Natifs de la région parisienne, Claire et Yoan aimaient profondément leur vie dans la capitale. Mais la trentaine passée, ces deux-là ont commencé à éprouver une envie d’ailleurs, un goût pour les grands espaces qui les a poussés à se réinventer. Malgré les appréhensions de leurs proches, ils ont cru en leurs projets et ont osé partir avant de définitivement se lasser. C’est en Côtes d’Armor qu’ils sont venus s’enraciner, dans un département qui leur était étranger, mais dans lequel ils ont su pleinement s’intégrer. Découvrez leur portrait !

La vie à Paris

Des vies parisiennes bien remplies…

Originaires de Seine-et-Marne, Claire et Yoan se sont rencontrés en région parisienne avant de s’installer ensemble. Comme beaucoup de jeunes adultes, ils commencent leur vie de couple dans un petit appartement de 56m2, et vivent leurs premières expériences professionnelles dans la capitale.

Graphiste de formation, Yoan débute en alternance dans une entreprise de commerce électronique où il restera 7 ans. En 2012, il rejoint un autre géant du ecommerce, pour qui il fera de la retouche photo pendant 3 ans. Des expériences formatrices, dans de grandes entreprises aux structures hiérarchiques fortes.

Le parcours de Claire est tout aussi riche. Très impliquée dans le milieu associatif dès son adolescence, la jeune femme se tourne naturellement vers ce secteur. Travailleuse socio-culturelle, elle accompagne les porteurs de projets dans le montage d’actions ou d’événements. Que ce soit dans les centres sociaux, clubs associatifs, ou dans l’animation d’un réseau de musique, elle multiplie les expériences, développant son réseau autant que ses compétences relationnelles et son goût pour ce milieu.

PORTRAIT COTES ARMOR

Portrait de Claire et Yoan

… qui commencent à s’essouffler

Pour l’un comme pour l’autre, après plus de 10 ans de salariat, l’euphorie des débuts commence à s’estomper. Dans le retail, une certaine lassitude s’installe : “je faisais un travail à la chaîne, très automatisé. Je commençais à me lasser” nous confie Yoan. L’entreprise est aussi implantée à Saint-Denis : “je mettais entre 1h et 1h15 par trajet. Soit, facilement 2h par jour dans les transports. Ça me bouffait le moral, sans compter le stress et le bruit.”

Pour Claire, c’est davantage le contexte qui complique son travail au quotidien, dans une période synonyme d’une diminution des moyens financiers pour les structures comme la sienne. Elle, qui s’était engagée dans cette voie pour soutenir des projets, avait plutôt l’impression de devoir sauver les murs. “Je faisais de la résistance plus que de la création. Ça me pesait sur le moral” regrette la jeune femme.

Un voyage en Norvège comme élément déclencheur

Au même moment, le couple s’offre des vacances en Norvège. Un voyage qui agit comme une révélation pour Claire et Yoan qui ne veulent pas revenir : “une fois de retour dans l’appart on s’est rendu compte qu’on n’était vraiment pas contents de rentrer. Or, on voulait avoir envie de revenir chez nous. Faire des choses qui nous plaisent dans un endroit qu’on aime !” La découverte des grands espaces leur fait prendre conscience du besoin de nature qui sommeille en eux : “on avait besoin de voir la ligne d’horizon au quotidien et pas seulement pendant les vacances.”

Si, de par son parcours, Claire était habituée au changement, il y avait aussi dans ce projet la volonté de se mettre “un peu en danger” comme le précise Yoan. En effet, le couple ne souhaite pas seulement quitter Paris, ils veulent aussi redessiner leur carrière et initier des projets qui leur trottent dans la tête.

PORTRAIT COTES ARMOR

Coucher de soleil sur la Grève Rose
©La Lanterne

Le choix des Côtes d’Armor pour changer de vie

Les Côtes d’Armor, le saut dans l’inconnu

Dans leur quête d’espace, le couple découvre les Côtes d’Armor. Yoan se rappelle : “nous y sommes allés plusieurs fois en week-end sur les conseils d’un copain qui nous avait parlé de la Côte de granit rose. On a vraiment accroché et on a trouvé la côte aussi belle que les terres.” Aucune attache, pas de famille dans le coin et pourtant, c’est bien ici qu’ils veulent vivre ! “On aimait l’idée d’être proches de la mer. C’est très agréable” complète Claire.

