Rouen, Le Havre, Dieppe, ou l’une des petites villes qui émaillent la Seine-Maritime vous a séduit et vous avez décidé de vous y installer très prochainement. Mais quel est le marché de l’emploi dans ce département ? Y trouverez-vous un poste dans votre domaine de compétences ou votre secteur ? Quelles sont les entreprises qui recrutent ? Comment les entrepreneurs sont-ils accompagnés par les collectivités locales ? Ce nouveau dossier répond à toutes ces questions.

Perspectives pour les salariés en Seine-Maritime

Avec 63 000 entreprises pour 500 000 emplois, le département de la Seine-Maritime est l’un des plus prometteurs en termes de croissance économique. Il enregistre un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale.

En 2020, Pôle Emploi recensait 45 000 projets de recrutement, dont 20% de saisonniers, d’abord dans les bassins d’emploi de Rouen, du Havre, puis sur le littoral du Pays de Caux. Vers Rouen, le développement du territoire offre des opportunités de carrières à 5000 cadres, tandis qu’au Havre ce sont 2000 emplois très qualifiés qui attendent les candidats. Les secteurs les plus dynamiques qui ont besoin de main d’œuvre sont la santé et l’action sociale, les services scientifiques et administratifs, l’administration, l’enseignement, le commerce, et enfin l’hébergement et la restauration. La filière industrielle est également très bien représentée. Il s’agit donc d’un marché de l’emploi très diversifié. Pour consulter l’ensemble des offres d’emploi, vous pouvez d’ailleurs vous rendre sur le job-board du département.

Travailler dans la filière maritime

Le port du Havre est le 1er port français de conteneurs tandis que le port de Rouen est le 1er port céréalier ouest-européen. A Dieppe, 1250 emplois sont concernés par les activités de pêche, de plaisance, de commerce et de transport Transmanche. D’ici 2030, la filière a prévu de doubler le nombre de ses emplois !

Grâce aux avancées technologiques, les métiers de la pêche notamment ont vu leurs conditions s’améliorer nettement ces dernières décennies, tandis que la rémunération reste très attractive : en moyenne 3000 € par mois pour un marin pêcheur. Le panorama des métiers y est très diversifié : chaudronnier, stratifieur, ingénieur industriel, conducteur de grue, agent de transit maritime, mécanicien-réparateur de bateaux de plaisance, écailler, aquaculteur… Les activités du secteur vont de la pêche et les cultures marines à la construction et maintenance navale, en passant par la manutention portuaire et la transformation des produits de la mer avec de nombreux mareyeurs. Près de Dieppe, l’entreprise Crustafrais, est par exemple spécialisée dans le conditionnement de crustacés.

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Veules-Les-Roses
©Seine-Maritime Attractivité – H.Zangl

Trouver un emploi dans l’énergie en Seine-Maritime

Le secteur de l’énergie se structure autour de trois pôles dans le département : le nucléaire, le raffinage et les énergies marines renouvelables.

Le nucléaire et le raffinage

Il existe deux centrales nucléaires littorales : l’une à Paluel, l’autre à Penly. Sur ce site, deux EPR (réacteurs pressurisés européens) seront certainement construits dans les années qui viennent, synonymes de plusieurs centaines d’emplois à pourvoir. A Paluel, 320 emplois étaient à pourvoir en 2019, chez EDF essentiellement, et la campagne de recrutement se poursuit.

Pour ce qui est du raffinage, les deux plus grands sites pétrochimiques de France sont situés en Seine-Maritime, département pionnier dans cette industrie depuis 1930. Les installations du Havre, de Port-Jérôme et de Gonfreville-l’Orcher concentrent depuis des décennies une très importante activité pétrolière qui alimente tout le pays : 40 % du liquide brut, importé par la France, passe par le port du Havre pour être raffiné et transformé sur les rives de la Seine. Les quatre principales entreprises sont Total Raffinage Chimie, Esso Raffinage, Petroplus Raffinage (à Petit-Couronne) et Total Fluides (à Oudalle). Chef(fe) de Projet Ingénierie Industrielle, ingénieur(e) procédés, préventeur, planificateur, sont actuellement recherchés dans les entreprises du secteur. Conscients que ces activités devront évoluer dans les prochaines années, les élus locaux ont adopté une stratégie progressive de transition vers les énergies renouvelables, la production d’hydrogène devant même y être démarrée prochainement avec des entreprises telles que Cryocap™ ou H2V Product.

