Caroline a choisi de quitter la région parisienne pour vivre dans la vallée de la Creuse, dans l’ Indre. Une région découverte quelques années auparavant, à l’occasion d’un séjour touristique. Aujourd’hui, sa destination de vacances est devenue son nouveau cadre de vie. Une nouvelle vie comme orthophoniste dans l’Indre qu’elle nous raconte avec enthousiasme et délectation.
La vie en région parisienne
Caroline est née dans le Val de Marne. Elle a fait ses études en orthophonie à la Pitié-Salpêtrière à Paris, mais n’a jamais vécu intramuros. En 2011, elle achète avec son mari une maison de 80m2, avec un petit jardin de 350m2 à Savigny-sur-Orge au nord de l’Essonne. Son cabinet médical est situé à moins de 5 kilomètres de chez elle et son mari travaille au M.I.N de Rungis à une dizaine de kilomètres. Un contexte qui semble, sur le papier, pour le moins idéal et pourtant…
Un ras-le-bol de la surpopulation humaine et automobile
Exerçant non seulement à son cabinet, mais aussi à domicile chez ses patients, Caroline perd chaque jour un temps précieux dans les bouchons. En effet, entre la N7 qui rejoint directement l’aéroport d’Orly, les travaux du Tram T12 et les camions du M.I.N de Rungis en double file, les embouteillages sont devenus un véritable fléau qui pèse de plus en plus lourd sur son quotidien : “J’ai grandi là-dedans. Ce n’est pas comme si je venais de la campagne, mais c’est un autre monde aujourd’hui. C’est invivable ! Je mettais 35 minutes pour faire 5 kilomètres. Je prévoyais 15 minutes pour trouver une place où me garer avant chacun de mes rendez-vous.”
Un prêt immobilier très, trop conséquent
Une pression constante qui ne fait que s’accentuer avec l’arrivée de son petit garçon en 2019. “C’était, chaque jour, la course ! Tributaire des bouchons, j’étais tous les soirs stressée à l’idée de ne pas réussir à être à l’heure à la crèche. Mais notre prêt immobilier était si lourd que nous devions tous les deux travailler toujours plus, parfois même les week-ends. Nous nous adaptions, mais nous n’avions pas la sensation de profiter de notre vie de famille.”
L’envie d’un meilleur cadre de vie se fait donc de plus en plus pressante.
Vallée de la Creuse
©Betty Arnavielhe
Coup de cœur pour la vallée de la Creuse
L’histoire d’amour entre Caroline et la Vallée de la Creuse ne date pas d’hier. Quelques années plus tôt, elle a découvert la région à l’occasion des vacances d’été. La famille séjourne alors au Pin, juste à côté de Gargilesse-Dampierre. “C’est un endroit magnifique. Nichée au cœur de la vallée des peintres, George Sand venait s’y relaxer et y puiser son inspiration”.
Caroline ne s’est pas trompée. La Vallée de la Creuse concentre probablement les plus beaux points de vue du Berry avec ses paysages escarpés. Gargilesse, classé parmi les Plus beaux villages de France, se dresse magnifiquement au cœur d’un nuage de verdure. Enroulé autour du château et de sa charmante église romane, il compte encore quelques galeries d’art et des ateliers animés. Un peu plus au nord, Argenton, la « Venise du Berry » vit au rythme de la Creuse. La cité se dévoile au gré de ruelles d’autrefois, de vieux moulins à roue, de maisons colorées à galeries de bois comme suspendues au-dessus de la rivière. Une vallée authentique, charmante, calme et accueillante qui a conquis toute la famille.
Argenton-sur-Creuse
©ADTI Teddy Verneuil
Les premiers repérages avant le grand saut
Sous le charme, Caroline et son mari reviennent dans la région à plusieurs reprises. Elle commence même à s’intéresser au prix de l’immobilier, à l’offre de soin et à la possibilité d’implanter son cabinet dans les environs et plus précisément à Éguzon-Chantôme. Dans ce village d’à peine 1 500 habitants, 2 médecins généralistes, 2 cabinets infirmiers, 2 masseurs-kinésithérapeutes et un podologue sont déjà installés, mais pas d’orthophoniste dans l’Indre à moins de 20 kilomètres à la ronde. Elle s’y voit déjà, mais le mari de Caroline a, de son côté, un grand garçon en garde alternée. Il leur est donc impossible de quitter la région parisienne. Jusqu’au jour où la mère de ce dernier annonce leur départ pour le sud de la France : le moment du départ est arrivé !
