Artisan pâtissier en région parisienne, Damien a décidé de quitter Paris pour vivre en Charente-Maritime. En s’installant, cet ex-Parisien a donné un vent de renouveau à l’une des boulangeries de sa terre d’origine… Il partage avec nous sa recette d’un retour aux sources plus que réussi !

Un Rochefortais à Paris

C’est pour rejoindre sa compagne que Damien est arrivé à Paris, et c’est peu dire que la capitale lui a déroulé le tapis rouge. Fort de ses expériences passées à la boulangerie Conrad de Fouras ou auprès du chef Coutanceau à la Rochelle, le jeune pâtissier s’est vu offrir une superbe opportunité derrière les fourneaux du célèbre hôtel Georges V. S’il n’a de cesse, pendant 3 ans, d’apprendre et de perfectionner son art, il décide un beau jour de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat en Essonne. Deux ans après sa reprise d’une pâtisserie-chocolaterie à Yerres (91), sa femme Audrey quitte son poste d’auxiliaire de puériculture pour lui prêter main forte.

9 ans plus tard, une envie de changement se fait sentir : “Nous avons d’abord fait quelques visites d’affaires à reprendre dans les alentours, mais nous ne trouvions pas chaussure à notre pied. Le cœur de Paris était exclu, nous avions besoin de verdure et de grand air.”

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Tour de la Chaîne et tour Saint-Nicolas, La Rochelle
©Saison d’Or

Le projet de départ

Vivre en Charente-Maritime , une affaire de cœur

Originaire de Rochefort, Damien n’a jamais perdu de vue sa terre natale. Sa femme Audrey partait, quant à elle, régulièrement en vacances avec ses parents sur le littoral charentais. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’est née leur idylle. Lorsque l’idée de quitter Paris s’immisce dans leurs esprits, ils se tournent tout naturellement vers leur région de prédilection, mais encore fallait-il trouver le bon projet : “Ce fut un réel coup de cœur lorsque nous avons visité la boulangerie de Marennes ! Le côté pâtisserie n’était pas encore très développé, mais nous avons immédiatement perçu le potentiel des lieux et ses belles perspectives d’évolution.”

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Le bassin de Marennes
© Francis Leroy

Nouveau nid pour une nouvelle vie en Charente-Maritime

En janvier 2019, Damien ne tarde pas à revendre son affaire dans l’Essonne. Mais en attendant de récupérer les fonds, c’est un meunier charentais qui lui octroie un prêt pour concrétiser l’achat de sa nouvelle boulangerie-pâtisserie. En parallèle, le couple et ses deux enfants recherchent un logement proche de leur lieu de travail. Mais ils tiennent à vivre un peu en retrait du coeur du village pour préserver leur intimité : “Si ici les prix de l’immobilier n’ont rien à voir avec ceux de Paris, en tant qu’artisan ce n’est jamais évident de décrocher une location. Heureusement, ma femme était déjà considérée comme salariée de la boulangerie. Elle pouvait donc fournir un contrat de travail plus attrayant que mon propre statut aux yeux des bailleurs. Ma famille sur place s’est aussi portée caution”.

Leur recherche aboutit finalement sur une jolie maison de 100 m2 avec 400 m2 de jardin pour 700€/mois. Elle est située dans le petit village voisin de Saint-Just-Luzac : “Une aubaine en comparaison avec les loyers parisiens !”.

L’heure du grand saut et de l’installation

Une aventure qui se vit en famille

À l’époque de ce grand changement de cap, les enfants de Damien et Audrey avaient respectivement 3 et 7 ans. “Pour des questions pratiques, nous avons décidé de les inscrire à l’école du village de notre boulangerie et non de notre domicile”. Leur grande fille a donc intégré l’école primaire de Marennes, tandis que leur petit garçon a fait ses premiers pas à la maternelle : “Tout s’est très bien passé. Nous leur avions bien expliqué la situation avant le grand départ. Je dois aussi dire que le fait d’arriver en bord de mer tout près de la forêt et de profiter chaque jour d’un vrai jardin a considérablement facilité les choses”. Un environnement idyllique, en effet, qui ne pouvait que faire l’unanimité !

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Ars en Ré
©Carine Lutt

La bienveillance des Marennais

Pas toujours simple de reprendre le flambeau d’un commerce de petite ville avec l’étiquette “Parisien” collée au front : “De notre côté, nous avons bénéficié d’un accueil très chaleureux de la part des Marennais. Les gens sont habitués ici à voir débarquer chaque été, les touristes de la capitale. Ils étaient aussi ravis de voir un vent de renouveau et de qualité souffler sur l’un de leur commerce essentiel. Nous nous sommes donc sentis les bienvenues !” Damien insiste aussi sur le rythme de vie plus paisible qui règne ici et qui se ressent forcément sur sa clientèle : “L’ambiance est plus détendue. Ce n’est pas la course. C’est vraiment agréable.”