Le port pétrolier d’Antifer, qui accueille les super pétroliers, est situé précisément à Saint-Jouin-Bruneval, non loin du Havre. La CIM, la Compagnie Industrielle Maritime, emploie plusieurs centaines de personnes. Elle est le premier dépôt en France, le troisième à l’échelle de l’UE.

Les énergies renouvelables

Les Énergies Marines Renouvelables font également partie des opportunités d’emploi en Seine-Maritime. Deux projets de parcs éoliens offshore y sont programmés. Il faut savoir que la filière industrielle française se développe à toute vitesse autour des sept projets de parcs offshore attribués par l’Etat. Elle représentera bientôt un tiers de la capacité de production européenne.

Sur le port du Havre, la très grande usine de Siemens Gamesa Renewable Energy sort de terre. Considérée comme le plus grand projet industriel dédié aux énergies renouvelables en France, elle sera la première au monde à intégrer à la fois la production de pales et l’assemblage de nacelles d’éoliennes. Cette usine de fabrication prévoit 210 postes à pourvoir en 2021 et d’autres phases de recrutement à suivre. Les offres portent sur des postes d’opérateurs de fabrication de pales, d’opérateurs de traitement de surface, de monteurs-assembleurs de nacelles, de monteurs-câbleurs électricité ainsi que d’opérateurs de maintenance, d’opérateurs en logistique, de contrôleurs qualité et de spécialistes de la sécurité. La filière prévoit la création de 15 000 emplois d’ici 2030.

Autres filières industrielles qui recrutent

Agroalimentaire et agriculture

Si vous avez des qualifications dans le secteur agroalimentaire, là encore vous trouverez sans doute du travail puisque plusieurs implantations d’envergure comme Segafredo Zanetti, Ferrero, Pasquier ont investi la Seine-Maritime. Des responsables qualité et des responsables de production, des ingénieurs qualité et des ingénieurs production, mais aussi des électromécaniciens, des conducteurs de ligne de production ou encore des agents de fabrication sont actuellement recherchés.

L’agriculture est bien sûr présente sur une partie du territoire, avec notamment la filière lin. La Normandie est la première région linière en France et la Seine-Maritime cultive à elle seule un tiers de la production de lin en France. Avec 1 500 liniculteurs, principalement installés dans le Pays de Caux, le département est un leader sur ce secteur et produit la meilleure qualité mondiale de cette fibre naturelle !

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Pays-de-Caux
©Seine-Maritime Attractivité – H.Zangl

Automobile et aéronautique

Du côté de l’industrie automobile, une main d’œuvre qualifiée est sollicitée avec Renault Cléon, Renault Sandouville, et un site à Dieppe qui assemble l’Alpine. A Cléon, le site est spécialisé dans la fabrication de moteurs thermiques et de boîtes de vitesse pour le groupe Renault. En 2015 s’est ajoutée la production du moteur électrique R240 qui équipe la Zoé et la Smart. La transformation vers la fabrication d’un nouveau moteur électrique devrait s’accélérer grâce au plan de relance du gouvernement élaboré en 2020. Ce nouveau moteur électrique de 100 kW, développé par Nissan, équipera tous les véhicules sur la nouvelle base CMF-EV dont le Nissan Ariya mais aussi deux SUV sous marque Renault.

L’aéronautique fait aussi partie des secteurs industriels de pointe de la Seine-Maritime, avec de grands donneurs d’ordres comme Thales, Zodiac, Revima… Les 93 acteurs de la filière Normandie AeroEspace recrutent aussi bien chez ces grands industriels que dans les PME de la filière. Que ce soit dans l’Armée de l’air et de l’espace, ou dans des entreprises telles que Jacques Dubois (spécialisée dans les produits et services de blindage électromagnétique destinés aux marchés aéronautique et défense), les offres ne manquent pas. Des formations en alternance sont en outre proposées par des entreprises comme Eiffage Energie Systèmes ou Engie Ineo. Pour les ingénieurs, les opportunités sont nombreuses.

L’industrie du verre et la chimie

Dans la Vallée de la Bresle, l’industrie du verre représente le premier pôle mondial du flaconnage de luxe. Avec 70 entreprises employant 7 500 à 10 000 personnes, cette industrie normande réalise plus de 70% de la production mondiale de flacons de luxe pour la parfumerie, les spiritueux ou la cosmétique. La Glass vallée fédère les entreprises de la filière. Maquettistes, fondeurs, moulistes, verriers, trieurs, décorateurs ou paracheveurs, plasturgistes, artisans d’art y développent leur savoir-faire, mais il existe aussi des besoins pour des emplois de tourneur sur commande, de fraiseur sur commande numérique, de conducteur de machine de verrerie, d’opérateur de tri, de taille ou de polissage, etc. Les salaires y sont généralement de très bon niveau pour les techniciens qualifiés.

Enfin, un pôle industriel autour de la chimie est historiquement présent sur le territoire avec des entreprises d’envergure internationale comme BASF Agri Production ou Chevron Oronite.

Travailler dans les secteurs pharmacie / santé / biotechnologies

L’industrie de la santé

Le secteur de la santé a d’importants besoins car de gros opérateurs comme Aspen, Oril ou Sanofi sont implantés dans le département.

Le groupe pharmaceutique Aspen a par exemple inauguré en 2019 un nouveau bâtiment sur son site de Notre-Dame-de-Bondeville, près de Rouen, pour produire des médicaments anesthésiques. Cette nouvelle activité a fait croître les besoins en main d’œuvre. Avec un chiffre d’affaires de 18 milliards en mars 2021, le groupe sud-africain témoigne d’une belle vitalité. Il recherche des ingénieurs qualité.

Au Val-de-la-Haye, Sanofi (l’un des leaders de l’industrie du vaccin depuis plus de 100 ans) recrute des techniciens supérieurs supply chain et des coordinateurs qualité projet pharmaceutique. Au Trait, l’entreprise est un acteur majeur de l’économie locale depuis plus de 50 ans.

Recherche et innovation dans la santé

Pour ce qui concerne le pôle santé proprement dit, le CHU de Rouen est à la pointe de l’innovation avec, notamment Robocath, une innovation qui permet des interventions vasculaires à distance. Une première angioplastie coronaire a été réalisée début 2021 avec succès et les études cliniques sur l’homme vont donc pouvoir démarrer. Le traitement des infarctus et AVC devrait s’en trouver amélioré et les praticiens désireux de se lancer dans ce type d’interventions auront donc intérêt à se rapprocher du CHU de Rouen. Celui-ci s’est également illustré en décembre 2020 par une première mondiale au sein de son service cardiologie : la première implantation d’une microsonde quadripolaire de 0,4 mm, quatre fois moins que le diamètre d’une sonde standard utilisée pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, a été réalisée avec succès.

De plus, au cœur du campus hospitalo-universitaire (avec la Faculté de médecine et de pharmacie), le pôle Innovation Santé permet l’accueil et l’accompagnement des entreprises innovantes dans le secteur de la santé (notamment des activités de R&D). Il s’agit d’un pôle tertiaire et technologique dédié au secteur de la santé à une heure de Paris-La Défense.

Autre atout non négligeable du secteur, le Medical Training Center à Rouen est un centre de formation unique en Europe. Cet outil innovant, ayant à la fois une mission d’enseignement par simulation et de développement de l’innovation tournée vers les entreprises porteuses de nouvelles technologies médicales, est la concrétisation d’un projet mené par la Métropole Rouen Normandie, qui a mis en place une politique d’innovation et d’excellence, en particulier dans le domaine de la santé et des biotechnologies. Toutes les salles de cours sont connectées à l’Hôpital CHU de Rouen, par un système de vidéo-transmission qui permet de suivre une opération en direct. Des séminaires internationaux, avec des dizaines de médecins du monde entier, ont pu y être organisés sur des innovations technologiques développées à Rouen.

Ces différents éléments séduiront sans aucun doute les praticiens de santé désireux de travailler au plus près de l’innovation médicale.

Trouver un emploi dans le tourisme en Seine-Maritime

Le Département a organisé une refonte de sa politique touristique selon une démarche résolument participative. Avec son Projet de Développement Touristique 2016-2021, il a réaffirmé son soutien au tourisme local, ce qui se traduit par une vitalité ascendante des entreprises du secteur. La Seine-Maritime est ainsi passée du 27 au 23e rang des destinations touristiques départementales avec près de 3 millions de séjours.

