Vous allez bientôt quitter Paris, ou songez sérieusement à le faire, mais plus le départ approche, plus vous appréhendez ce changement de vie ? Il est vrai que ce n’est pas évident de renoncer à une vie à laquelle on est habitué : dire au revoir à sa routine familiale, amicale et professionnelle peut sembler vertigineux. Afin de vous aider au mieux pour être en adéquation avec votre décision, nous avons recueilli les conseils d’une coach spécialisée en changements de vie, Eva Wagner, et ceux de Charlotte Appietto, fondatrice du site “Pose Ta Dem”. Découvrez-les dans cet article.

Identifier ses peurs pour mieux avancer

Les peurs les plus communes dans ce type de projet

Charlotte Appietto identifie différentes peurs récurrentes chez les personnes concernées par un changement professionnel et personnel d’envergure. On peut en citer trois principales : la peur de l’échec, la peur du regret et la peur financière.

Tout d’abord la peur de l’échec est généralement la conséquence d’un manque de confiance en soi ou de ce que l’on appelle “le syndrome de l’imposteur” : pourquoi moi ? Qu’ai-je de plus que les autres pour y arriver ?

Il y a aussi la peur de regretter sa décision “si ça ne marche pas, qu’est ce que je fais ensuite ?” et la peur du regard des autres face à un nouveau projet : “est-ce que je vais encore être pris au sérieux ?” Enfin, la peur financière revient souvent, “vais-je m’en sortir ?

Trouver des solutions pour se rassurer

Il faut savoir quel blocage nous empêche de concrétiser cette envie de départ ou de prendre une décision pour avancer. Par exemple, pour contrer votre peur de l’échec vous devez envisager tous les résultats possibles : écrire sur une feuille toutes les raisons pour lesquelles votre projet peut fonctionner ou ne pas fonctionner. Ensuite, il vous faut prévoir un plan de secours, si jamais votre projet échoue, même si vous ne vous en servez jamais le simple fait de savoir que vous avez un plan B aura un effet rassurant.

Si vous ne vous sentez pas légitime, autrement dit “le syndrome de l’imposteur”, listez toutes vos qualités humaines et professionnelles, cela vous redonnera confiance en vos capacités. Si vous avez peur que vos proches ne vous soutiennent pas, qu’ils soient dans le jugement ou critiques vis-à-vis de votre futur changement, vous devez absolument vous montrer ferme et sûr de vous. La seule manière pour que des personnes croient en vous c’est de d’abord croire en vous, même si ce n’est pas le cas sur le moment !

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Poser la situation : pourquoi je quitte Paris ?

Lorsque quitter Paris est un choix personnel

Lorsque la décision de quitter Paris vient de vous, il est plus facile de se faire à l’idée et de s’y préparer. Vous avez pris cette décision, vous n’y avez pas été contraint. De nombreuses raisons peuvent avoir motivé ce projet de départ : une envie d’ailleurs, envie de briser sa routine, envie de construire une vie de famille, envie de faire de nouvelles rencontres… Pour être en accord avec votre décision et ne pas reculer au dernier moment, rappelez-vous pourquoi vous avez pensé que c’était le meilleur choix à faire.

Ce n’est pas anodin : vous avez fait le choix du changement à un moment donné dans votre vie, ce n’est plus le moment de reculer ! Pour concrétiser les choses, si vous avez peur d’abandonner cette idée par la suite, parlez-en à vos proches. Vous ne pourrez plus faire machine arrière si tout le monde est au courant et vous demande sans cesse “alors, tu pars quand ?”.

Le cas d’un changement imposé

Différents facteurs peuvent conduire à un changement de vie non désiré : une mutation (ou celle du conjoint), un deuil, une séparation… Le changement est d’autant plus compliqué à appréhender lorsqu’il est imposé, que ce n’est pas une décision qui vient de vous.

