques inimitiés liées à la gestion privée du domaine, cela reste anecdotique sur l’ensemble de mes rencontres. »

Marc ne parle pas encore de véritables amis, il est encore un peu tôt pour cela, mais ses nouvelles relations en prennent le chemin. Ils se voient en dehors du strict cadre professionnel, forgeant ainsi des liens destinés à durer.

Vire au Noireau

Viaduc de la Souleuvre
©Intercom de la Vire au Noireau

Une région aux multiples atouts

Même s’il ne connaît pas tous les recoins du territoire – faute de temps à y consacrer et du fait du contexte de fermetures sanitaires -, Marc a déjà développé une véritable affection pour le Calvados.

Avec sa famille, ils ont visité la côte, les incontournables comme Granville, mais aussi les vallées remarquables de la région. Quelques bons restaurants les ont conquis. « Ce qui nous a plu, c’est le bocage, la splendide forêt de Saint-Sever, la côte, et la dimension historique de la région. Comme on est contraints de rester sur le site, on ne peut pas explorer le territoire autant qu’on le voudrait, mais avec le temps j’espère que cela pourra se faire » résume-t-il.

Le mot de la fin ?

Pour Marc, quitter la région parisienne et s’installer en province, que ce soit pour le territoire de la Vire au Noireau ou ailleurs, se doit d’être un projet mûrement réfléchi. « Il faut être sûr de soi, bien mûrir le projet, éviter les lubies, parce qu’il n’y a pas de retour en arrière. Quand on part, on s’éloigne de nos points de repère familiaux et amicaux, de nos modes de vie habituels. Il faut être prêt pour ça. Mais les gens ont besoin de se ressourcer et quitter les grandes agglomérations est une démarche qui va en ce sens ».

Marc est en tout cas satisfait de son pari, malgré toutes les difficultés contextuelles rencontrées. Pas question de renoncer, bien au contraire. D’ailleurs si vous souhaitez visiter le territoire de la Vire au Noireau, son domaine enchanteur, au cœur de la forêt de Saint-Sever, constitue un point de chute idéal. Vous pouvez aussi consulter le site de l’office de tourisme du Pays de Vire et des collines de Normandie pour préparer votre séjour.

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Réalisé en partenariat avec l’Intercom de la Vire au Noireau.

Photo principale : @G.Wait – Calvados-Tourisme