En pleine saison touristique, plus de 13 000 emplois (10 500 en basse et moyenne saison) mobilisent les habitants de Seine-Maritime. Ces emplois sont répartis entre la Côte d’Albâtre (42%), la Vallée de la Seine (47%) et les Pays de Caux, Pays de Bray et Vallée de la Bresle (11%). Le travail saisonnier représente 3 000 emplois. Celui-ci se déploie aussi dans le tourisme d’affaires, à Rouen, Le Havre, Fécamp et Dieppe. Plus de 23% de ces emplois sont dans le secteur de l’hébergement, 21% dans la restauration, 14,5% dans les sports et les loisirs.

L’hébergement de plein air a enregistré une augmentation de 6,5% pour les campings en 2019, passant le seuil des 650 000 nuitées. L’hôtellerie a également vu une augmentation de la fréquentation par rapport à 2018. Les établissements classés, et notamment les hôtels 3 étoiles, ont bénéficié de cette progression (+ 4,3%).

Le secteur des croisières maritimes et fluviales n’est pas en reste, avec une fréquentation stable. C’est l’un des éléments moteurs de l’économie départementale grâce aux excursions des croisiéristes dans les sites et lieux de loisirs, ainsi que les commerces des villes d’escales. L’Armada de Rouen et autres événements de rayonnement national et international comme la Transat Jacques Vabre au Havre attirent ponctuellement de nombreux visiteurs en dehors du tourisme classique.

En mars 2021, les embauches de veilleurs de nuit, de conseillers en séjours touristiques, d’assistants maître d’hôtel, d’employés polyvalents d’hôtellerie, de réceptionnistes, employés de ménage et animateurs se poursuivent.

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Le Havre plage
©Seine-Maritime Attractivité – H.Zangl

Travailler dans le numérique en Seine-Maritime

L’écosystème numérique est notamment rassemblé autour du mouvement d’entrepreneurs NWX (Normandie Web Xperts) et d’événements comme le NWX Summer Festival. Il s’appuie sur un réseau d’incubateurs et d’infrastructures favorisant le développement de la filière, qui s’est dotée du label Normandy FrenchTech en 2015. Ce label développe et promeut un écosystème qui compte 1 235 entreprises du numérique, pour plus de 10 600 emplois.

Le pôle d’excellence Seine Innopolis, au cœur de Rouen, accueille sur près de 10 000 m², dans un ancien bâtiment industriel inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, les entreprises dédiées au numérique. Le site accueille aujourd’hui plus de 500 professionnels répartis dans 65 entreprises (startups, PME et établissements de grands groupes). L’environnement R&D y est très dynamique, avec par exemple le LITIS, Laboratoire d’informatique, du traitement de l’information et des systèmes, qui développe des démarches cohérentes pour mieux comprendre et maîtriser la nature de l’information et de son utilisation. MOV’EO développe et intègre quant à lui les solutions de mobilité issues de la coopération entre les Technologies de l’Information (TIC) et les technologies du transport (TT). Le pôle Seine Innopolis comprend une importante partie formation, avec 4 campus universitaires, trois écoles d’ingénieurs, une école de commerce, ainsi que des formations dédiées à l’économie numérique (Normandie Web School et NFactory Innovation School).

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Le syndicat mixte Seine-Maritime Numérique est l’acteur principal chargé du développement numérique dans le département et s’emploie notamment à équiper de la fibre optique l’ensemble du territoire avec un déploiement en cours dans de nombreux secteurs ruraux.

Et l’entrepreneuriat ? Si vous avez plutôt l’âme d’un entrepreneur ou si vous pensez que votre départ de Paris pour la Seine-Maritime pourrait être l’occasion d’un changement de cap professionnel, découvrez notre dossier dédié aux futurs entrepreneurs de Seine-Maritime. Pour en savoir plus sur ce département aux multiples facettes, en terre et mer, rendez-vous dans notre dossier partir vivre en Seine-Maritime !

Photo principale : Dieppe, Seine-Maritime ©Seine-Maritime Attractivité – H. Zangl
Dossier réalisé en partenariat avec Seine-Maritime Attractivité