Eva Wagner nous renvoie vers “la courbe du changement Kubler Ross” illustrant comment la communication d’un changement ne suscite pas instantanément une adhésion à celui-ci. La première étape face à ce changement est le choc, ensuite vient le déni, puis la colère (contre son patron, son conjoint ou contre soi-même), voire la frustration. Ensuite, vient la phase de peur : comment vais-je réussir à m’acclimater ailleurs ? La peur laisse place à une phase descendante qui se manifeste sous forme de tristesse, de découragement, de lassitude, voire parfois de dépression. “Tout au long de ces étapes, notre pensée est tournée vers le passé. C’est contre-productif”, explique la coach.

La prochaine étape est celle de l’acceptation mentale : tu n’as pas le choix, il faut avancer”, poursuit-elle. Une fois que ce cheminement est en place, on peut passer à l’étape de l’expérimentation. Par exemple, on se renseigne sur sa nouvelle ville, sur les événements organisés prochainement, sur les activités culturelles, les monuments à visiter, les balades à faire… et on prend la décision d’y passer un week-end avant d’y emménager. C’est d’ailleurs un conseil que vous pouvez retrouver dans notre article “Quitter Paris en solo, avec ou sans enfant(s)”.

“On expérimente des choses que l’on n’aurait jamais faites autrement, on se crée de nouvelles habitudes. Tout cela aboutit à la phase d’intégration”, ajoute Eva. Vous pouvez décider d’emmener un ou une amie et visiter votre future ville à deux, vous y découvrirez de bonnes adresses pour manger ou sortir et vous ferez sûrement de belles rencontres !

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La peur n’est pas un frein au changement

Face au changement, la peur peut nous paralyser et nous empêcher d’avancer. Il faut avoir en tête que la peur n’est pas un sentiment à combattre, il faut faire face et l’accepter pour faire bouger les choses.

Accepter d’avoir peur pour mieux avancer

Eva se montre rassurante, “il faut se dire : j’ai le droit d’avoir peur. Si on enfouit sa peur et son stress, on perd ses moyens dans nos actions”. Je demande à mes clients : où ressentez-vous la peur ? Si c’est le cœur, par exemple, on met la main dessus, on accueille sa peur et on souffle. Ça permet un certain apaisement déjà. Ce sont des émotions saines, c’est humain. Au bout de la courbe il y a quelque chose de beau qui vous attend”.

Charlotte explique que plusieurs moyens aident à dépasser la peur, “savoir que l’on est pas tout seul est un vecteur très rassurant au départ”. Lire des histoires vraies de personnes ayant vécu la même chose a un effet très rassurant : vous pouvez pour cela consulter nos articles “portraits” où vous trouverez des témoignages de personnes ayant quitté Paris et changé de vie. Ces témoignages inspirants et positifs permettent de se dire “je ne suis pas tout seul, c’est rassurant”, souligne Charlotte. Il faut comprendre que l’on peut réussir même en ayant peur. Le but n’est pas d’éradiquer la peur mais d’avancer malgré elle.

Nous avons tous 3 intelligences, le centre-tête (qui regroupe les pensées positives et négatives), le centre-corps (les actions et non-actions) et le centre-cœur (les émotions, le ressenti). “Si dans ma tête j’appréhende le départ, alors le stress et l’angoisse s’installent, paralysent mes actions et je reste vivre à Paris. Alors que si je me dis “j’ai peur de quitter Paris mais je sais que c’est le bon choix, que je vais trouver un emploi et rencontrer de nouvelles personnes, alors mon cœur ressent de la joie, de l’envie et j’avance concrètement”, explique Eva.

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Les solutions se trouvent en vous

Charlotte encourage les personnes qu’elle accompagne à adopter la méthode de l’introspection. “Il faut se poser à soi-même les bonnes questions pour trouver les bonnes réponses et ensuite définir son projet et faire un choix”. En fonction de vos besoins et de vos attentes, posez-vous les bonnes questions : est ce que je veux continuer à travailler dans le même secteur ? Ou bien me reconvertir ? Créer mon entreprise ? Est ce que j’aimerais télétravailler ou bien je préfère être entouré, cela me motive et me rend productif ? Ai-je besoin de rester à proximité de Paris pour voir mes proches de manière régulière ?