Une intégration facilitée par un tissu de connaissances déjà sur place

Si Damien n’est pas Marennais, vivre en Charente-Maritime fait figure, à quelques kilomètres près, de retour aux sources. Riche de nombreuses connaissances dans le secteur, il a pu embaucher d’anciens collègues au sein de sa boulangerie-pâtisserie baptisée la Marennaise : “C’est un atout non négligeable d’avoir fait mes premières armes dans les environs et de connaître un peu de monde.” De plus, Damien profite aussi de la présence et du soutien de ses parents qui vivent à une trentaine de minutes de son domicile.

Un bilan aussi ensoleillé que leur région d’adoption

Savourer un cadre de vie remarquable

Aujourd’hui, Damien et sa famille sont parfaitement intégrés dans leur région d’adoption. Ils vivent à 5 minutes de voiture de leur boulangerie-pâtisserie qui se trouve à moins d’un kilomètre de l’école des enfants. Un cadre de vie rêvé compte tenu des horaires assez larges qu’implique le métier d’artisan de Damien : “C’est un confort de vie très appréciable. On ne perd pas d’énergie inutilement. Il nous en reste donc pour profiter de l’environnement exceptionnel que nous offre la région ! Nous qui étions plutôt casaniers, on passe dorénavant notre temps libre à se balader au bord de la mer ou encore en forêt.”

Rester proche de la ville

Marennes se situe à vingt minutes de Rochefort et à une quarantaine de minutes de la Rochelle : “En région parisienne tout est à proximité, mais on met longtemps pour y aller compte tenu des bouchons. Ici, il y a souvent un peu plus de distance, mais elle est vite parcourue, tout paraît facile d’accès ! On savoure donc un merveilleux cadre naturel tout en bénéficiant du dynamisme culturel de la ville non loin. On a même un petit cinéma de quartier ici même, à Marennes.” Une accessibilité qui se retrouve aussi en termes d’activités sportives : “On peut presque tout faire dans un rayon de 20 minutes. Mon fils et ma fille font, par exemple, du rugby et de la natation tout près de chez nous.”

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Eglise Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde
©Pascal Baudry

La Marennaise, un vrai succès !

Aujourd’hui, Damien gère d’une main de maître son équipe de 8 salariés. Il peut être fier d’avoir reçu le titre prestigieux de “Maître artisan pâtissier” de la part de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Charente-Maritime. Une récompense qui s’inscrit très logiquement dans son parcours remarquable déjà distingué par le Gault et Millau, le Petit Futé ou encore les Papilles d’Or Essonnienne. Garantissant un savoir-faire émérite, ce tout nouveau brevet n’a pas fini d’attirer les fins palais au 16 avenue Maréchal Leclerc à Marennes : “Grâce à nous et peut-être aussi un peu grâce au confinement, les Marennais se sont mis aux réseaux sociaux, plaisante Damien. Nous avions l’habitude de communiquer pas mal par ce biais. Lorsque nous sommes arrivés ici, ce n’était pas chose commune pour un commerce. Mais aujourd’hui, on peut dire qu’on est bien suivi !”

Pas le moindre nuage ?

Damien ne manque pas d’enthousiasme lorsqu’il nous raconte son bonheur de vivre en Charente-Maritime : “C’est un bilan plus que positif ! Mis à part peut-être la distance qui nous sépare de nos amis parisiens et de la famille de ma femme, je ne vois aucun bémol ! On est tellement bien dans la région qu’on s’est lancé dans un projet de construction d’un pavillon. On devrait emménager d’ici la fin de l’année. Encore une des nombreuses choses qui se réalisent plus facilement loin de Paris ! Avec un budget de 200 000 à 250 000 euros, c’est à peine une chambre de bonne que nous aurions acheté là-bas.”

Un petit conseil pour conclure les réjouissances ?

À tous ceux qui envisagent de quitter Paris pour un nouvel horizon, Damien conseille vivement d’y aller au coup de cœur : “Ce n’est pas rien de tout quitter. On laisse derrière soi tout un environnement, un cercle d’amis, parfois même une partie de la famille. Alors autant mettre toutes les chances de son côté pour que ce soit un pari réussi. Selon moi, partir pour un coup de cœur, c’est la garantie d’un départ prometteur.”

Le cœur de Damien l’a mené à vivre en Charente-Maritime à Marennes, et le vôtre ? N’hésitez pas à lire nos dossiers dédiés à la région Nouvelle-Aquitaine pour découvrir où il pourrait bien vous conduire !

Photo principale : Ile d’Aix © Pascal Baudry
Réalisé en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine.