Originaire de Haute-Savoie, Ivan a quitté Paris pour remettre le cap à l’Est, mais plus au sud cette fois, en partant s’installer dans la Drôme. Il nous raconte, depuis son petit village de 500 habitants lové au pied du Vercors et à fleur de rivière, le parcours qui l’a mené en Pays Diois. Un choix de cœur, guidé par une envie inconditionnelle de nature et grands espaces.

De la Savoie à Paris

Ivan a grandi en région Auvergne-Rhône-Alpes, à mi-chemin entre Annecy et Genève. Après quelques années d’études à Lyon où il rencontre sa compagne, tous deux montent à Paris. S’ensuit un bon nombre d’expériences à l’étranger, notamment en Inde et au Pérou, avant qu’Ivan n’intègre la mission de la Direction interministérielle du numérique beta.gouv. Il nous partage cette ancienne vie : “je travaillais au développement d’un incubateur de start-up orienté service public, tandis que ma compagne exerçait dans le développement urbain à l’international. On bossait beaucoup : en gros c’était du 7h30-21h tous les jours !”

Quand l’appel de la nature est trop fort

L’achat d’une maison secondaire : point de départ du grand départ

De par ses origines savoyardes, Ivan a toujours ressenti le besoin de marcher au grand air pour se ressourcer : “après une semaine au pas de course, on profitait généralement du week-end pour reprendre notre souffle en forêt de Fontainebleau ou vers d’autres ailleurs revigorants”. Un appel de la nature qui pousse le couple à acheter, en 2019, une maison secondaire dans la Drôme : “nous avons cherché, pendant 1 an et demi, un endroit où poser nos valises 3 jours par semaine. C’est finalement sur le petit village de Menglon que nous avons jeté notre dévolu. Au beau milieu d’une sorte de grand cirque entouré de montagnes, c’est un endroit enclavé qui se mérite ; mais il offre, de ce fait, un cadre naturel exceptionnel. »

PORTRAIT DROME

Le Glandasse depuis Valcroissant
©La Drôme Tourisme – L. Pascale

Du salariat à l’entrepreneuriat

Les allers-retours Paris-Menglon ne font finalement pas long feu, puisqu’Ivan et sa compagne décident d’élire définitivement domicile dans la Drôme, tout juste 6 mois après l’achat de leur maison dite “secondaire” : “on est passé d’un 45m2 à Nation, à une grande maison de 200m2 entourée d’un hectare de terrain !” Le changement de vie d’Ivan s’accompagne également d’un tournant professionnel, pour celui qui décide d’emprunter la voie de l’entrepreneuriat et le développement de son propre projet : “professionnellement parlant, ma compagne exerçait une activité de consultante indépendante lui permettant de travailler où elle le souhaite. De mon côté, j’ai quitté mon job et je me suis lancé, avec mon associé de beta.gouv, dans un projet qui nous tenait à cœur. Avec La Ceinture Verte, on cherche à relocaliser l’agriculture nourricière dans des fermes de proximité autour des agglomérations.”

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Les vendanges en Pays Diois Diois
©La Drôme Tourisme – L. Pascale

Les joies de l’intégration

Porter un projet de territoire sans en être originaire

L’installation d’Ivan dans la Drôme est motivée par une envie profonde de vivre au cœur de la nature, mais aussi par la volonté d’être plus en lien avec des enjeux territoriaux ou locaux. Il nous confie avoir dû faire preuve de ténacité pour asseoir sa légitimité : “le monde agricole souffre d’un vrai clivage entre agriculture traditionnelle et réseaux alternatifs. Toute notre ambition, avec La Ceinture verte, c’est de réussir à fédérer cet écosystème autour de projets de territoire. Bien que nous connaissions déjà les acteurs locaux, nous avons rapidement saisi l’importance de nous entourer de “gens du coin” pour pallier le manque de légitimité relatif à notre statut d’ex-Parisiens.” Un conseil judicieux pour qui souhaite s’intégrer au mieux dans son nouvel environnement !

Un challenge facilité par la sociabilité remarquable du département

Si le constat d’Ivan concerne l’ensemble des localités où le dispositif a pour l’heure été dupliqué, soit aux 4 coins de l’Hexagone, la tâche s’est trouvée facilitée dans la Drôme grâce à un dynamisme associatif remarquable. Ivan s’explique : “le Pays de Diois bénéficie d’une vie sociale et culturelle dynamique. C’est facile de rencontrer du monde, même si ce n’est pas la même sociabilité qu’en ville. Les liens se tissent rarement autour d’un dîner au restaurant ou en buvant des coups dans un bar, mais davantage au cours d’une randonnée ou en s’investissant auprès d’initiatives locales.”

