Après une brillante carrière parisienne dans le monde des cosmétiques, Odile a puisé dans ses racines périgourdines pour créer, avec ses sœurs, leur propre marque empreinte d’une douceur de vivre en plein cœur de la Dordogne. Elle nous livre les dessous de sa nouvelle vie et de sa décision d’entreprendre en Dordogne.

Un portrait tout en beauté

Une parisienne pure souche

Odile est née, a grandi, a étudié et a travaillé à Paris. Pendant ses études de droit, elle décroche un stage en marketing international chez l’Oréal. Le premier pas d’un long chemin aux côtés de marques de renom comme Shiseido, ou de plus petites structures novatrices. En 2008, forte de ses précieuses expériences, Odile se lance déjà dans l’entrepreneuriat avec son agence de conseil en développement et stratégie de marque Beauty Stories. Après avoir mis son expertise au profit de nombreux projets, l’envie de créer sa propre marque se fait ressentir.

Des racines périgourdines

Depuis qu’elles sont petites, Odile et ses sœurs passent leurs vacances en Dordogne dans leur vaste demeure familiale du Périgord vert. Un superbe château du XVIIème siècle entouré d’un merveilleux jardin à la française surplombant les prés et la forêt environnante. Un cadre enchanteur, synonyme de bien-être à ses yeux, qui s’est tout naturellement imposé comme une source inouïe d’inspiration pour son nouveau projet : “C’est à partir des molécules présentes dans les tilleuls centenaires du domaine que ma soeur et moi-même avons imaginé toute une gamme de cosmétiques, de nutri-cosmétiques et de parfums aux propriétés apaisantes et régénérantes”.

quitter paris pour la dordogne

©CRT Alban Gilbert

Troquer la frénésie parisienne contre le calme dordognais

Accueillir l’imprévu comme un signe du destin

À l’hiver 2019, les prémisses du projet sont bousculés par la survenue du premier confinement qu’Odile décide de vivre en Dordogne : “C’était la première fois que je restais aussi longtemps sur ces terres que l’on se lègue dans ma famille, de génération en génération. C’est difficile à dire compte tenu du calvaire que certains ont enduré, mais, pour moi, ces trois mois ont été une vraie révélation ! C’était le printemps.

Mes journées de travail étaient bercées par le chant des oiseaux. Je ne travaillais pas moins, mais plus calmement. Je déjeunais au soleil dans mon jardin et lorsque j’avais besoin d’une pause, une balade de quelques minutes au contact de la nature suffisait à me redonner un grand bol d’énergie. J’étais sur une autre planète où j’ai retrouvé un équilibre jusqu’alors perdu de vue.” Un déclic qui conduit Odile à répartir différemment son emploi du temps entre la capitale et le Périgord qui n’était alors que sa destination favorite de villégiature.

Paris, je t’aime mais je m’éloigne…

Si Odile est bel et bien à Paris à l’heure où elle nous parle : “Tiens c’est mon téléphone qui me rappelle de prolonger le parcmètre : 5 euros les 2 heures !” , elle passe désormais le plus clair de son temps en Dordogne : “J’adorais Paris mais ça a bien changé, c’est un bouchon permanent où règnent le bruit et la pollution, il y a des travaux partout. J’ai de plus en plus de mal à me remettre dans ce rythme si éprouvant au quotidien.”

Elle nous confie que même si elle reste attachée à sa ville, elle ne peut plus y vivre 12 mois dans l’année : “J’ai trouvé un juste milieu parfait. Je respire au quotidien dans le Périgord et je ne reviens à Paris que lorsque cela me chante ou pour des rendez-vous professionnels. Cela reste une ville merveilleuse, mais elle a considérablement perdu de ses charmes ces dernières années, et qui plus est avec la conjoncture actuelle.”

…pour savourer le bon air de la campagne

Selon Odile, l’un des seuls points positifs de la crise sanitaire est ainsi d’avoir fait réaliser au plus grand nombre qu’il était tout à fait possible de travailler à distance. Une évolution des mentalités dont elle pourrait être la parfaite égérie : “Aujourd’hui, je vis ma meilleure vie ! dit-elle en plaisantant. Je ne suis pas la même personne. Je suis beaucoup moins stressée, même si je travaille toujours autant. C’est impossible d’être frénétique ici, ça ne colle pas avec l’environnement. J’ai vraiment la sensation de renaître, de prendre du recul, de vivre au rythme des saisons, de me recentrer sur les choses essentielles et de réaliser ce que devrait être la vraie vie”.