Un alignement des planètes
En juin 2020, à l’occasion de l’anniversaire de Caroline, la petite famille se rend dans l’Indre pour valider la vallée de la Creuse comme nouveau cadre de vie. Une fois sur place, l’enthousiasme des troupes est au rendez-vous. Caroline se rend à l’Office du Tourisme d’Éguzon-Chantôme pour évoquer son projet. On l’informe de l’implantation d’une Maison de Santé au cœur du village dans les mois à venir, “une aubaine” se dit-elle ! L’horizon s’éclaircit et leur aventure prend une dimension de plus en plus concrète. Il ne reste plus qu’à vendre leur pavillon en région parisienne, acheter une maison dans l’Indre, trouver un travail pour son mari et un mode de garde pour leur fils. Mais rien ne semble les arrêter, la motivation est bel et bien là !
Le prix de l’immobilier, un véritable atout
Au fil de ses recherches immobilières, Caroline s’est rapidement rendue compte que l’Indre dispose d’une offre riche à des tarifs très avantageux. Un critère essentiel à ses yeux : “En quittant la région parisienne, nous voulions réduire considérablement notre prêt immobilier au profit duquel nous faisions jusqu’ici trop de sacrifices”. Un objectif désormais réalisable, sans pour autant lésiner sur les critères de recherche. Ils font alors appel à un prêt relais pour financer l’achat d’une nouvelle maison en attendant la vente de leur pavillon parisien. Encore faut-il la trouver !
©Bestjobers
L’installation à Éguzon-Chantôme
La maison de leurs rêves
C’est en plein mois d’août que Caroline et sa petite famille se rendent à Éguzon pour chercher et visiter la maison qui les accueillera prochainement. Ils tombent alors sous le charme d’une ancienne bâtisse de 156m2, de son grand jardin de 3400m2 muni d’un puits pour assouvir les besoins en eau d’un potager et d’un hangar pour bricoler. L’ensemble est situé au beau milieu d’un quartier tranquille, non loin des commodités et disposant de la fibre au cas où monsieur serait amené à télé-travailler. Une perle rare qu’ils dénichent pourtant sans aucun mal, au tiers du prix de leur pavillon de banlieue.
Un accueil chaleureux et rassurant
Si la famille rencontre quelques difficultés logistiques qui retardent leur emménagement, l’accueil chaleureux réservé à Caroline par la municipalité, par la communauté des communes, le contrat local de santé et par ses confrères médecins, spécialistes et pharmaciens compense largement les aléas propres à ce changement de cap.
La famille s’installe, mi-décembre 2020, dans un logement mis à sa disposition temporairement par la Mairie, en attendant de pouvoir intégrer leur nouveau nid. Son fils est accueilli au sein d’une maison d’assistantes maternelles (MAM) et elle peut démarrer sereinement son activité d’orthophoniste dans l’Indre en libéral dans un local professionnel temporaire à deux pas de la future Maison de Santé. “Je m’y sens tellement bien que je vais finalement rester là. Il y avait un vrai besoin d’orthophoniste à Eguzon. J’ai donc été accueillie les bras grands ouverts par les habitants. Une atmosphère chaleureuse qui m’a été fort profitable en plein hiver glacial.”
Un environnement à taille humaine
Ici, Caroline est aussi “la nouvelle qui roule en voiture électrique” ! Forcée jusqu’alors de passer trop de temps au volant de sa voiture, et sensible aux questions environnementales, elle a opté pour un véhicule électrique il y a 2 ans. Son mari se souviendra d’ailleurs longtemps du trajet Savigny sur Orge – Eguzon ! Un périple entre chemin des écoliers pour économiser la batterie et petite halte de 4 heures pour la recharger à mi-parcours. À l’arrivée, le bolide a trouvé son bonheur avec une borne de recharge en plein centre du village. Ce qui n’a fait qu’accentuer la curiosité bienveillante des habitants à l’égard de l’orthophoniste. Caroline apprécie le retour à une dimension plus humaine des liens sociaux. “Ici, j’ai la sensation que tout le monde sait déjà qui je suis. C’est pour moi un vrai plaisir de réapprendre à faire connaissance”.
Eguzon
©A2I
L’heure du bilan
Un mode de vie plus zen
Le trio a pris possession de son nouveau cocon, il y a finalement un peu plus de 2 mois : “La vue depuis mes fenêtres a bien changé. Je savoure chaque matin les collines et les forêts qui se dessinent à l’horizon. Nous avons hâte de cueillir nos propres fruits à même les arbres dans le jardin”. Son jardin est un terrain de jeu idéal pour son fils et sa chienne, que Caroline compte elle aussi exploiter : “J’ai envie d’un potager et d’un poulailler”.
Cette amoureuse de la nature est comme un coq en pâte au grand air, loin des bouchons et de la pollution : « J’habite à 1 kilomètre de mon cabinet. Lui-même est situé à 200 mètres de la MAM ou de la future école de mon fils et de tous les petits commerces : boulangerie, fleuriste, supérette, coiffeur, etc. Ici, je fais tout à pied. C’est une nouvelle vie !”.
Comme un air de vacances
En quelques mois, l’orthophoniste dans l’Indre s’est constituée une patientèle. Son mari quant à lui vient d’intégrer un poste dans l’industrie agroalimentaire à une vingtaine de minutes de leur domicile. S’ils s’épanouissent tous deux professionnellement, ils ont aussi la sensation d’être un peu en vacances chez eux ! Le hasard faisant bien les choses, le coin pique-nique qu’ils chérissaient lors de leurs vacances estivales il y a quelques années se trouve maintenant juste au bout du sentier derrière la maison. “C’est notre balade du dimanche : une jolie boucle en bord de ruisseau ”.
Pour les amateurs de balades et de loisirs aquatiques, la vallée de la Creuse est en effet un spot de choix. Au cœur de la vallée, le lac d’Eguzon est le plus grand lac de la région Centre-Val de Loire où plages et activités nautiques font la renommée du site : baignade, parc aqualudique, toboggan aquatique, voile, planche à voile, canoë, kayak, aviron, wakeboard, bouée tractée… il y en a pour tous les goûts ! Sans oublier que les bords de Creuse sont parcourus de nombreux sentiers de randonnées balisés, avec des parcours allant de 1 heure jusqu’à 6 heures de marche. Une belle occasion de découvrir les deux plus beaux panoramas de la vallée : la Boucle du Pin et le spectaculaire Rocher de la Fileuse.
Ski nautique sur le lac d’eguzon
©HVI
Pas le moindre bémol ?
Caroline a une pensée pour ses amis, même si beaucoup d’entre eux avaient déjà quitté la région parisienne avant leur départ. Avec la crise sanitaire, ils s’étaient aussi habitués à voir moins de monde. “C’est sûr, on ne dira plus, le samedi soir à 18h : on se fait un Barbecue ? Cela demande un peu d’organisation pour se retrouver, mais la maison est grande et nous permet de recevoir du monde.”
Pour compléter leur bonheur, les beaux-parents de Caroline les rejoignent très prochainement dans la région, et le reste de la famille, toujours en banlieue parisienne, n’est qu’à 2h de train depuis Châteauroux.
Un petit conseil pour la route
À tous ceux qui ont envie de quitter les grandes métropoles pour un meilleur cadre de vie mais qui hésitent encore, Caroline leur dit : “Il faut oser, il faut se lancer ! Il n’y a rien d’irrémédiable.”
Elle insiste aussi sur l’importance de prendre contact avec les communes. Par expérience, elle sait désormais qu’il existe de nombreux dispositifs mis en place pour faciliter l’arrivée des nouveaux arrivants dans l’Indre : “C’est une vraie volonté des départements de redynamiser leur territoire et ce serait dommage de ne pas profiter de tout un réseau d’aide à la mobilité fort bénéfique.” Elle précise que l’APEC aide, notamment, les conjoints des professionnels médicaux dans leur recherche d’emploi. Un travail partenarial avec les acteurs locaux et l’Agence d’Attractivité qui dispose d’une cellule d’accompagnement spécialement dédiée aux professionnels de santé, en vue d’appuyer les candidats aussi bien dans leur installation professionnelle que dans les aspects logistiques et pratiques de l’installation de la famille. En bref, “Dans la vie, il ne faut pas avoir de regrets, alors foncez !”
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Réalisé en partenariat avec l’Agence d’Attractivité de l’Indre.
Photo principale : Lac d’Eguzon ©ADTI Teddy Verneuil
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