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Marché de Nyons
©La Drôme Tourisme – L. Pascale

L’heure du bilan

Savourer un tout autre rythme de vie

Après 15 années de vie parisienne, cela fait bientôt 3 ans qu’Ivan et sa compagne vivent dans la Drôme : “en arrivant ici, on a découvert un tout autre rythme ! Les horaires de vie sont décalés vers le matin. Ce qui n’est pas pour me déplaire. On commence donc nos journées plus tôt et on s’arrête vers 17h30 pour profiter de l’environnement somptueux qui nous entoure. C’est génial de chausser ses baskets juste après une visio pour aller courir dans la montagne, ou de faire son potager après une grosse journée de boulot.”

Des activités campagnardes qui se poursuivent gaiement le week-end comme en témoigne le nouveau Drômois : “on déboise notre bois, on plante des salades, on se baigne dans la rivière, on monte des murs, on part à l’assaut du Glandasse qui culmine à 2041 mètres… On ne s’ennuie pas !”. En bref, une vie au grand air où il fait bon se coucher de bonne heure pour savourer un lendemain qui chante : “on assiste régulièrement à des concerts, mais on veille rarement au-delà de 22h ! C’est, pour notre plus grand bonheur, un mode de vie radicalement différent, mais il ne peut pas forcément convenir à tout le monde !”

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La montagne de Glandasse
©La Drôme Tourisme – L. Pascale

De l’avantage d’un mini inconvénient

Ivan préfère ne pas occulter le caractère rural du Pays Diois : “je pense qu’il faut être un amoureux de la nature pour s’épanouir pleinement par ici. On est campé à plus d’une heure de Valence, Grenoble ou encore Gap, mais il n’y a pas de mystère : pour bénéficier d’un environnement aussi préservé, cela nécessite forcément de s’éloigner des centres urbains. Pour notre part, c’est exactement cela que nous recherchions !”.

Un écrin naturel d’exception qui mérite bien quelques sacrifices : “je ne vois qu’un léger bémol à ce grand changement de vie : les trajets en voiture. À Paris, je me déplaçais uniquement à vélo. Ici, la voiture est indispensable. Il faut en avoir conscience et être prêt à parcourir quelques kilomètres pour rejoindre les grands axes.” Un changement qu’Ivan accepte bien volontiers au vu de la vie qu’il mène aujourd’hui : “on n’a rien sans rien, car c’est bel et bien de sa situation enclavée que le Pays Diois tient toute sa beauté !”

Une vie aux nouvelles saveurs

Conquis par son caractère à la fois sauvage et accueillant, chaleureux et vivifiant, Ivan ne regrette pas un instant sa décision de s’éloigner de la capitale pour filer des jours heureux dans la Drôme : “aujourd’hui, on bosse toujours beaucoup, mais on savoure une qualité de vie sans précédent au beau milieu d’une région agricole et viticole. On se délecte donc de produits frais et locaux que l’on trouve sur les étals des nombreux marchés fleurissant chaque jour aux environs.” Parmi les spécialités qu’il apprécie, Ivan évoque notamment la fameuse Clairette de Die, vin naturellement effervescent qui compte la plus grande production en bio de France.

Après les nourritures terrestres, place à celles de l’esprit. “Si la grande culture subventionnée ou celle d’avant-garde n’occupent pas le devant de la scène par ici, elles laissent place à une culture plus alternative, modeste et conviviale. Il y a, par exemple, de nombreux festivals auto-organisés avec invitation sur Facebook quelques jours auparavant” s’enthousiasme Ivan. Là encore, l’initiative associative est à l’honneur révélant ainsi l’esprit d’ouverture et d’union qui caractérise le département.

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Concert Saou chante Mozart
©La Drôme Tourisme – L. Pascale

Un dernier conseil pour la route ?

Si Ivan encourage tous ceux qui souhaitent quitter Paris, pour s’offrir un meilleur cadre de vie, à sauter le pas, il les invite aussi à penser leur destination en fonction de leurs ambitions professionnelles : il y a de belles opportunités en région, mais elles dépendent beaucoup du secteur d’activité. Je pense que c’est un critère essentiel à prendre en compte dans le choix d’une terre d’adoption. Au-delà des affinités géographiques, il est important d’anticiper en évaluant le tissu économique qui vous attend sur place. Une fois ce critère rempli, il ne vous reste plus qu’à foncer !”

Et si vous pensez que la Drôme pourrait vous offrir cet écrin de renouveau, c’est le moment de vous plonger dans nos dossiers vivre et travailler dans la Drôme pour en découvrir plus sur le département !

Photo principale : Randonnée sur le Glandasse ©La Drôme Tourisme – L. Pascale
Dossier réalisé en partenariat avec Drôme c’est ma nature