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Les Jardins de Marqueyssac
©CRT Alban Gilbert

Une aventure aux effluves prometteuses

Un décor de rêve

Parmi ses lieux de prédilection, Odile évoque l’étang de la Barde situé à quelques minutes de chez elle et alimenté par le ruisseau de la Valouse : une balade bucolique à la découverte d’une faune remarquable et d’une flore typique de marais. “J’ai dû en faire le tour quelques millions de fois !”. Autre joyau de la région, le superbe village classé de Saint-Jean-de-Côle où se tient chaque année au printemps une Grande fête de la Fleur. C’est aussi au beau milieu des vestiges de l’abbaye cistercienne de Boschaud qu’Odile se gorge régulièrement de la sérénité des lieux.

La difficulté d’entreprendre en Dordogne

Un environnement idyllique qui n’a pu, en revanche, soustraire Odile et sa sœur au parcours du combattant qu’implique d’entreprendre en Dordogne, et plus largement en province : « Lorsqu’on se lance, il faut repérer qui fait quoi directement ou indirectement. Également, il faut s’armer de courage pour développer son réseau et faire les bonnes rencontres”. Odile insiste sur le fait qu’en région, les démarches sont facilitées par un écosystème plus petit et plus personnalisé qu’à Paris : “Une fois qu’on a réussi à mettre un pied dedans, cela fait rapidement boule de neige ! À partir du moment où c’est un projet intéressant pour l’économie locale, les regards sont souvent bienveillants. L’envie d’aider est bel et bien présente.”

L’aide précieuse de la région pour entreprendre en Dordogne

C’est auprès de Périgord Développement, l’agence d’attractivité de la Dordogne, qu’Odile a trouvé l’un de ses plus précieux soutiens : “Nous les avons rencontrés au salon des entrepreneurs. Grâce à eux, nous avons pu bénéficier de deux prêts personnels : le prêt d’honneur d’Initiative Périgord et le prêt au titre des entreprises remarquables.”

Toujours par ce biais, les sœurs ont été parrainées par le club des ambassadeurs du Périgord à Paris baptisé “la Truffe” : “Nous avons pu pitcher notre projet devant un parterre de membres et d’invités prestigieux lors de leur réunion annuelle au Sénat.” Un coup de projecteur qui a permis au projet d’être financé partiellement par des business angels, mais aussi par une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine.

La bienveillance des Périgourdins

Si Odile et sa sœur bénéficiaient d’un ancrage historique dans la région, elles n’y avaient jamais réellement vécu. Ce qui n’a pas empêché les habitants de Saint-Pierre-de-Frugie, siège de leur entreprise TIL à 5 minutes de chez elles, de les accueillir à bras ouverts : “Globalement, les gens sont très sympas et ravis que de nouveaux venus aient envie de contribuer à l’économie et au dynamisme du coin. Avec un minimum de capacité d’adaptation, il est plutôt facile de lier connaissances et de s’intégrer.”

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Castelnaud la Chapelle, Dordogne
©JJ Brochard

Un petit conseil pour les parisiens désireux d’entreprendre en Dordogne ?

Odile encourage tous les parisiens aux envies d’ailleurs et d’entrepreneuriat à sauter le pas : “Il suffit d’avoir l’esprit ouvert et de montrer aux gens qu’on a envie de s’intégrer dans leur région. Qui peut se montrer réfractaire à l’arrivée de nouvelles personnes enthousiastes ?” Selon elle : “la patience est la clé de la réussite pour parvenir à faire son trou tant personnellement que professionnellement. Mais, les avantages et les plaisirs qu’on en retire sont largement à la hauteur des efforts à fournir.”

Si l’heureux destin d’Odile en Périgord vert vous a donné des ailes, n’hésitez pas à en apprendre davantage sur l’entrepreneuriat en Nouvelle-Aquitaine grâce à notre dossier dédié.

Photo principale : La Roque Gageac ©M. Boutry
Réalisé en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine.