Céline et Julien, originaires d’Île de France, sont parents de trois enfants. Passionnés de café, ils ont profité des confinements successifs pour changer de vie et réaliser, non pas un, mais deux rêves : partir vivre en Dordogne et y ouvrir un atelier de torréfaction. Le couple nous partage son expérience dans ce nouveau portrait.

La vie en région parisienne

Tous deux ingénieurs de formation, Céline et Julien mènent une vie heureuse dans leur maison de L’Haÿ-les-Roses en région parisienne. Parents de trois enfants, ils profitent d’une situation professionnelle confortable en tant que cadres. « Cela faisait 15 ans que je travaillais dans les achats, dans la filière automobile d’abord, puis dans la distribution spécialisée et dernièrement dans le BTP. J’ai gravi les échelons en passant d’Acheteur à Directeur des achats. J’aimais mon métier mais j’avais la sensation d’avoir fait le tour » se souvient Julien. Céline est, quant à elle, Docteur en biomécanique, spécialisée dans la recherche clinique, au sein d’une association qui prend en charge des patients amputés.

Côté vie parisienne, le couple, qui est pourtant originaire de la région, a l’impression de ne plus vraiment en profiter : « après l’arrivée de notre premier enfant, on continuait à sortir avec la poussette. Mais avec trois, on a drastiquement ralenti le rythme des sorties festives et culturelles ».

Quitter la vie parisienne : un changement familial et professionnel

Une envie de longue date

Depuis plusieurs années, Julien rêve d’entreprendre. En 2016, déjà, il décide de compléter ses compétences par un MBA en école de commerce pour développer cette approche entrepreneuriale qui lui manque. À l’époque, il ne savait pas quand il se lancerait, mais il savait que ça arriverait. Personnellement, Julien est aussi un habitué de la Vallée de la Dordogne qu’il arpente depuis son enfance durant les vacances où il y retrouve sa famille.

Envie d’entreprendre, attachement de cœur à la Dordogne et passion dévorante pour le café qu’il aime découvrir et partager… tous les ingrédients sont réunis pour dessiner les contours d’une nouvelle vie ! Il ne leur manque plus qu’un déclic pour se lancer et c’est, comme pour beaucoup de parisiens, la crise sanitaire qui va amorcer ce changement de vie.

Au premier confinement, Céline et Julien se retrouvent tous les deux en télétravail. « On a apprécié bosser ensemble pendant cette période. On faisait nos pauses café ensemble et avec tout le respect que je dois à mes anciens collègues, je préfère travailler à côté de ma femme ! » se souvient Julien. Avec ce nouveau rythme, le couple peut enfin prendre le temps de parler d’avenir, chose difficile à faire dans le tourbillon habituel de la routine quotidienne. C’est au second confinement fin 2020 que les choses s’accélèrent : « notre plus grand était en CM2 et allait donc entrer au collège l’année suivante. Le timing était idéal pour déménager en province ».

Portrait Dordogne

La ville de Sarlat en Dordogne

Oser se lancer

Désormais, Céline et Julien en sont convaincus : ils sont prêts à tout quitter, pour se lancer dans une nouvelle vie professionnelle, ensemble, et le projet est tout trouvé : lancer une activité de torréfaction de café au feu de bois et en région.

Dans un premier temps, ils décident tous les deux de quitter leurs emplois respectifs. Julien bénéficie d’une rupture conventionnelle et Céline opte pour une « démission légitime pour création d’entreprise ». Cette possibilité, souvent méconnue, permet à Céline de bénéficier du versement des allocations chômage. Pour en bénéficier, il est obligatoire de se faire accompagner par un consultant spécialisé, pris en charge par Pôle Emploi, pour justifier d’un projet de création d’entreprise réel et sérieux. Business plan en poche, Julien et Céline utilisent leurs Comptes Personnels de Formation (CPF) pour se former et sortent diplômés de l’École de Torréfaction et Barista de la réputée Caféothèque de Paris.

Emplois quittés et formations en poche, le couple est paré pour sa nouvelle vie familiale et professionnelle en Dordogne !