Prochaine étape pour le couple : quitter leurs emplois respectifs. Malgré les appréhensions de leurs proches, les deux trentenaires mettent fin à leurs CDI. Dans un contexte où les départs sont encouragés par chacune de leurs structures, ils peuvent négocier des ruptures conventionnelles. Une situation plus confortable qu’une démission et qui leur permet à tous les deux de bénéficier d’une prime de départ et d’une période de chômage indemnisée.

PORTRAIT COTES ARMOR

Pontrieux
©L’œil de Paco – Côtes d’Armor Destination

S’installer en Côtes d’Armor en plein hiver

Dès la recherche de leur logement finalisée et le bail signé, les choses deviennent plus simples et le déménagement est une simple formalité. Claire et Yoan posent officiellement leurs valises en Côtes d’Armor le 3 décembre 2016. Une nouvelle fois, leurs proches appréhendent bien plus qu’eux l’arrivée dans une station de bord de mer en basse saison : “nous voulions arriver en hiver, pour véritablement marquer la rupture. On était fatigués et on recherchait ce rythme de vie. Nous voulions quitter la frénésie.” Pour Claire, arriver en hiver présente aussi un véritable avantage en termes d’intégration : “en Bretagne, il y a parfois des freins à l’intégration, car il y a beaucoup de touristes. J’aimais l’idée qu’on puisse se présenter comme de nouveaux habitants, hors période touristique.”

Claire et Yoan profitent de cette période pour s’acclimater à leur rythme. Ils prennent le temps de découvrir leur nouvel environnement et apprécient cette transition ressourçante. Les amoureux s’amusent aussi de retrouver, à cette période, les lumières rasantes qu’ils avaient tant aimées en Norvège : “l’hiver, il y a quelque chose de plus brut dans les paysages qui nous plaisait et que l’on voulait découvrir.”

PORTRAIT COTES ARMOR

Le port de Perros-Guirec
©La Lanterne

La construction de leurs projets professionnels

Cette période permet aussi à Claire et Yoan d’affiner leurs futurs projets professionnels. Car si les deux jeunes gens ont quitté Paris avec l’envie de se lancer à leur compte, ils ont besoin de structurer leurs idées. Pour cela, ils sont aidés par Avant Première, une coopérative d’activité et d’emploi des Côtes d’Armor. Claire, nous explique les avantages de ce type de structure : “l’idée est assez différente du portage salarial, car ici, on prend les décisions ensemble. C’est une vision du travail beaucoup plus solidaire tout en étant très autonome dans son organisation. Ça change également tout sur la constitution d’un réseau professionnel. Via la coopérative, on rencontre des gens dont on partage les valeurs et avec qui on a le même engagement.” Cette forme d’organisation permet aux entrepreneurs d’être salariés de la coopérative autant qu’elle leur offre un accompagnement sur-mesure. Grâce à Avant Première, Yoan structure son projet et lance sa propre agence de communication, La Lanterne, en septembre 2017, 9 mois seulement après leur arrivée en Côtes d’Armor.

Si Claire a pris un peu plus de temps pour formaliser son offre de service, elle a été très rapide dans sa mise en œuvre et a pu officiellement démarrer La Souffleuse de Mots quelques semaines après Yoan. Aujourd’hui, elle met son talent d’écriture et son expertise en accompagnement de projets au service des professionnels, en proposant formations, accompagnement, rédaction ou animation aux ESS.

Tous deux sont pleinement convaincus de l’intérêt des coopératives pour faciliter le lancement de projets entrepreneuriaux : “ce principe permet de commencer son activité de façon sereine. On ne serait pas allé aussi vite si on n’était pas passé par là.”

PORTRAIT COTES ARMOR

Guingamp
©L’œil de Paco – Côtes d’Armor Destination

Vivre et travailler en Côtes d’Armor

L’intégration professionnelle

Après 3 ans dans une coopérative d’activités et d’emplois, les salariés doivent soit la quitter, soit s’y associer. C’est tout naturellement que Claire et Yoan ont opté pour la seconde solution ! Aujourd’hui, ils sont ravis de participer pleinement à la vie d’Avant Première. En 4 ans, ils ont su se constituer une clientèle très majoritairement locale et ils sont aussi fiers du chemin parcouru. Mais c’est un processus qui prend du temps et dans lequel il faut accepter d’aller vers les gens. Claire précise : “on savait en partant qu’on pouvait miser sur notre relationnel, car dans notre expérience professionnelle ou bénévole nous sommes habitués à aller au contact des autres.”

Et à ceux qui voudraient suivre leur exemple et se mettre à leur compte Claire et Yoan préviennent : “il faut que ce soit une passion et avoir vraiment envie de changer de vie. Depuis qu’on est arrivés ici, on bosse tout le temps. On a quelques moments de répit, mais on a oublié les voyages car on est 100% dédiés à ce que l’on fait.” Il faut être prêt à accepter certains sacrifices, endurer un rythme intense et parfois reprendre des activités complémentaires pour renflouer les caisses et conserver son indépendance. C’est un équilibre à trouver, mais à écouter leur récit, si vous vous en sentez l’envie, foncez !

La vie en Côtes d’Armor

Il y a quelques mois, le couple a eu le plaisir de pouvoir acheter une maison à Trédrez-Locquémeau, à 2 km seulement de la mer ! Un vrai bonheur pour la famille qui s’est aussi agrandie avec l’arrivée de leur petit garçon en 2019. Une suite logique pour le couple, conquis par l’environnement dans lequel ils peuvent voir grandir leur enfant. Aujourd’hui, toute la famille profite de ce cadre d’exception pour pratiquer une multitude d’activités. Yoan, qui reconnaît pratiquer beaucoup plus de sport depuis qu’il est ici, apprécie particulièrement le kayak et le vélo. Tandis que Claire allie sport et plaisir quand elle rejoint ses copines pour des marches sportives en pleine mer. Le couple aime aussi se rendre à la Pointe du Dourven : “il y a un parc avec une galerie d’art contemporain qui surplombe toute la côte, c’est spectaculaire pour se balader !” Yoan ne tarit pas d’éloges sur le terrain de jeu qui s’offre désormais à eux : “prendre un bateau pour aller voir les oiseaux de la réserve naturelle des 7 îles, pratiquer des activités nautiques, randonner à vélo sur la côte ou dans les terres… Il y a une tonne d’activités à faire !” Le soir, la famille aime aller au Café Théodore, qui propose des spectacles et des concerts, très appréciés du petit dernier.

Quand ils ont besoin d’un peu plus d’animation, Yoan et Claire peuvent aussi se rendre en ville à Lannion, à seulement 10 km. Pour Claire, vivre en Côtes d’Armor c’est aussi profiter de l’offre en circuit court que ce soit pour l’alimentation ou pour l’artisanat : “c’est quelque chose auquel j’aspirais en arrivant sur le territoire et l’offre est assez riche.”

PORTRAIT COTES ARMOR Kitesurf au large de la station balnéaire de Trebeurden
©La Lanterne/caption]

Le bilan

Après bientôt 5 ans dans sa nouvelle vie, le couple semble pleinement épanoui. Le lancement de leurs 2 sociétés leur a demandé de vrais efforts, mais aucun ne regrette la liberté et l’indépendance qu’ils ont gagnées. Dans un plaisir non dissimulé, Claire nous confie que lorsque leur activité le permet il leur arrive même de travailler en pleine nature, face à la mer. Elle ajoute : “on sait à ce moment-là pourquoi on travaille autant.” Un environnement qu’ils apprécient d’autant plus maintenant qu’ils sont parents et qui leur semble bien plus favorable que celui qu’ils connaissaient avant pour élever un enfant.

Envie de les rejoindre ? C’est le moment d’oser et de partir vivre et travailler en Côtes d’Armor !

Photo principale : Le centre de Lannion ©L’œil de Paco – Département des Côtes d’Armor
Réalisé en partenariat avec Côtes d’Armor Destination