Pierre-Marie est un brillant jeune homme qui a passé l’essentiel de sa vie dans le Val d’Oise. En 2018, il décide de se lancer dans un projet qui lui tient à cœur depuis plusieurs années : fonder sa propre brasserie. Après une analyse approfondie du territoire qui sera le plus à même d’accueillir cette aventure, il choisit Rouen. Deux ans et demi plus tard, la réussite est au rendez-vous. Pierre-Marie est ainsi devenu un Rouennais convaincu et a ouvert sa brasserie en Seine-Maritime.

La vie en région parisienne : trop de transports

Pierre-Marie a pu faire de brillantes études (ESSEC Centrale, un double cursus qui forme des ingénieurs manageurs). Mais il garde une vision peu enthousiasmante de sa vie dans le Val d’Oise. « Il fallait forcément prendre la voiture pour tout : pour les loisirs, pour les actes administratifs, pour consommer… Même pour aller en forêt, le temps de transport était relativement conséquent » regrette-t-il.

La vie sociale et les actes de consommation limités aux grands centres commerciaux des villes-dortoirs, le temps perdu dans les transports, les incivilités répétées sur la ligne de train entre Paris et son logement, lui pèsent déjà. Il déplore le « manque d’identité » de ces territoires.

Le projet de quitter la région parisienne

C’est un projet bien précis qui va amener l’entrepreneur à s’installer en Seine-Maritime. Il l’a déjà en tête depuis cinq ans quand il décide de le mettre en œuvre : il veut fonder une brasserie Viking, baptisée Ragnar.

Au départ, il envisage toutes les options, y compris une installation dans un pays scandinave, comme le Danemark. Mais ses recherches et son envie de rester en France le poussent finalement vers la Normandie. Là, il hésite entre Caen, Rouen et le Havre. Il prend ses renseignements, étudie minutieusement les indicateurs de performance de la Seine-Maritime, et opte pour Rouen.

Aussitôt, Pierre-Marie noue des contacts avec les structures qui peuvent l’aider à monter son projet. « Je n’avais rien. La seule chose que j’avais pu faire était de déposer la marque et les recettes à l’international, dans 34 pays ».

brasserie en Seine-Maritime

Les quais de Seine à Rouen
©jflange rntc

L’arrivée et l’installation en Seine-Maritime

Un appartement en centre-ville pour 500 €

Pierre-Marie n’est pas quelqu’un qui fait les choses de manière aléatoire. Dans la longue liste des atouts de Rouen, il parle à plusieurs reprises des prix attractifs de l’immobilier. « Le foncier est vraiment très accessible. Pour trouver mon appartement, j’ai visité 14 logements dans la même journée. Le dernier a été le bon ».

Depuis 2018, il loue un appartement de 50 m2, dans un bel immeuble haussmannien de l’hypercentre, pour 500 € par mois. Il voulait impérativement se loger dans le centre pour sortir facilement le soir et faire plein de rencontres. « Je ne connaissais personne, donc je voulais multiplier les rencontres personnelles et professionnelles. Le cœur de ville était ma cible, et la proximité de la gare me rassurait. Pendant les premiers mois, j’ai fait beaucoup d’aller-retour à Paris. Finalement, j’ai assez vite coupé le « cordon ombilical » qui me reliait à la capitale. Je n’y suis pas allé depuis un an ! ».

Les deux premières années, Pierre-Marie est sorti tous les soirs et a multiplié les nouvelles connaissances. Pour son projet, il devait rencontrer un maximum de patrons de bars. Il a sympathisé avec certains d’entre eux, qui lui ont fait rencontrer d’autres personnes. Peu à peu, ses cercles amicaux et professionnels se sont chevauchés tout en s’élargissant.

brasserie en Seine-Maritime

©Caroline Bazin Ragnar

Les investisseurs rouennais ont cru en lui

Le jeune homme situe le « déclencheur » de son installation à Rouen lors d’une réunion bien précise. À cette occasion,  des intervenants des collectivités locales – notamment Seine-Maritime Attractivité – lui montrent qu’ils croient en lui et en son projet. Ils lui font rencontrer des interlocuteurs ciblés, l’aident à peaufiner son projet. « C’était incroyable parce que je n’étais pas Rouennais, je venais d’ailleurs. Pourtant, ils n’ont pas hésité à me soutenir dans mes les démarches et à m’offrir les opportunités dont j’avais besoin ».

Il faudra 18 mois pour que le dossier complet soit terminé, étoffé et solide. Quand vient le moment de faire appel aux investisseurs pour sa brasserie en Seine-Maritime, la réussite est au rendez-vous : « L’essentiel des financements vient du territoire rouennais, et des connexions entre l’Ile-de-France et Rouen. Ils m’ont prêté un demi-million d’euros, c’était inespéré ! ». Grâce à ces financements, à sa pugnacité et à ce qu’il appelle « un effet d’aubaine », le jeune entrepreneur a pu acquérir une église désaffectée dans laquelle il installe sa brasserie artisanale, qui sera aussi un lieu de vente à partir de 2023. Il a ainsi sauvé l’édifice religieux de la destruction et assure la pérennité de son entreprise par un point de vente directe dans le centre-ville. Il a en outre pu acquérir un atelier dans le nord de la ville pour démarrer la production.

« Mon projet a sans doute plu parce qu’il se trouve au carrefour de plusieurs marqueurs, explique Pierre-Marie. Il est artisanal mais va aussi se développer à l’exportation internationale. Il concerne l’événementiel nocturne et les jeunes, tout en ayant un fort aspect terroir. Les collectivités locales ne vont pas soutenir tous les projets, il faut que ceux-ci soient en adéquation avec la dynamique locale. C’était le cas pour les bières Ragnar ».

Depuis que sa brasserie en Seine-Maritime a vraiment démarré, Pierre-Marie et ses associés essayent de « rendre au territoire ce qu’il leur a donné », à travers une implication dans les associations sportives ou la mise en place de stages pour les étudiants de Rouen, par exemple.

La vie trépidante à Rouen

Même si la ville de Rouen ne l’attirait pas spécialement au départ, du fait – selon Pierre-Marie – d’un benchmark mal calibré, d’une réputation de ville grise au climat difficile, le jeune entrepreneur estime que cette métropole devrait figurer au palmarès des villes où il fait bon vivre.

Une ville étudiante très animée

« L’offre de bars et de restaurants est énorme, il y en a pour tous les goûts. C’est lié aux nombreux étudiants qui viennent de partout en France. Si on vit dans le centre, on peut tout faire à pied, c’est vraiment très pratique. Mais les transports sont aussi bien développés, avec une fréquence de bus appréciable ; c’est très facile de se déplacer à Rouen » explique-t-il.

Côté culture aussi, Rouen s’avère une bonne destination. « Je profite davantage de la vie culturelle maintenant, puisque je n’ai pas besoin de me soucier d’un dernier RER à prendre, ni à craindre l’insécurité après minuit ». L’offre culturelle paraît largement suffisante au brasseur.

quitter paris pour seine maritime

Musée des Beaux-Arts de Rouen
©SMT – V. Rustuel

Une vie sociale facilitée à Rouen

« Dans sa catégorie de métropole (111 000 habitants), Rouen est un excellent compromis. Les gens se recommandent facilement les uns aux autres, en bien comme en mal, ce qui fait qu’on doit être attentif à ne pas faire n’importe quoi. Ce n’est pas une ville dortoir, il y a un bon équilibre en terme de dynamisme : loin de la frénésie parisienne, on n’est pas non plus dans un environnement apathique où il ne se passe rien ».

Pierre-Marie trouve que les Rouennais sont très accueillants, même si certaines connaissances faites quand il sortait beaucoup ont disparu de sa vie depuis : « Il peut y avoir une certaine dimension utilitariste dans les rencontres professionnelles ou amicales que l’on fait, mais c’est comme partout. L’essentiel que je retiens, c’est qu’il a été très facile de nouer des relations ici, dont beaucoup sont pérennes ».

Son premier associé, qui n’était guère emballé lors de sa première visite – il pleuvait – et voulait rester à Paris, a lui aussi cédé aux charmes de cette cité au patrimoine architectural et économique enviable. Il y est désormais installé.

L’entrepreneur vante si bien les mérites de sa ville d’adoption qu’il a convaincu une grande partie de sa famille de venir le rejoindre dans la capitale normande : d’ici une à deux années, ses deux parents, son frère et sa sœur, et même sa tante vont venir s’installer à Rouen. « J’ai reconstitué ma vie de A à Z ici » confie-t-il.

Se tourner davantage vers la nature

La vie professionnelle de Pierre-Marie est si intense qu’elle ne lui laisse plus beaucoup de temps pour les loisirs, mais il compte bien profiter des environs dès que son entreprise sera sur les rails : « Le prochain « gap », c’est faire des descentes de rivière en kayak dans les environs ». Pour le moment, il apprécie de trouver un peu de verdure à dix minutes de marche seulement et de pouvoir aller passer la journée au bord de la mer en trois quart d’heure de voiture.

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Etretat
©CDT76 – V. Rustuel

Des conseils pour ceux qui envisagent de s’installer à Rouen ?

Pierre-Marie se montre très enthousiaste quand il parle de sa nouvelle ville et des collectivités locales qui l’ont pris sous leur aile pour l’aider à réaliser son rêve. Il recommande pourtant à ceux qui seraient tentés d’imiter son exemple de « bien maturer leur projet ».

« Rouen n’est pas une ville faite pour tous les projets professionnels, il faut faire une étude comparative entre plusieurs villes. Mais je pense qu’il faut surtout dépasser les classements car il peut y avoir des effets de déformation, en bien comme en mal. Un indicateur intéressant, par exemple, est le taux d’endettement de la mairie, qui peut vous renseigner sur les investissements possibles – ou pas – de la municipalité. Moi je suis arrivé au bon moment à Rouen, ils font de gros investissements depuis quelques années. ».

Il ajoute que l’on se fie souvent à des critères tels que l’ensoleillement ou la qualité des transports (Rouen est à 1h45 de Paris par exemple), sans penser que l’essentiel du temps est passé indépendamment de ces critères. « J’ai eu peur quand j’ai dit que j’allais à Rouen, personne ne me soutenait, je craignais d’avoir fait le mauvais choix. Mais mes analyses étaient bonnes, et aujourd’hui je suis très heureux d’avoir cru dans le potentiel de cette ville ».

L’expérience de Pierre-Marie vous a séduite et vous voudriez en savoir plus sur la Seine-Maritime ? Alors, c’est le moment de vous plonger dans nos dossiers vivre et travailler en Seine-Maritime ! Et si comme Pierre-Marie vous avez un projet et l’envie de le développer dans un environnement à taille humaine où vous serez entendu et accompagné, consultez notre dossier entreprendre en Seine-Maritime pour découvrir les réseaux incontournables et aides auxquelles vous pouvez prétendre ! Enfin pour tout savoir du département, ses nombreux atouts et services, rendez-vous sur le site La Belle vie en Seine-Maritime !

Photo principale : ©Caroline Bazin Ragnar
Dossier réalisé en partenariat avec Seine-Maritime Attractivité