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Céline & Julien dans leur nouvel atelier
©Maison Layac

S’installer en Dordogne

Un nouveau cocon

Grâce aux racines familiales périgourdines de Julien, le couple connait déjà bien le territoire. Ils entament donc leurs recherches pour trouver un bien à louer dans le Périgord noir, duquel ils sont tombés amoureux. Une première étape qui les met face à quelques difficultés comme en témoigne Julien : « c’est une zone très touristique où la plupart des propriétaires louent des chambres d’hôtes et des gîtes de juin à septembre. C’est plus rentable pour eux que de le faire à l’année il y avait donc peu d’offres sur le marché ». Face à ce constat, la famille décide de se rendre sur place pour pousser la porte des agences immobilières. Un choix payant, puisqu’après seulement trois visites, ils décident de s’installer dans un grand appartement de 110m2 à Sarlat. « On ne perd pas au change, l’appartement est plus grand que notre maison de L’Haÿ-les-Roses et on a même un jardin privé » partage Julien.

Vivre à Sarlat leur permet aussi de bénéficier de facilités au quotidien : « on a tout à proximité : cinéma, hypermarché, restaurant… Le centre-ville est petit mais il y a plein d’équipements culturels et de loisirs, et en plus on peut tout faire à pied ! À L’Haÿ-les-Roses, nous vivions dans un quartier pavillonnaire et on devait tout le temps prendre la voiture, ça nous change la vie ».

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Céline, Julien & leurs enfants

Le lancement de l’activité professionnelle

En parallèle de leur recherche de logement, les deux entrepreneurs partent en quête de leur local commercial. Leurs exigences sont simples : trouver un bien en location, d’environ 60-70m2, bien situé et en pierres du pays. Après avoir envoyé des dossiers à la totalité des communes et des communautés de communes du Périgord noir, ils trouvent leur bonheur dans une ancienne étable située le long d’une route très passante, idéale pour les affaires durant la saison touristique. « Lorsqu’on a fait les dossiers, on a été épaulés par la mairie de Vitrac pour faciliter les démarches et l’installation » témoigne Julien. Pour les accompagner dans ce nouveau départ, Céline et Julien ont aussi pu compter sur Périgord Développement, l’agence de développement économique du territoire et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Dordogne. Les néo-entrepreneurs ont ainsi bénéficié d’aides à la création d’entreprises de la part du département et de la Région Nouvelle Aquitaine ainsi que d’un prêt d’Initiative Périgord. Autant de dispositifs qui visent à soutenir et encourager les porteurs de projets dans leur nouvelle aventure en facilitant leur démarrage.

Après quelques travaux c’est donc à la frontière de Vitrac et de La Roque-Gageac que Céline et Julien installent leur atelier boutique de torréfaction. Depuis la fin de l’année 2021, Maison Layac propose à la vente des cafés de spécialité 100% bio, torréfiés au feu de bois issu de forêts durables.

Trois ans après leur ouverture, le couple d’entrepreneurs s’épanouit pleinement dans cette nouvelle aventure qui prospère : « on aime beaucoup ce que l’on fait, c’est de l’artisanat pur et dur. On a tout appris sur le café, son histoire, ses variétés et on continue d’apprendre ! Apprendre c’est du bonheur, intellectuellement, c’est beaucoup plus satisfaisant. Si c’était à refaire, on referait la même chose… mais 5 ans plus tôt ! » s’amuse le couple.

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La boutique de Céline & Vincent
©Maison Layac

Leur nouvelle vie en Dordogne

Un accueil chaleureux et une intégration réussie

Partir à des centaines de kilomètres de Paris implique de devoir se créer un nouveau cercle amical et professionnel. Le couple a pu faire des rencontres facilement grâce notamment à un groupe Facebook dédié aux nouveaux arrivants : « le groupe est très actif ! Il y a 1 400 membres et on se retrouve le weekend à plusieurs dizaines pour partager nos expériences, et nos bons plans et boire un coup ! C’est très sympa. D’un point de vue pro, c’est aussi idéal pour se recréer un réseau et rencontrer du monde. En janvier, on va faire un rendez-vous des nouveaux arrivants dans notre atelier pour tous les recevoir ».

Pour Julien, l’accueil qu’ils ont reçu est à l’image de la région qu’ils ont rejoint : « Cela fait plusieurs centaines de milliers d’années que l’Homme s’est installé en Dordogne et c’est vrai que c’est une région où il fait bon vivre et dans laquelle on est très bien accueillis par les Périgourdins ». Céline et Julien commencent à avoir leurs petites habitudes. À Sarlat, ils ont déjà repéré des restaurants à tester avec leurs amis. Parmi eux, Julien aime particulièrement L’auberge du Mirandol, une adresse traditionnelle qui propose confit de canard et pommes de terre sarladaises. Il faut dire que l’on mange bien dans le Périgord : canard, foie gras, truffes… « C’est de la cuisine sans beurre et sans reproche, tout est cuit à la graisse d’oie et de canard » se réjouit Julien.

Et désormais on y boit aussi du bon café : « le Périgord est un terroir de gastronomie, associé à la bonne cuisine. C’était aussi logique d’installer notre activité ici. Un bon repas doit se terminer par un bon café », parole de connaisseur !

Dordogne

Canoës sur la Dordogne
@Les Droners

Une vie riche et à taille humaine

À son arrivée, la famille craignait de perdre en terme d’accès à la culture. Finalement, et contrairement aux idées reçues, c’est tout l’inverse qui s’est produit, comme en témoigne Julien : « c’est en fait beaucoup plus simple dans une ville comme Sarlat de 9 000 habitants car il y a des festivités organisées régulièrement, un super cinéma, des expositions régulières… C’est une ville très touristique, dynamique et très bien équipée ».

Cette nouvelle vie périgourdine, c’est également l’occasion d’inviter leurs amis Parisiens. « On a promis à notre plus grand qu’il avait le feu vert pour inviter tous ses copains du CM2, et c’est pareil pour nos amis à nous ! Cet été, on a posé nos valises début juillet, on a croisé une dizaine de familles d’amis, de couples, de copains qui étaient dans le coin et qui se sont dit qu’ils allaient passer. On s’attend à recevoir encore du monde l’été prochain » partage le papa.

Gastronomie, beauté des paysages et des villages, meilleur cadre de vie… Julien ne manque pas de qualificatifs positifs pour décrire son nouveau département d’adoption. « Avant nous vivions entre l’aéroport d’Orly, le marché de Rungis, la prison de Fresnes et le périphérique. Maintenant on vit entre Beynac, Domme, La Roque-Gageac, Sarlat… que des villages médiévaux et historiques. Nous sommes également proches des Grottes de Lascaux et du Gouffre de Padirac. En Dordogne, on y vient par choix, ce n’est jamais subi ! » conclut-il.

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La torréfaction du Café
©Maison Layac

Un avenir professionnel radieux

Côte professionnel aussi, tout sourit à la famille. Depuis le lancement de son activité en 2021, le couple a conservé la même énergie au service d’une même mission : produire un café de qualité avec une attention toute particulière sur le produit brut et la méthode de torréfaction au feu de bois. Véritable marque de fabrique, cette torréfaction spécifique leur confère une spécificité gustative mais également un engagement écologique qui leur est cher. Le bois qu’ils utilisent est d’ailleurs issue de forêts locales périgourdines. Un engagement qui leur a valu de recevoir le Prix du Public au « Trophée du Développement Durable 2023 » du Département de la Dordogne !

Galvanisé par les premières réussites du projet, le couple a décidé en 2023 de lancer une nouvelle marque intitulé « Cafés 24 » et à l’ADN très périgourdin !

La nouvelle vie de Julien et sa famille vous inspire ? Pourquoi ne pas poursuivre votre découverte du Périgord avec nos dossiers pour partir vivre et travailler en Dordogne ! Et si vous avez déjà choisi de les rejoindre, contactez le service d’accompagnement dédié aux nouveaux arrivants du Périgord ! Que vous recherchiez un emploi ou ayez besoin d’aide dans vos démarches d’installation, ils se feront un plaisir de vous renseigner et vous accompagner :


Photo principale : Céline & Julien ©Maison Layac
Dossier réalisé en partenariat avec Périgord Développement