Eva s’inscrit dans la même lignée, “en coaching je ne donne pas de conseils. C’est le coaché qui trouve les solutions qui sommeillent en lui. Si c’est moi qui donne un conseil ce n’est pas productif. Beaucoup de personnes se perçoivent négativement et ont des pensées auto-critiques”, remarque la coach. Face à cela, Eva conseille de “pratiquer la pensée positive”. En quoi cela consiste-t-il ? Au quotidien il faut noter ses pensées positives et ensuite voir ce que ça engendre comme pensée ou comportement positif. La pensée positive permet de se focaliser sur l’instant présent, de voir le bon côté des choses, “aujourd’hui je me suis rendu compte que déménager me permettrait d’avoir un jardin”, “aujourd’hui j’ai mis de l’argent de côté dans le cadre de mon futur projet”, “aujourd’hui j’ai regardé des photos de ma nouvelle ville et je me suis imaginé en train de manger une glace avec mes enfants”.

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Passer à l’action malgré la peur

Contrairement à ce que l’on pense, un changement ne doit jamais se faire brutalement. Pour passer à l’action et franchir le pas, il ne faut pas “partir sur un coup de tête” ou “attendre d’avoir le déclic” mais y aller petit à petit. C’est ce que Charlotte nomme “la stratégie des petits pas”. Elle prend l’image d’une montagne : il faut mettre un pied devant l’autre pour réussir son ascension. “Il ne faut pas regarder le sommet mais se concentrer sur chaque pas parcouru”, détaille-t-elle. Lorsqu’on passe à l’action, on a moins de temps pour se poser des questions.

“Le samedi ou le dimanche la personne se pose et se demande : quelle est l’action que je peux accomplir cette semaine pour me rapprocher de mon objectif ?”, ajoute Charlotte. Par exemple, si vous notez dans un carnet chaque objectif accompli, comme une “check-list” vous observerez petit à petit le chemin que vous avez parcouru. Il faut y aller étape par étape, commencer par en parler à ses proches, puis à son patron, regarder le prix de l’immobilier dans votre future ville, consulter l’offre culturelle et associative… C’est en y allant petit à petit que l’on se fait à l’idée et que l’on avance.

Pour Eva, c’est l’intelligence du cœur qu’il faut savoir écouter, “ceux qui décident de quitter quelque chose qui ne leur convient plus ont fait le bon choix. Le cœur sait. Si le cœur est tiraillé c’est que ce n’est pas la bonne décision”. Il faut aussi se dire qu’en remplissant plusieurs objectifs au fur et à mesure on devient maître de notre décision, on y met une intention positive et on visualise ce changement. “A partir du moment où l’on visualise positivement le changement, le cœur et le corps suivent”, conclut la professionnelle.

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Face à un changement, qu’il soit voulu ou non, différentes émotions nous submergent. La peur, en particulier, peut-être un frein à ce changement. Pour faire face et avancer malgré la peur, n’essayez pas de lutter contre elle. Fixez-vous des objectifs chaque semaine, devenez maître de votre décision et votre changement de vie se transformera en pensée positive !

A propos :

Charlotte Appietto est la fondatrice de “Pose ta Dem”, un univers dédié aux futurs démissionnaires, “aux personnes qui ne trouvent plus de sens dans leur métier ou qui aspirent à autre chose pour des raisons diverses et variées”. Charlotte accompagne toute personne qui cherche à trouver sa voie, ou qui a un projet professionnel bien défini, comme par exemple la création d’entreprise.

Eva Wagner est coach en développement personnel et formatrice en image. Elle anime des ateliers destinés à tous les profils : étudiants, adultes et jeunes retraités. Les ateliers qu’elle propose sont orientés autour de la connaissance de soi, l’introspection, mais toujours de manière ludique. Eva organise des séances collectives et individuelles. Ces dernières peuvent avoir lieu dans son cabinet à Paris ou par visioconférence.

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